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mardi, 19 août 2014 16:09

Ce que nous pouvons faire pour les chrétiens d'Orient

Les informations en provenance du monde sont terribles. Concernant les nombreux conflits, on nous présente souvent les options possibles comme étant : ne rien faire, prendre la voie diplomatique, imposer des sanctions ou intervenir militairement. Existe-t-il d'autres possibilités ? J'aimerais bien avoir une stratégie globale à proposer, mais d'autres, et des meilleurs, s'y sont essayés et cela n'a abouti qu'à plus de sang versé. Toutefois, il existe des choses moins ambitieuses que l'on peut entreprendre.

Le besoin le plus criant est l'aide humanitaire en faveur des victimes de la guerre, en particulier les réfugiés. Des logements, de l'eau, de la nourriture, des services sanitaires, la sécurité et autres nécessités de base peuvent sauver des vies. Les réfugiés dans les régions kurdes et la plaine de Ninive qui ont fui les combattants de l'Etat islamique ont particulièrement besoin de secours. Des réfugiés syriens sont également présents en Turquie, au Liban et en Jordanie. Au nombre de ces réfugiés, il y a des chaldéens catholiques, des syriaques orthodoxes, des syriaques catholiques, des chrétiens arméniens, ainsi que les musulmans considérés comme hérétiques par les combattants qui brandissent leurs armes. Les Etats-Unis et les autres pays occidentaux devraient ouvrir leurs portes et accueillir les réfugiés qui remplissent les conditions de l'asile en raison d'une crainte fondée de persécution religieuse dans leur propre pays. Nous avons accueilli ceux qui fuyaient le communisme ; il est temps maintenant de recevoir ceux qui fuient des massacres insensés.

Il faudrait aussi établir pour les civils non armés des havres de paix ou des espaces protégés sous la protection de l'ONU ou de toute autre institution. Envoyer des troupes pour protéger des réfugiés non armés est autre chose que d'en envoyer en vue de gagner une guerre ou de renverser un gouvernement. La protection a un objectif limité, elle est purement défensive et peut faire gagner du temps à la diplomatie. Obama semble avoir compris les limites de la puissance des frappes aériennes américaines contre l'Etat islamique, lorsqu'il déclare : « Les troupes américaines ne retourneront pas en Irak, parce qu'il n'existe aucune solution militaire américaine à l'ensemble de la crise irakienne. »

Des chrétiens vivent au Moyen-Orient depuis deux millénaires. Ils ont subi pendant des siècles la persécution et la discrimination. S'ils veulent rester, nous devrions les soutenir, mais il ne faut pas qu'ils aient versé leur sang à la seule fin de maintenir une présence chrétienne témoin dans la région. Il ne m'appartient pas de dire aux chrétiens du Moyen-Orient de fermer les lieux saints et de s'en aller, mais il est évident qu'ils ne sont plus les bienvenus en trop de lieux de ces régions. Il est arrivé que des voisins musulmans soient venus à leur aide, mais trop fréquemment, ils sont restés silencieux, craignant pour eux-mêmes. Le temps est-il venu pour les chrétiens de secouer la poussière de leurs pieds et de s'en aller ? Ce n'est pas à moi de le dire, mais s'ils veulent partir, nous devrions assurément les aider.

Cette crise offre aussi une possibilité aux chrétiens du Moyen-Orient de s'unir et de parler d'une seule voix. Le pape François et le patriarche Bartholomée I de Constantinople devraient soutenir un tel effort en convoquant un synode œcuménique de dirigeants chrétiens de cette région. Un synode œcuménique du Moyen Orient serait un signe d'unité extraordinaire et donnerait à ces chrétiens une occasion de faire entendre leur voix dans le monde entier.

Thomas J. Reese

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