La présence des musulmans en Europe est une source d’inquiétude. D’aucuns craignent de se faire « coloniser » et de perdre leur identité. La réalité des chiffres est moins alarmante, et sur le plan culturel, un mouvement inverse s’observe : l’installation en Europe fournit aux musulmans la possibilité de discuter de leur foi en toute liberté. Un nouveau modèle pour le monde islamique pourrait émerger.
Les recherches de Yasemine El-Menouar portent sur la perception des musulmans en Europe. Elle dirige le projet international Religionsmonitor, de la Fondation Bertelsmann, pour lequel 14 000 personnes de 13 pays ont été interviewées. Cette étude analyse les interactions entre la religion, les valeurs et la cohésion dans la société.
La position de l’Église sur la pilule et le préservatif lui a valu bien des critiques et bien des divisions en son propre sein. Mais, progressivement, elle évolue du point de vue pastoral. Surtout, ce contentieux moral ne saurait résumer le discours catholique qui fait aussi de la démographie un enjeu d’éthique sociale.
Grégoire Catta sj est membre du Centre de recherche et d’action sociales (Ceras). Bruno Saintôt sj est responsable du département Éthique biomédicale du Centre Sèvres. Cet article est paru dans la revue jésuite Projet (n° 359, Paris, été 2017), dans leur dossier Fécondité : un enjeu pour la planète ? À consulter pour prolonger la réflexion.
Anthropocène. Le mot a été introduit en l’an 2000 par le Prix Nobel de chimie Paul J. Crutzen. Il a ses détracteurs et ses défenseurs, comme toute nouvelle hypothèse en sciences de la Terre, notre «maison commune», comme le dit le pape François dans son encyclique Laudato si’. Anthropocène est déjà référencé plus d’un demi-million de fois sur Google. Rien d’étonnant à cela: son adoption formelle confirmerait le changement d’époque géologique… qui nous obligera, pour survivre, à d’autres modes de vie que le modèle occidental actuel.
La planète accueille 227 397 nouvelles personnes chaque jour. La maîtrise de la démographie comme seul levier pour préserver un écosystème en péril pose question. Comment poser un regard bienveillant -dans le sens de «veiller au bien»- sur le monde dans lequel nous vivons? La recherche du bien, qui englobe celle de l’intérêt commun, appartient-elle à la sphère politique?
Myriam Bettens (Lariche), Genève, est théologienne et journaliste
Anthropocène. Le mot est prononcé pour la première fois en l’an 2000 par le Prix Nobel de chimie Paul J. Crutzen. Il a ses détracteurs et ses défenseurs, comme toute nouvelle hypothèse en sciences de la Terre, et est déjà référencé plus d’un demi-million de fois sur Google, nous dit Jacques Grinevald, politologue et historien des sciences. Rien d’étonnant à cela: son adoption formelle confirmerait l’urgence d’un changement radical des modes de vie occidentaux.
Cet article est issu d’un entretien avec le professeur d’écologie globale Jacques Grinevald, de l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID). Un développement de la question est accessible en libre accès sur notre site www.choisir.ch.
En 2017, la population mondiale a franchi le seuil de 7,5 milliards. Elle ne comptait qu’un milliard d’habitants en 1800. Le nombre de Terriens a ainsi été multiplié par sept et demi en deux siècles. Il devrait continuer à croître, pour atteindre près de 10 milliards d’individus en 2050 et 11,2 en 2100, selon les projections 2017 des Nations Unies. La stabilisation est-elle envisageable à terme ? La décroissance tout de suite ne serait-elle pas préférable?
Gilles Pison est professeur au Muséum national d’histoire naturelle, directeur de recher-ches à l’Institut national d’études démographiques (INED) et rédacteur de Population et sociétés. Il a conçu les expositions à Paris
Six milliards d’Hommes (Musée de l’Homme 1994) et La population mondiale... et moi? (2005).
L’Eldgjá © Clive OppenheimerLes mouvements millénarismes traversent le christianisme depuis ses origines, avec pour référence «le règne de mille ans» de l’Apocalypse. En Islande, les terribles coulées de lave du Ier siècle, résultant de l’irruption de l’Eldgjá, auraient été utilisées pour convertir l’île au christianisme, avance une équipe de scientifiques et d’historiens médiévaux dirigée par l’Université de Cambridge (à laquelle participe l’Université de Genève).
Un poème médiéval apocalyptique raconte cet événement.
Le 10 mars, choisir s’associait à l’équipe de l’Espace culturel saint François de Sales pour proposer une conférence autour de la migration à laquelle participait le sociologue Jean Ziegler et le Père Jean-Marie Carrière sj, ancien directeur du Service jésuite des réfugiés Europe (JRS). Un court compte-rendu ouvre ce second numéro de 2018 des Échos des jésuites de Suisse, le supplément de la revue culturelle choisir.
Bon à savoir: une version plus étoffée de ce reflet d’événement est disponible sur le site de la revue (lien).
«La situation en Syrie est toujours aussi alarmante. Après sept longues années de guerre, la violence ne cesse de resurgir. Il y a peu, nous avons reçu à ce sujet un témoignage du Père Nawras Sammour sj, directeur du Service jésuite des réfugiés (JRS) pour le Moyen-Orient et l’Afrique, établi à Damas», explique le Père Toni Kurmann sj, président de la Fondation Jésuites International, l’organisation caritative des jésuites suisses. «Le destin de nombreux réfugiés syriens, que ce soit en Syrie même ou dans les pays voisins, est toujours aussi dramatique.»
Les deux thèmes de ce cahier sont apparemment antagoniques, telle une maladie et son remède. Face à la menace de l’explosion démographique et à l’inévitable rétrécissement de l’espace vital, les solutions apocalyptiques ont toujours séduit. Le cinéma, les bandes dessinées offrent de spectaculaires échantillons de massacres qui colonisent l’imaginaire populaire et faussent la perspective.
Lorsqu’il n’a plus été possible de compter sur la sélection naturelle, les catastrophes naturelles, les épidémies ou les guerres pour régulariser la progression de la population du globe, on a recouru aux génocides.