Ceux qui se sont déjà plongés dans le programme des rendez-vous cinéma Il est une foi de l’ECR -au Grütli à Genève du 2 au 6 mai- en auront eu la démonstration: l’apocalypse version 7e art a une couleur catastrophiste. Loin de s’en effrayer, choisir s’est associé une nouvelle fois à l'événement et parraine le film d’Andreï Tarkovski, Le Sacrifice, en organisant le dimanche 6 mai à 19h30, après son visionnement à 17h, une rencontre avec le bibliste Jean-Bernard Livio sj. En attendant, notre chroniqueur cinéma Patrick Bittar a dépeint dans les colonnes de la revue n°687 le «récit d’un miracle» du cinéaste russe, et Il est une foi a interviewé Jean-Bernard Livio.
«Avec ces missiles, ils ont jeté le masque», estime Mgr Abou Khazen, vicaire apostolique des catholiques latins © www.terrasanta.netAlors que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) est à Damas pour entamer son enquête sur des allégations d’attaque chimique sur Douma, dans la Ghouta orientale, les responsables chrétiens de Syrie et de la région critiquent sévèrement les bombardements occidentaux du 14 avril 2018. Ils se demandent pourquoi les États-Unis -suivis par la Grande-Bretagne et la France- ont bombardé la Syrie sans mandat de l’ONU et sans attendre les résultats de l’enquête de l’OIAC.
Christoph Theobald
Urgences pastorales
Comprendre, partager, réformer
Paris, Bayard 2017, 538 p.
Le christianisme est en crise en Europe de l’Ouest. Nul ne peut le contester. «Urgences pastorales» est un maître livre pour -comme le laisse entendre le sous-titre- comprendre et réformer l’Église, qui est à la fois porteuse et messagère de l’Évangile pour notre monde.
S’asseyant à poser un diagnostic du temps présent, Christoph Theobald prend la mesure de la laïcisation et de la sécularisation de nos sociétés confrontées, par ailleurs, à la résurgence du religieux (Islam et spiritualités orientales), au flux migratoire et à la crise écologique. Exculturé, folklorisé, décrédibilisé -puisque sa représentation de Dieu et du monde est perçue comme mythique-, le christianisme est aussi victime d’une fragmentation de nos existences, ainsi que d’un néodarwinisme inconscient puisque l’avenir de l’humain passe par son augmentation (transhumanisme), ce vieux mythe recyclé qui semble devenir la seule représentation de sens plausible pour nos contemporains.
Serge Molla,
Martin Luther King, prophète,
Genève, Labor et Fides 2018, 328 p.
Cinquante ans après son assassinat en avril 1968, Martin Luther King reste incontestablement une figure phare de la défense des droits civiques, et en particulier des droits des Noirs. Les décennies passant, il est devenu une icône qui orne le foyer, certes, mais dont certains traits se sont effacés. Un élément-clé de son combat est souvent relégué à l’arrière-plan: ses forces, qu'il puisait dans la prière, individuelle et collective. C’est parce qu’il avait entendu, une nuit, une voix intérieure l’appelant à «se lever» pour le droit et la justice, et lui promettre «de ne jamais le laisser seul», qu’il fut prêt à donner sa vie pour un monde plus fraternel. En le rappelant, en montrant qu’il se réfère constamment à la Bible et aux gospels, Serge Molla met en lumière la dimension chrétienne de la lutte du pasteur noir. Celui-ci mérite ainsi pleinement le nom de «prophète».
«Tapisserie de l’apocalypse» d’Angers (XIVe siècle) © Wikimedia, photo Dennis Jarvis
Selon la tradition chrétienne, le récit de l’Apocalypse provient d’une vision prophétique. Au premier abord, le récit semble un peu obscur. La multitude d’images décrivant cette vision paraît confuse et désordonnée. Pourtant il n’en est rien. Ces images sont hautement symboliques et s’enchaînent selon un ordre cohérent, jusqu’au retour du Christ dans le monde.
Mon but est de rendre compte du fonctionnement du symbole et de son rôle dans les Écritures comme parole révélatrice, notamment celui de «l’agneau égorgé» à la lumière de la symbolique de l'Alliance.
François Gachoud
Quand la philo donne le vertige
Exercices et intuitions
Gollion, La Source Vive 2016, 220 p.
Voilà un livre que j’aimerais avoir écrit. Je m’y retrouve en ce que je fus, comme François Gachoud, professeur de philosophie dans un collège, face à des jeunes de bonne culture qu’il s’agissait d’éveiller à cette discipline de l’esprit et à cette ouverture de l’intelligence qu’est la philosophie - soit à des questions fondamentales, aujourd’hui globalement appelées «existentielles».
Aude Ceccarelli
Kazakhstan
Chroniques vagabondes
Genève, Olizane 2017, 192 p.
Entre guide touristique et récit de voyage, ces chroniques sous forme d’abécédaire relatent le séjour de plusieurs années de l’auteur au Kazakhstan. En évitant une trace linéaire, nous plongeons dans un récit alerte, enjoué, émotionnel (le «tu» utilisé par l’auteur permet un certain recul), ancré dans la réalité sociale vécue au fil des jours. La curiosité aiguise les découvertes, les rencontres ; la visite des sites balaye tout le champ géographique du pays. Un panorama intéressant, complété par une carte, une bibliographie et une recette de cuisine kazakhe!
Une visite en sus, cet été, à l’Exposition universelle d’Astana, la capitale du Kazakhstan, permettra certainement de retrouver ces sensations dépaysantes et d’élargir ces connaissances.
Chantal Reynier
Paul et la miséricorde
Paris, Cerf 2016, 114 p.
Au premier abord, ce ne serait pas auprès de Paul, l’apôtre des nations brandissant le glaive de la parole de Dieu, que nous chercherions un éclairage sur la miséricorde. Pour l’auteure, qui a scruté moult indices sur la biographie de Paul, ce n’est d’ailleurs que quelques dizaines d’années après sa rencontre avec le Christ que Paul évoquera la miséricorde de Dieu. Dans une lettre adressée à Timothée, tout en se remémorant son passé, il rend grâce au Christ qui lui a fait miséricorde.
Philippe Lefebvre
Propos intempestifs de la Bible sur la famille
Paris, Cerf 2016, 184 p.
L’auteur, dominicain et professeur d’Écriture sainte à l’Université de Fribourg, nous invite dans ses «propos intempestifs», en douze chapitres tous aussi intéressants les uns que les autres, à sortir des fausses évidences et à nous laisser bousculer pour aller vers des horizons nouveaux.
Andreas Dettwiler
Dans les coulisses de l’Évangile
Conversations avec Matthieu Mégevand
Montrouge/Genève, Bayard/Labor
et Fides 2016, 220 p.
Il y a le maître, professeur de théologie à l’Université de Genève et spécialiste du Nouveau Testament, et l’ancien élève, éditeur et écrivain. L’ancien élève pose des questions très pertinentes et le maître donne des réponses ... autant que faire se peut.