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vendredi, 23 août 2013 10:58

Syrie : appel à la négociation de Mgr Tomasi

Alors que la Syrie vit des heures de plus en plus dramatiques, avec la récente publication dans la presse de clichés laissant penser à l’utilisation d’armes chimiques près de Damas, Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies à Genève, a réaffirmé sa ferme opposition à toute éventualité d’une intervention armée dans le pays. Dans une interview accordée à Radio Vatican le 22 août 2013, le diplomate a appelé à la prudence quant à l’attribution des responsabilités pour les bombardements chimiques à Damas.

"La communauté internationale est inquiète à juste titre après les derniers évènements survenus en Syrie, qui ont fait des dizaines et des dizaines de morts", a déclaré Mgr Tomasi, tout en encourageant une nouvelle fois la solution négociée, "sans condition préalable" d’exclusion de tel ou tel groupe, afin de parvenir à la création d’un "gouvernement de transition". "La violence n’amène à aucune solution", a-t-il souligné, refusant toute possibilité d’une intervention armée. "L’expérience nous a montré au Moyen-Orient, en Irak, en Afghanistan, que de telles interventions armées n’ont apporté aucun résultat constructif. Et donc le principe qu’avec la guerre on perd tout reste toujours valable. (…) Il faut cesser d’envoyer des armes, tant à l’opposition qu’au gouvernement, car ce n’est pas en livrant de nouvelles armes aux Syriens que l’on crée les conditions de la paix."
Mgr Tomasi a également invité à envisager la réalité syrienne et du Moyen-Orient en général dans sa globalité: "J’ai l’impression que la presse et les grands médias ne prennent pas en compte tous les éléments à la base de cette situation de violence et de conflit incessant", rappelant que le soutien "inconditionnel" de l’Occident aux Frères musulmans a mené en Egypte à de nouvelles violences.
Concernant la question de l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien, qui dément, Mgr Tomasi recommande la prudence. "Il ne faut pas avancer de jugement avant d’en avoir les preuves suffisantes. Nous devons éclaircir les faits. (…) Quel intérêt immédiat aurait le gouvernement de Damas à provoquer une telle tragédie, en sachant qu’il en sera de toute façon rendu directement coupable ?" Selon lui, il convient de se demander à qui profite "ce crime inhumain".
Les bombardements du 21 août sont un nouvel échelon franchi dans l’horreur de la guerre civile syrienne. Si la Russie, soutien indéfectible de Damas, crie à la manipulation, les Etats-Unis et l’Union européenne assurent qu’il faut avant tout établir la réalité des faits. L’usage d’armes chimiques est considéré par les puissances occidentales depuis un an comme une "ligne rouge" à ne pas franchir. (réd.apic)

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