Émotion aussi du fait que cette reconnaissance lui est attribuée alors que c’est la première fois que Giulia réalise un film. Nous avions visionné il y a un an le teasing de Strange Fish, qui nous avait marqué. Nous attendions avec impatience de découvrir l’ensemble de son documentaire et avions publié un article d'elle sur ce sujet douloureux, Le cimetière des inconnus échoués à Zarzis.
Depuis 2011, suite à la guerre civile libyenne et au développement du trafic d’êtres humains, le nombre de migrants par bateau au départ des côtes libyennes a fortement augmenté. De même que celui des victimes en mer retrouvées le long des zones côtières, près de lieux de départs (notamment Sabratah, Zaouia et l’est de Tripoli). Les cadavres sont parfois repoussés par les vagues jusqu’aux plages, et parfois retrouvés en mer par des pêcheurs choqués. Strange Fish, met à l'honneur les pêcheurs de Zarzis qui ramassent et enterrent les corps sans noms échoués sur les plages tunisiennes. Le film dresse le portrait de de Salah Mecherek, capitaine d’un bateau de pêche à la sardine, de Chemseddine Bourassine, président de l’association des pêcheurs, et de Chemseddine Marzoug, ex-pêcheur, bénévole pour le Croissant Rouge et actuel fossoyeur pour les nombreux inconnus qui s’échouent sur la côte.
Projections
Dimanche 10 mars, au Cinémas du Grütli, à Genève, à 20h45
Mercredi 13 mars, à la Maison de quartier sous-gare, à Lausanne, à 19h.
Samedi 16 mars, à l’Espace Pitoëff, à Genève, à 14h30
À ne pas rater aussi le Forum Migrations : quand la solidarité est criminalisée, samedi 16 mars, en présence de Chemseddine Marzoug, l'un des protagonistes de Strange Fish.