Le temps est venu de nous dire au revoir et de vous remercier pour ces années passionnantes traversées ensemble. Ce numéro 705 que vous tenez entre vos mains est bien la dernière édition de choisir… Il paraît exceptionnellement en novembre, clin d’œil voulu aux Pères fondateurs Raymond Bréchet sj, Jean Nicod sj et Robert Stalder sj qui lancèrent le titre en novembre 1959, il y a 63 ans exactement. Si nous tenons, une dernière fois, à leur rendre hommage, nous ne pouvons prendre congé de vous, lectrices et lecteurs, autrices et auteurs, collaborateurs et collaboratrices -notamment la famille Fiorina, nos éditeurs à Sion depuis novembre 1989, date du numéro anniversaire des 30 ans!- sans vous dire notre profonde reconnaissance pour toutes ces années passées à vos côtés. Ce furent, pour toutes les équipes rédactionnelles qui se sont succédé à choisir, de stimulantes décennies de partage et d’échange avec vous!
Il est difficile de clôturer une aventure éditoriale longue de 63 ans. Et tout autant de la résumer. Les différents articles qui composent cette édition spéciale donnent la mesure de la place particulière qu’a occupée choisir dans le paysage médiatique suisse. Placée sous le signe de la spiritualité ignatienne et du vent de renouveau porté par un concile Vatican II tout juste annoncé, choisir s’est clairement définie et positionnée en tant que revue culturelle chrétienne. Tant les aspects religieux de nos sociétés, que politiques, scientifiques ou artistiques y ont été présentés et analysés.
Nous avions envie de rappeler dans ce n° 705 quelques-unes des inspirations et aspirations majeures qui ont guidé nos différentes équipes rédactionnelles: l’œcuménisme, la formation biblique et théologique des adultes, la justice sociale, le bien commun… Sa préparation a demandé que nous replongions dans toutes nos éditions, avec recul mais aussi une certaine nostalgie et fierté. Plusieurs jésuites romands se sont lancés dans l’entreprise, analysant des articles, les rehaussant de souvenirs mais aussi de questionnements actuels. Des citations d’articles passés et de couvertures d’époque les agrémentent.
Directeur de notre revue, Pierre Emonet sj vient de publier une biographie du jésuite Pedro Arrupe (1907-1991), une figure phare de la Compagnie de Jésus. Nommé supérieur général de la Compagnie en 1965, alors que celle-ci traverse une crise de positionnement aiguë, ce basque fraternel et chaleureux se révélera être un guide providentiel, inspiré par l'Esprit, attentif aux signes des temps, au service tant de l’Église, qu'il aimait profondément, que de la justice et des pauvres. Il est à l'origine notamment du Service jésuite des réfugiés. Désavoué pourtant par Jean-Paul II, Pedro Arrupe terminera sa vie, si active et mobile, si riche en contacts et toujours projetée vers l’avenir, par dix années d’immobilité et de paralysie. Un portrait à redécouvrir à l'heure où la cause pour sa béatification se poursuit à Rome.
«La très grande chance de la revue, c’est d’être née en même temps que le concile Vatican II», écrit l'exégète jésuite Joseph Hug dans notre ultime édition qui paraîtra en novembre 2022. Soixante ans jour pour jour après l’ouverture de ce processus historique engagé par l’Église, une messe présidée par le pape François a été célébrée mardi 11 octobre, à la basilique Saint-Pierre du Vatican. Elle marque l'engagement du pape à maintenir -ou faire revivre?- l'esprit du concile Vatican II, notamment en matière de synodalité. Cet anniversaire est particulièrement important aussi pour choisir. Ainsi notre revue a-t-elle été pleinement impliquée dans ce qui fut présenté par Jean XXIII comme un «aggiornamento» (adaptation) de l’Église.
L'édition spéciale que nous vous préparons reviendra sur cette articulation entre choisir et Vatican II. Vous pouvez précommander notre ultime édition en écrivant à administration@choisir.
Le chantier de rénovation de l’intérieur de la basilique Notre-Dame, Lausanne, a non seulement permis à des œuvres d’art d’importance de retrouver leur éclat, mais il a mis à jour des vestiges inattendus: décors anciens, chapes et pontifical oubliés, dallage centenaire. «C’est le grand plaisir des chantiers: malgré tous les sondages, toutes les analyses préliminaires, ils réservent encore des surprises! Et celui du Valentin ne cesse de nous étonner», s’émerveille Christophe Amsler, architecte mandaté pour la restauration du monument.