Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, il y a donc presqu’un an, des officiers de l’armée turque tentent de s’emparer du pouvoir, profitant de l’absence du président Recep Tayyip Erdogan. Après une nuit confuse d’affrontements entre putschistes, certains corps de l’armée et les militants d’Erdogan appelés à la rescousse, le président, entretemps rentré en catastrophe à Ankara, annonce avoir repris le contrôle de la situation, et promet de pourchasser sans relâche les instigateurs du putsch et leurs soutiens. Commence alors une série de purges massives au sein de l’administration, de l’armée, de la justice, du monde universitaire, des médias. Des dizaines de milliers de personnes sont révoquées ou arrêtées, dans une atmosphère de suspicion généralisée, et sous le regard inquiet de plusieurs pays occidentaux.
Balayant d’un revers de main les accusations de dérives autoritaires, le président Erdogan, mis en confiance par l’échec du coup d’Etat, propose en avril une réforme constitutionnelle; adoptée par referendum, elle renforce largement les pouvoirs du chef de l’Etat.