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mercredi, 20 juin 2018 11:59

Paul et la miséricorde

ReynierChantal Reynier
Paul et la miséricorde
Paris, Cerf 2016, 114 p.

Au premier abord, ce ne serait pas auprès de Paul, l’apôtre des nations brandissant le glaive de la parole de Dieu, que nous chercherions un éclairage sur la miséricorde. Pour l’auteure, qui a scruté moult indices sur la biographie de Paul, ce n’est d’ailleurs que quelques dizaines d’années après sa rencontre avec le Christ que Paul évoquera la miséricorde de Dieu. Dans une lettre adressée à Timothée, tout en se remémorant son passé, il rend grâce au Christ qui lui a fait miséricorde.

Dès lors, son passé de persécuteur ne l’effraiera plus tant la miséricorde du Christ reçue apaisera ses angoisses, lui permettant d’entrer dans un rapport personnel avec son Seigneur, dont il parlera avec des mots dont lui seul a le génie.

Dans l’excès de la négation de Dieu où il se trouvait, Paul est rejoint par l’excès de la miséricorde de Dieu, inouïe, gratuite, infinie. Sa pensée et sa théologie futures sont en germe dans cette expérience unique qui illuminera le reste de sa vie. Ainsi l’apôtre aura à cœur de montrer comment Dieu déploie pour chacun les ressources infinies de sa miséricorde. S’il ne peut garder pour lui une telle expérience, c’est qu’elle est liée à sa mission et concerne l’humanité tout entière. Son témoignage atteste que son expérience peut être la nôtre, comme elle le fut pour saint Augustin, Paul Claudel, Max Jacob et tant d’autres.

Chantal Reynier nous fait part des bienfaits de la miséricorde enseignée par saint Paul, que ce soit la tendre compassion, la bienveillance, l’humilité, la douceur, la patience. L’apôtre nous entraîne à «être miséricordieux comme le Père» (Lc 6,36), c’est-à-dire à l’aimer de tout notre cœur, en nous laissant inspirer par l’Esprit saint. Lui dire que nous l’aimons, non par des paroles ou un activisme sans fin, mais par le service discret et attentionné à nos frères.

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