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lundi, 29 juin 2015 16:14

Bonnes vacances !

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Bonnes, très bonnes vacances ! C’est le souhait chaleureux que la rédaction de choisir adresse volontiers à ses lecteurs, en leur proposant dans ce numéro une large gamme d’articles qui les invitent à apprécier les bienfaits d’une pause annuelle.

Certes, nombre de nos contemporains, voire de proches, ne connaîtront malheureusement pas ce temps de ressourcement. Au cœur des douloureuses situations conflictuelles du monde, de la réalité du chômage, du manque d’argent, de la maladie, ce vœu se révèle même provocant, en tout cas malvenu. Autant dire que si la chance d’être en congé nous est prochainement donnée, mieux vaut prendre personnellement conscience, dès maintenant, de la qualité de ce temps de repos et en mesurer la portée pour chacun de nous, pour nos familles et notre voisinage.

Se reposer, se détendre, s’adonner à des activités qui revitalisent, voilà bien le but de cette période dite de « vacance ». Il s’agit d’avoir du temps libre pour choisir personnellement ce qui nous rend, et nous rendra, plus responsables de notre forme physique, de notre ouverture intellectuelle, de notre réseau relationnel, et, sans aucun doute, plus attentifs à nos enclos psychologiques, affectifs, plus sensibles à l’évolution de notre itinéraire intérieur et davantage intéressés par notre chemin spirituel.

La décision de prendre de la distance par rapport aux activités quotidiennes, hors du cadre habituel de vie, constitue assurément une étape indispensable pour entrer dans le cœur de cette démarche bienfaisante. Dans la saine perspective d’un repos bien ordonné, il va de soi qu’une liste de mises à l’écart mérite d’être préalablement dressée, à commencer par une sage séparation des servitudes de l’ordinateur, du téléphone portable, de la radio, de la télévision. Un autre domaine se révèle plus difficile à cerner: la remise en bon état du bouillon des préoccupations du moment, du passé et de ce qui est encore « à faire », à contrôler, à gérer, à maîtriser. Cette distance fait ainsi écho à une facétieuse formule qui, à la veille de congés, est exprimée par des collègues à celui ou à celle qui part en vacances : « Repose-nous bien ! » En d’autres termes : « Ton départ nous fait du bien ! » Sous une apparence teintée d’humour, ce souhait est, en fait, riche d’authenticité. De temps en temps, il est bon, et même recommandé, de s’éloigner, de prendre le large, de changer d’horizon, de « dégager » le terrain. Quel bonheur pour l’entourage de ceux et celles qui se croient et se disent indispensables en proclamant haut et fort que leur absence provoquera un manque ou même une cause de perturbation ! S’ils savaient combien leur départ libère et offre un nouvel espace de respiration… De part et d’autre, il est bon de « prendre l’air » !

Ainsi, même si les vacances ne se concrétisent pas par un voyage d’évasion au bout du monde, dont on parlera abondamment au retour, ce temps de rupture permet de recharger les batteries et de développer une énergie nouvelle, que ce soit socialement, psychologiquement ou culturellement. Bien plus, et de la sorte, l’espace spirituel s’éclaire par le simple et juste rappel d’une célèbre proposition évangélique : « Venez à l’écart et reposez-vous un peu » (Mc 6,31). A cet égard, il est bon de se souvenir d’un excellent conseil suggéré par saint Ignace de Loyola dans les Exercices spirituels lorsqu’il invite le retraitant à « tirer profit » de ce qui est à vivre maintenant. L’expression peut surprendre, du moins si sa consonance commerciale est démasquée - comme on dirait « profite bien des soldes ». En réalité, « tirer profit » n’est pas synonyme de « profiter », de « prendre », d’amasser comme des « profiteurs ». C’est, au contraire, une invitation à recevoir, à goûter, à savourer le présent pour ce qu’il est : « un cadeau de Dieu ». A l’évidence, pour ceux et celles qui se décident à s’arrêter, et qui y parviennent, de merveilleuses facettes du quotidien se manifestent à foison : la création, les liens familiaux, amicaux, la vie tout simplement. Le trésor de l’existence est caché dans le présent et il rejoint la profonde réflexion du psalmiste qui, dans le secret, est amené à reconnaître : « Mon temps est entre Tes mains ! »

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