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vendredi, 23 août 2013 11:30

Japon : pacifisme attaqué

L’archevêque de Tokyo, Mgr Takeo Okada, s'est récemment inquiété des changements constitutionnels envisagés par le Premier ministre conservateur Shinzo Abe. Le prélat catholique a estimé que l'article 9 de la loi fondamentale japonaise interdisant au pays de recourir à la guerre comme moyen de règlement des conflits était "un trésor à préserver". Il s'exprimait à l’occasion du traditionnel "Temps pour la paix", observé chaque année du 5 au 15 août par les catholiques du Japon, depuis la visite de Jean Paul II à Hiroshima en 1981.

Le prélat fait référence à l'intention exprimée par l’aile conservatrice du Parti libéral-démocrate (PLD), depuis de nombreuses années, de réviser la Constitution pacifiste de 1947. L’annonce par l’administration Abe de faire voter une réforme visant à autoriser les révisions de la Constitution à une majorité simple des membres du Parlement japonais, et non plus à une majorité des deux tiers comme c’est le cas actuellement, augure de cette volonté de modifier l'article 9, estime Mgr Okada. Les déclarations du Premier ministre Abe, au soir de la victoire des élections de juillet dernier, sont d'ailleurs sans ambiguïtés. Après avoir augmenté le budget militaire, il a déclaré au sujet d’un futur amendement de la Constitution pacifiste : "Il est important de poursuivre profondément la discussion sur ce sujet et nous allons pouvoir le faire grâce à cette stabilité politique." Shinzo Abe tient en effet la Constitution de 1947 pour "un acte de contrition du vaincu envers le vainqueur". Il ne cache pas sa volonté d’abandonner le régime d’après-guerre. Les sondages indiquent que l’opinion japonaise est elle aussi prête à une réforme de l’article 9.
L'aile conservatrice du PLD a le vent en poupe depuis sa victoire aux élections législatives de décembre 2012 et le retour de son porte-étendard, Shinzo Abe, au poste de Premier ministre. Les élections du mois de juillet dernier à la Chambre des conseillers, la deuxième chambre du Parlement japonais, ont vu la nette victoire du PLD et de son allié du Nouveau Komeito. Désormais, pour faire passer ses réformes, Shinzo Abe dispose à la fois de tous les leviers au sein du pouvoir législatif et d’un horizon de trois ans sans élection nationale.
Mgr Okada a fait ses déclarations dans le contexte de la publication d’une nouvelle traduction en japonais de l’encyclique Pacem in Terris du pape Jean XXIII, a rapporté le 21 août 2013 Eglises d'Asie (EDA), l'agence d'information des Missions étrangères de Paris. Le président de la Conférence épiscopale japonaise a souligné combien l'encyclique, publiée en 1963 dans le contexte de la guerre froide, portait en elle l’idée que la paix ne pouvait être construite que sur la protection de la dignité de la personne humaine et de ses droits. Or la Constitution du Japon, entrée en vigueur en 1947, porte elle aussi "ce trésor dont le Japon peut être fier", a martelé l’archevêque de Tokyo. Depuis que la loi fondamentale du pays inclut l'article 9, le Japon n’a tué personne et aucun Japonais n’a été tué du fait de la guerre. "Il est de notre responsabilité la plus aiguë de protéger et de promouvoir l’article 9", a affirmé l’archevêque de Tokyo. (réd.apic)

Alors que la Syrie vit des heures de plus en plus dramatiques, avec la récente publication dans la presse de clichés laissant penser à l’utilisation d’armes chimiques près de Damas, Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies à Genève, a réaffirmé sa ferme opposition à toute éventualité d’une intervention armée dans le pays. Dans une interview accordée à Radio Vatican le 22 août 2013, le diplomate a appelé à la prudence quant à l’attribution des responsabilités pour les bombardements chimiques à Damas.

"La communauté internationale est inquiète à juste titre après les derniers évènements survenus en Syrie, qui ont fait des dizaines et des dizaines de morts", a déclaré Mgr Tomasi, tout en encourageant une nouvelle fois la solution négociée, "sans condition préalable" d’exclusion de tel ou tel groupe, afin de parvenir à la création d’un "gouvernement de transition". "La violence n’amène à aucune solution", a-t-il souligné, refusant toute possibilité d’une intervention armée. "L’expérience nous a montré au Moyen-Orient, en Irak, en Afghanistan, que de telles interventions armées n’ont apporté aucun résultat constructif. Et donc le principe qu’avec la guerre on perd tout reste toujours valable. (…) Il faut cesser d’envoyer des armes, tant à l’opposition qu’au gouvernement, car ce n’est pas en livrant de nouvelles armes aux Syriens que l’on crée les conditions de la paix."
Mgr Tomasi a également invité à envisager la réalité syrienne et du Moyen-Orient en général dans sa globalité: "J’ai l’impression que la presse et les grands médias ne prennent pas en compte tous les éléments à la base de cette situation de violence et de conflit incessant", rappelant que le soutien "inconditionnel" de l’Occident aux Frères musulmans a mené en Egypte à de nouvelles violences.
Concernant la question de l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien, qui dément, Mgr Tomasi recommande la prudence. "Il ne faut pas avancer de jugement avant d’en avoir les preuves suffisantes. Nous devons éclaircir les faits. (…) Quel intérêt immédiat aurait le gouvernement de Damas à provoquer une telle tragédie, en sachant qu’il en sera de toute façon rendu directement coupable ?" Selon lui, il convient de se demander à qui profite "ce crime inhumain".
Les bombardements du 21 août sont un nouvel échelon franchi dans l’horreur de la guerre civile syrienne. Si la Russie, soutien indéfectible de Damas, crie à la manipulation, les Etats-Unis et l’Union européenne assurent qu’il faut avant tout établir la réalité des faits. L’usage d’armes chimiques est considéré par les puissances occidentales depuis un an comme une "ligne rouge" à ne pas franchir. (réd.apic)

mardi, 06 août 2013 16:53

Enlèvement du Père Dall'Oglio

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Le Père jésuite italien Paolo Dall'Oglio a été kidnappé par des islamistes le 30 juillet dernier à Raqqa, dans l'est de la Syrie.

mardi, 06 août 2013 16:09

Fête de saint Ignace

Le pape François a célébré le 31 juillet, en compagnie de frères jésuites, une messe privée pour la fête de saint Ignace de Loyola, en l’église jésuite du Gesù, à Rome. Il s'est inquiété du sort du Père Paolo Dall’Oglio. Le jésuite italien est porté disparu en Syrie depuis le 29 juillet dernier.

Lors de cette messe, à laquelle participaient quelque 800 personnes, entre prêtres jésuites (270), des dizaines de collaborateurs et d’employés de la Compagnie de Jésus, ainsi qu'un groupe de religieuses de deux ordres d’inspiration ignatienne, le pape François a prononcé quelques mots sur deux grandes figures de l’ordre religieux "qui ont donné leur vie" dans leur ministère, Saint François Xavier et le Père Pedro Arrupe. Le souverain pontife a ajouté "avoir une pensée pour le Père Paolo, notre frère en Syrie", porté disparu en Syrie depuis le 29 juillet dernier.
Durant son homélie, le pape François a exhorté les jésuites à mettre le Christ au centre de leur vie, en s’oubliant eux-mêmes. "Mettre au centre le Christ et l’Eglise, se laisser conquérir par Lui pour servir, ressentir la honte de nos limites et de nos péchés pour être humbles devant Lui et nos frères". Trois idées soulignées par le pape François qui a ainsi déclaré: "Il n’est pas inutile que nous, nous tous, nous nous demandions si vraiment nous mettons le Christ au centre de nos vies. Car nous sommes toujours tentés de nous mettre, nous, au centre. Et quand un jésuite se met au centre, et ne met pas le Christ, il se trompe".
"II n’y a pas de place pour des parcours parallèles ou isolés, a ajouté le pape. Oui, des parcours de recherche, de création, cela, oui, est important: aller vers les nombreuses périphéries. Et pour cela, il faut de la créativité, mais toujours en communauté, dans l’Eglise".
A la fin de la messe, le pape est allé en procession se recueillir devant la tombe de saint Ignace.




Photo légende : Pedro Arrupe

vendredi, 28 juin 2013 09:25

Quel bonheur ?

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Quel bonheur ?

Une récente publicité sur les véhicules des Transports publics de Genève donne à penser : « Et vous, le bonheur, vous l’envisagez comment ? » Cette question, pour le moins directe, introduit excellemment ce numéro de choisir qui, cet été, privilégie une série de considérations sur ce qui peut rendre heureux. Nous disons « bonheur », mais de quoi parlons-nous ? Quant nous souhaitons beaucoup de bonheur à ceux et celles qui nous entourent, par exemple en reprenant la célèbre et familière expression régionale « tout de bon ! », qu’est-ce que nous voulons dire ? Certes, ne nous échappent pas les subtiles différences entre le plaisir, la satisfaction, l’enchantement, le ravissement, l’euphorie, le bien-être. Et sur ce vaste horizon, la paix, la joie ont aussi leur place. En brassant tous ces termes, nous nous demandons de quel tiroir va sortir le « bonheur », celui auquel nous aspirons. Et voilà que, dans le souvenir de nos lectures, l’une des réflexions pertinentes d’Henri Bergson nous revient à l’esprit : « On désigne par bonheur quelque chose de complexe et de confus, un de ces concepts que l’humanité a voulu laisser dans le vague pour que chacun le détermine à sa manière. »[1]

jeudi, 27 juin 2013 10:06

Mémoire du Timor en images

La collection du Centre Audiovisuel Max Stahl Timor Leste (CAMSTL), partenaire de l’Ina, a été inscrite le 18 juin 2013 au registre Mémoire du Monde de l’UNESCO.
Cette inscription vient consacrer le travail de Max Stahl qui a filmé inlassablement les moments clés de l’histoire du Timor oriental et du processus qui a mené à l’indépendance en 2002.
Ce sont ses images filmées le 12 novembre 1991, lors du massacre de Santa Cruz, qui ont révélé au monde par écrans TV interposés, la souffrance des Timorais et leur combat pour se libérer de l’occupation indonésienne. Par leur puissance, ces images ont permis de mobiliser la communauté internationale et d’ouvrir la route vers l’indépendance….
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Un catholique a été nommé ministre au sein du gouvernement de la province du Punjab, le cœur du Pakistan au plan économique, politique et culturel. Il s’agit de Khalil Tahir Sindhu, avocat élu dans les rangs de la Pakistan Muslim League-N, le parti aux affaires au niveau fédéral et qui gouverne également la province du Punjab, le Premier Ministre provincial, Shahbaz Sharif, étant le frère du Premier Ministre fédéral, Nawaz. Dans ce cadre, Sindhu a reçu deux délégations importantes puisqu’il est ministre chargé des Droits humains et des Minorités mais également ministre de la Santé.
« Son travail vient de commencer. Nous sommes certains qu’il s’agit d’une personne de foi et de bonne volonté. La population le connaît et l’estime. Il est clairvoyant et saura contribuer au développement et au bien-être des minorités et de l’ensemble de la population du Punjab », remarque le Père Khalid Rashid, vicaire général du Diocèse de Faisalabad, au Punjab. « Avec ces deux délégations, il travaillera surtout au profit des pauvres et des marginalisés au sein de la société » poursuit-il.

Les catholiques du canton de Fribourg, en Suisse, ont plébiscité le 9 juin 2013 la révision partielle du Statut ecclésiastique à 86,2 %. Les 133 paroisses du canton ont voté oui. La participation a été de 21,3 %. Le Conseil exécutif de la Corporation ecclésiastique cantonale (CEC) se réjouit de ce résultat et remercie les acteurs de cette révision. Approuvés par l’Assemblée ecclésiastique cantonale, l’autorité diocésaine et le Conseil d’Etat fribourgeois, les nouveaux textes améliorent la péréquation financière, c’est-à-dire la solidarité financière entre les paroisses qui s’inspire du modèle adopté pour les communes fribourgeoises. La nouvelle péréquation se base sur les ressources fiscales des paroisses et sera introduite progressivement sur trois ans. Un frein aux dépenses est en outre introduit dans la révision du Statut, qui entrera en vigueur le 1er août 2013. Il fixe le plafond des dépenses de la CEC en fonction des ressources fiscales des paroisses. (apic/réd.)

Issu de l'Ecole des catéchistes de Fribourg (ECF), créé en 1970 dans la mouvance de Vatican II,l'IFM est destiné à devenir un centre de compétence pour la formation dans l’Eglise au niveau romand, selon le vicaire épiscopal Marc Donzé.
Il est actuellement dirigé par l'abbé Bernard Miserez, qui terminera son mandat en 2014 et qui a succédé à l'abbé François-Xavier Amherdt (2004 -2007). L'institut a formé plus de 170 agents pastoraux, qui oeuvrent dans les paroisses, centres catéchétiques, mouvements et organisations catholiques de Suisse romande.
Un projet de restructuration des organismes catholiques de formation est actuellement en cours en Romandie, sous l’égide de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ). Il doit encore être approuvé par la Conférence des ordinaires romands (COR), qui réunit les évêques, vicaires généraux et vicaires épiscopaux de Romandie. Le but de cette restructuration est d’éviter l’éparpillement et de faire face à une diminution, prévisible, des moyens financiers à disposition. Mais pour l’IFM, ce projet n’équivaudra pas à un régime minceur, a assuré l’abbé Marc Donzé. En plus de la formation initiale des agents pastoraux laïcs, l’institut devrait également assumer une fonction de discernement, de formation pastorale et de formation continue. (réd./apic)

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