La circoncision est perpétuée par les juifs avec énormément de respect. Elle signe l’alliance entre Dieu et Abraham (Brit Mila en hébreu). Pourtant, dans un livre récent,[1] Ran Kasher, un juif athée, examine sans tabou les effets de cette tradition qu’il réfute, créant la polémique. L’auteur a consacré presque vingt ans de sa vie à étudier la question. Il en a fait une mission personnelle.
Liz Hiller, Genève, journaliste
L’incarnation du Verbe dit le plein engagement de notre dimension corporelle dans la relation à Dieu. La «contemplation de l’incarnation» des Exercices spirituels est l’occasion de demander «une connaissance intérieure du Seigneur qui pour moi s’est fait homme, afin que je l’aime et le suive davantage.»[1] La spiritualité ignatienne invite au dialogue avec le Père créateur par la louange, tandis que les sens se tiennent dans l’intimité de la relation au Fils médiateur et que le corps s’engage au service de l’amour trinitaire dans les contingences de la vie.
Noël Couchouron est de passage en Bolivie, où il travaille sur l’usage de la médiation musicale dans le partage de la foi des missionnaires jésuites avec les Indiens Moxos. Il est musicien et spécialiste de l’anthropologie de Marcel Jousse sj. (Cf. Récitatifs bibliques)
Les notions de corps et de chair dans les écrits pauliniens sont chargées d’ambiguïté en raison d’interprétations réductrices qui, au cours des siècles, ont eu une grande influence sur la vie chrétienne. Les clarifier à partir des textes eux-mêmes permet de secouer bien des clichés et de saisir toute leur actualité.[1]
Chantal Reynier est collaboratrice scientifique à l’Université de Fribourg. Elle a enseigné durant 24 ans l’exégèse biblique aux Facultés jésuites de Paris (Centre Sèvres). Elle est une laïque consacrée (Fraternité OASIS) et une spécialiste de saint Paul, sur lequel elle a écrit plusieurs ouvrages. Dernier en date: Vie et mort de Paul à Rome, Paris, Cerf 2016.
Il est des corps et des mouvements. Des corps en mouvement et des mouvements du corps comme autant de courbes le long desquelles la lumière erre alors que le photographe en fige les contours. Philippe Pache est de ces photographes qui captent la fluidité des corps, qu’ils se prélassent ou s’élancent, sur la scène d’un théâtre.
Céline Fossati, Begnins, journaliste choisir
Le tatouage est à la mode. Mais quelle signification revêt-il aujourd’hui et diffère-t-elle de celle de ses origines? Est-il acte d’affirmation de soi, d’esthétisation de son corps ou sacrilège? Le sociologue David Le Breton décrypte nos écritures corporelles.
Professeur de sociologie et d’anthropologie à l’Université de Strasbourg, membre de l’Institut universitaire de France et chercheur au laboratoire Cultures et sociétés en Europe, David Le Breton est spécialiste des représentations et des mises en jeu du corps humain. Il est l’auteur, notamment, de L’adieu au corps (2013) et La peau et la trace (2003), publiés aux Éditions Métailié.
J’ai aujourd’hui 50 ans et suis paraplégique (ainsi qu’amputé de mes deux jambes en-dessous des genoux) depuis plus de 30 ans suite à un accident. Avec trois copains, nous avions eu la très mauvaise idée d’escalader l’échelle d’un wagon-citerne pour prendre un peu de hauteur. Les 15' 000 volts de l’arc électrique m’ont projeté au sol sur lequel je me suis fracassé la colonne vertébrale.
Marc Glaisen, paraplégique, psychologue-psychothérapeute
Avec la gestation pour autrui, on atteint un niveau extrême de séparation entre la sexualité et la reproduction, une dissociation que permettent les avancées des techno-sciences et, du point de vue socio-culturel, la révolution sexuelle. La réalisation du désir d’une sexualité exempte du danger de reproduction induit la possibilité opposée: celle de la reproduction sans sexualité, par la fécondation in vitro ou même par la location d’un utérus (interdit en Suisse). Beaucoup de souffrances en découlent.
Lucetta Scaraffia est directrice de Femmes Église Monde, le supplément féminin de L’Osservatore Romano. Dernier ouvrage: La fin de la mère, Paris, Salvator 2018, 160 p.
Le Conseil national suisse a approuvé le 5 mai 2021 l’initiative et le contre-projet favorisant le système du consentement présumé en matière de don d’organes, une idée généreuse de prime abord, visant à prévenir le manque récurrent d’organes à greffer. La commission de bioéthique (CBCES) propose une troisième voie, celle du système de «déclaration volontaire».
Le 2 avril 2014, la Haute cour australienne reconnaissait, en première mondiale, qu’une personne peut être ni de sexe masculin ni de sexe féminin et autorisait son enregistrement dans le système d’État civil comme étant d’un genre «non spécifique». L’Allemagne, en première européenne, lui a emboîté le pas en novembre 2017, tandis que la France et la Suisse s’y refusent. L’idée demande réflexion [1].
Alberto Bondolfi a été membre de la Commission nationale d’éthique en Suisse durant douze ans. Il a participé à la réflexion autour des problèmes auxquels sont confrontées les personnes nées avec des caractéristiques sexuelles mixtes ou sans appartenance claires à l’un des deux sexes.
Catho-fitness devant l'église Ste-Suzanne, à la Réunion, novembre 2017Danser collectivement la zumba et chanter en cœur sur le parvis d’une église pour célébrer Dieu dans la bonne humeur n’est pas si incongru. Ce concept dynamique alliant sport et foi a récolté un beau succès à La Réunion, même si certains ont regretté son côté «trop décontracté» ou y ont même vu un rite «païen»! La fête, plus sérieuse qu’elle n’y paraît au premier abord, était porteuse de sens. Danse et musique ne sont-ils pas souvent associées à la louange dans la Bible? Retour sur cet événement baptisé catho-fitness par l’un de ses instigateurs, Sébastien Vaast sj, prêtre jésuite installé à Saint-Denis et aumônier d’université.