Lord George Carey, ancien archevêque de Cantorbéry et ancien chef de l’Eglise (anglicane) d’Angleterre, a mis en garde le gouvernement conservateur de David Cameron contre une intervention militaire en Syrie qui pourrait déclencher une guerre qui risquerait d'embraser tout le Moyen-Orient.
Dans son opposition déterminé à une action armée contre la Syrie, Lord Carey va encore plus loin que l'actuel archevêque de Cantorbéry Justin Welby, qui a incité les parlementaires britanniques à ne pas se "précipiter" pour poser un jugement et à prendre en considération le plus large impact qu'aurait une telle attaque dans le monde musulman. Mgr Welby a également demandé aux parlementaires de se demander s'ils sont "sûrs" concernant les faits qui se sont passés sur le terrain avant d'agir "dans une situation réellement dangereuse et délicate". Le chef religieux avait certainement en tête les manipulations des "spin doctors" britanniques et américains, ces spécialistes de la communication et du marketing politique qui avaient fait croire à l'opinion publique mondiale l'existence - non vérifiée depuis - d'armes de destruction massives aux mains de Saddam Hussein. Cette manipulation avait permis aux Occidentaux d'entrer en guerre contre l'Irak.
L'archevêque de Cantorbéry s'est engagé, pendant des années, pour la réconciliation dans les zones de conflit en Afrique et au Moyen-Orient. Il insiste, dans une interview accordée le 27 août au quotidien britannique The Daily Telegraph, sur le fait qu'il existe de "nombreux pas intermédiaires" entre ne rien faire et vouloir un changement total de régime en Syrie. Il reconnaît qu'il n'y a "pas de bonnes réponses" à la crise en Syrie et qu'il n'y a tout simplement pas de solution simple. (apic)