L’indispensable médiation humaine
Parmi les sceptiques, le Père Alexander Lucie-Smith, docteur en théologie morale. Dans les colonnes du journal catholique anglais Catholic Herald, il reconnaît que le ministère sacerdotal peut parfois s’assimiler à une sorte de travail à la chaîne. «Dans certains pays du monde, notamment en Amérique latine, ce n’est pas rare qu’un prêtre célèbre sept messes dominicales durant le week-end, suivies parfois d’une cinquantaine de baptêmes. A la fin de ce genre de week-end, on peut se sentir comme une sorte de machine à sacrements. Mais nous ne sommes pas des machines, précise-t-il. Nous sommes des personnes. Or, dans l’Eglise catholique, les sacrements dépendent de médiations humaines. C’est la voie par laquelle la grâce de Dieu atteint les hommes. (...) Quant à celui qui va à la rencontre d’un prêtre, il va à la rencontre d’un humain. Certes, imparfait. Mais l’humanité faillible reste préférable à la froide et mécanique nature d’un robot.»
Stephan Krebs et ses collègues souhaitent interpeller les Eglises quant à l’impact de l’intelligence artificielle sur leur mission respective. BlessU-2 leur en donne l’occasion, bien qu’il ne soit pas le premier robot à intégrer la sphère religieuse. L’an dernier, un temple bouddhiste de Pékin a développé un robot qui chante des mantras et transmets une série d’informations basiques sur la religion.