Le travail lui-même, impacté par la domination du Know-How (le savoir-faire) sur le Know-What (qu’est-ce que c’est) -sans parler du Know-Why (pourquoi) et encore moins du Know-Who (pour qui)- est au cœur de la tension ambiguë entre la technologie et l’écologie humaine.
Ces questions difficiles, trop souvent cachées derrière des formules idéologiques un peu simplistes, ont été débattues lors de deux colloques internationaux, l’un en Grèce, l’autre en France, organisés par l’Association internationale pour l’enseignement social chrétien. Le tableau montre l’écologie intégrale sous le feu de l’économie et l’ambiguïté de la technologie, dont le côté prédateur, depuis longtemps dénoncé par le regretté Jacques Ellul, commence à émerger. Il ne s’agit pas -et c’est heureux- de proposer un programme chrétien qui concilierait vaille que vaille les soucis écologiques, économiques et de gouvernance. Il ne s’agit pas non plus de laisser miroiter à l’horizon l’idéal illusoire d’un monde pacifié.
Ainsi cet ouvrage -c’est son originalité- ne se contente pas de célébrer l’encyclique Laudato si’ du pape François. Il souligne l’apport de la tradition protestante, notamment celui de Jean Calvin, bien mis en valeur par Édouard Dommen. Et il donne la parole à la tradition orthodoxe qui a le mérite de rappeler combien le travail pour une écologie humaine intégrale ne peut se passer d’un sens transcendant, seul capable de mobilier les intelligences et informer les pratiques.