Le jésuite Maurice Joyeux, fondateur du JRS (Jesuit Refugiees Service) en Grèce, a lancé une pétition à signer appelant les « citoyens européens » à agir pour « empêcher cette tragédie de se poursuivre ». « Il faut que cesse l’hécatombe ! », s’exclame le jésuite français, qui rappelle qu’en 2014, 3419 migrants ont perdu la vie en mer et que les premiers mois de 2015 font déjà état d’un bilan tragique de 1600 morts en mer.
« La priorité doit être le sauvetage des vies : ce qui doit se traduire par une mission de recherche et de sauvetage à grande échelle, et par le fait d'arrêter les personnes qui forcent les migrants à s'embarquer sur des rafiots pourris. En même temps, il faut prendre des mesures sures et légales afin qu'ils puissent bénéficier de la protection internationale en Europe. (…) Les 28 membres de l'UE doivent travailler ensemble pour sauver des vies et protéger la vie et la dignité humaines. L'Europe doit prouver qu'au-delà des mots, elle peut aussi activement défendre les droits humains. »
La pétition est soutenue par le JRS Europe, le Secours catholique et la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS, regroupant 870 associations de solidarité), ainsi que de tous les réseaux affiliés à la Compagnie de Jésus.
« La responsabilité de l’accueil ne doit pas reposer sur les seuls pays où débarquent les migrants : Italie, Malte, Grèce », déclare les pétitionnaires. L’Europe doit « se concerter, d’une part avec les pays de départ et ceux du Sud de la Méditerranée, d’autre part avec les dirigeants des Etats membres de l’Union, pour mettre en œuvre rapidement une politique d’asile cohérente, coordonnée, respectant les droits de l’homme ». « C’est un devoir urgent pour l’Europe d’intervenir en amont avec ses voisins pour arrêter le trafic, contrôler les pays de départ et assurer une politique d’asile responsable », poursuit la pétition qui en appelle à Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, Donald Tusk, président du Conseil européen, Fédérica Mogherini, représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Dimitris Avramopoulos, commissaire en charge de la politique migratoire, et aux chefs d’État et de gouvernement des 28 États membres de l’Union européenne.