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mercredi, 22 janvier 2014 13:51

Votation sur le financement de l'avortement

La valse des évêques : d'un côté la détermination de Mgr Huonder, évêque de Coire, à soutenir l'initiative Financer l'avortement est une affaire privée. De l'autre, l'opposition déclarée au même texte de Mgr Gmür, évêque de Bâle. Au centre, le ni oui ni non de Mgr Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg.

Le premier crie « au meurtre ». Le second estime inappropriée cette mesure qui « ne permettrait pas d'empêcher des avortements ». Le troisième argumente sur deux hypothèses qui, par trop d'ambiguïté, ne sont à même de satisfaire personne : « L'initiative revient à affaiblir l'opposition à l'avortement (...) Son titre indique que l'avortement est une affaire personnelle : elle accepte donc l'argument le plus courant des défenseurs de l'avortement (le libre choix de la seule mère). » Difficile dans ces conditions pour un catholique suisse de savoir à quel ecclésiastique se vouer.

En décembre 2012, les évêques suisses, par la voix Mgr Markus Büchet, évêque de Saint-Gall, secondée par celle de Mgr Gmür, déclaraient pourtant que cette initiative n'était pas la bonne solution pour protéger la vie. La Conférence des évêques suisses (CES) tenait néanmoins à préciser que sa prise de parole n'était pas un mot d'ordre en vue de la votation, et renvoyait déjà à la conscience de chacun. Le débat est loin de toucher à sa fin. Les milieux anti-avortement récoltent des signatures pour une autre initiative populaire intitulée Protéger la vie pour remédier à la perte de milliards. Date butoir : le 26 août 2014. Le comité d'initiative, emmené par le glaronnais Heinz Hürzeler, ex-conseiller municipal UDF, désormais membre du Mouvement socio-libéral, propose d'ajouter cette phrase à la Constitution : « La vie humaine est protégée. » Ce qui aurait pour effet d'empêcher l'avortement, mais aussi l'assistance au suicide ou bien encore le diagnostic préimplantatoire. Argument principal : l'avortement nuit à l'économie. La position des évêques du CES sera-t-elle alors plus claire ?

Du côté des Réformés, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, par contre, n'hésite pas à rejeter l'initiative demandant que l'interruption de grossesse ne soit plus prise en charge par l'assurance maladie de base. Elle partage avec les initiants l'objectif de réduire le nombre d'avortements, mais rejette la méthode : « Ce n'est pas en infligeant des sanctions, mais en ouvrant des perspectives de vie que l'on pourra empêcher des avortements. »

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