Dans notre contexte chahuté de perte de repères, l’existence de lieux et d’organes de débat, de documentation et de réflexion structurés est essentielle. Force est, malheureusement, de constater la disparition en Suisse romande de deux médias qui leur était justement dévolus: Domaine public et choisir.
Successivement député socialiste du canton de Genève, conseiller national genevois, président du PS genevois et maire d’Onex, René Longet est aussi un pionnier de l’écologie et un défenseur des droits des peuples autochtones. Auteur de nombreux ouvrages et articles, il écrit pour choisir depuis 1975.
Anaïs Voy-Gillis
L’Union européenne à l’épreuve des nationalismes
Monaco, du Rocher 2020, 224 p.
Chercheuse à l’Institut français de géopolitique (Université Paris VIII), docteure en géographie, Anaïs Voy-Gillis examine l’essor du courant nationaliste-autoritaire en Europe. Mais la tendance est mondiale.
Pierre-Eric Sutter, Loïc Steffen
N’ayez pas peur du collapse
Paris, Desclée de Brouwer 2020, 284 p.
Les risques sont connus depuis au moins un demi-siècle. Malgré les législations internationales et nationales, les appels, les alertes et aussi certaines modifications de comportement et de produits, il n’a pas été possible de réduire l’empreinte écologique de l’humanité. Au contraire, nous vivons de plus en plus à crédit.
René-Samuel Sirat
Itinéraire d’un enfant juif d’Algérie
Paris, Albin Michel 2020, 192 p.
Ce récit (auto)biographique, issu des entretiens entre l’ancien Grand Rabbin de France René-Samuel Sirat (né en 1930 près de la frontière tunisienne) et Michel Allouche, nous plonge dans un monde disparu, celui des juifs d’Algérie. S’il subsiste un petit nombre d’israélites au Maroc et en Tunisie, ce n’est plus le cas en Algérie. Pourtant, pendant au moins deux millénaires, déjà avant la présence romaine, les juifs ont fait partie intégrante de ce pays.
Marie David et Cédric Sauviat
Intelligence artificielle, la nouvelle barbarie
Monaco, du Rocher 2019, 314 p.
Pour Marie David et Cédric Sauviat, ce dernier présidant l’Association française contre l’intelligence artificielle, celle-ci s’inscrit dans une fuite en avant technologique vers toujours plus de déresponsabilisation. L’Intelligence artificielle est décrite comme «un projet technoscientifique d’exploitation utilitaire du monde (…) par essence, totalitaire». «Ce n’est (...) pas un hasard, écrivent-ils, si l’intelligence artificielle et les technologies du vivant se développent en même temps.»
Les auteurs de fait n’accordent guère de crédit à une contribution positive, ni aux possibilités de distinguer aide à la décision et décision, capacité de réactivité de la machine et capacité de pilotage de l’être humain. Leur livre met l’accent sur les retombées négatives de l’IA.