Comme l’écrit Michel Fédou sj, sur le site des jésuites d’Europe occidentale, «il avait à cœur de transmettre à ses auditeurs les richesses de la tradition, ainsi que de les ouvrir aux nouvelles questions de notre temps. Éminent pédagogue, il était reconnu pour l’exceptionnelle clarté de ses cours, et pour le don qu’il avait d’accompagner les étudiants dans leur parcours théologique.» Bernard Sesboüé sj a d'ailleurs reçu le prix du Cardinal-Grente de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre en 2011.
Mais le Père Sesboüé ne se contentait pas de transmettre. Il cherchait à créer des ponts. Il a ainsi travaillé au dialogue avec les autres confessions -il a été durant 40 ans membre du groupe œcuménique des Dombes- et au développement des liens entre laïcs et prêtres, critiquant, sans langue de bois, toutes les formes de cléricalisme. En 1998, il disait dans nos colonnes sa tristesse face à une Instruction romaine sur la collaboration entre laïcs et prêtres marquée par la peur que les laïcs ne se substituent aux prêtres.
Les affinités entre sa pensée et la ligne rédactionnelle de choisir étant manifestes, c’est tout naturellement que nous l’avions convié à participer en 2016 à notre dossier Dès que je dis Dieu, dans notre première édition trimestrielle. Bernard Sesboüé y signait un article intitulé L’avenir de l’idée de Dieu, sur la grande tentation de l’Occident: prouver sa puissance en se passant de Dieu. Tentation sans avenir, pensait-il avec optimise: «L’hypothèse de la disparition du mot Dieu, et donc de l’homme en tant qu’il est homme, est pensable, mais je ne la crois pas possible, parce que l’homme est bâti de telle manière que la relation à Dieu l’habite de manière congénitale et qu’il ne peut s’en défaire.»
En août 2016, le Père Sesbouë présentait son livre L’homme merveille de Dieu dans le cadre Un auteur un livre. La rencontre, filmée pour choisir par Céline Fossati, permet de mieux approcher l’homme qu'était Bernard Sesbouë et sa pensée.