Œuvre majeure des jésuites de Suisse romande, choisir tirera donc sa révérence à la fin de cette année, après 63 ans d’intense activité, avec, dans sa dernière hotte, une édition spéciale programmée pour novembre 2022.
choisir s’est imposée durant toutes ces années dans le paysage médiatique romand comme une revue au ton sérieux mais libre, animée par les mêmes objectifs qui guidaient ses fondateurs en 1959: offrir aux lecteurs et lectrices de notre pays une publication d’inspiration chrétienne immergée dans les débats du monde, traçant des voies de recherche et favorisant le dialogue. La spiritualité, la théologie, la philosophie, l’éthique, la politique et les sciences sociales, les arts et les lettres, tout ce qui rend compte de la réflexion contemporaine a trouvé place dans les pages de choisir, dont le titre dit bien son intention: aider les lecteurs à faire des choix.
Afin que l’apport de cette somme de réflexion et de partage ne disparaisse pas avec la cessation de choisir, l’ensemble des numéros publiés sera numérisé pour être consulté en accès libre sur notre site.
Une page de l’histoire de la Compagnie de Jésus en Suisse romande se tournera ainsi en 2023, mais la présence spirituelle et formatrice des jésuites dans notre pays subsistera bel et bien. Une présence que vous pouvez d’ores et déjà découvrir via le site www.jesuites.ch qui poursuivra son développement.
Pierre Emonet sj et Lucienne Bittar
directeur et rédactrice en chef de choisir
Une aventure qui a fait sens
par Raphaël Zbinden, cath.ch
La disparition de la revue est «un coup dur», confie la rédactrice en cheffe. Elle regrette notamment la perte pour la culture et l’éthique chrétienne en Suisse romande. «Avec la suppression d’autres médias et notamment des émissions télévisées d’orientation chrétienne, j’ai l’impression que l’élan de créativité et de dynamisme qui a suivi Vatican II marque le pas.»
Lucienne Bittar préfère cependant voir le positif et ne pas nourrir d’amertume. «Je suis fière d’avoir pu travailler pendant 28 ans pour cette revue. Je sais à quel point c’est un privilège d’œuvrer pour quelque chose qui fait sens. Je suis aussi très contente d’avoir pu tant apprendre au niveau personnel, dans les domaines très variés que nous avons pu couvrir pendant toutes ces années». Elle décrit aussi une aventure humaine et professionnelle exaltante.
La journaliste se réjouit en outre du projet de numérisation des archives. «C’est une source inestimable au niveau culturel et aussi historique. Ce sera un apport important à la mémoire collective». «J’espère qu’au travers de choisir, nous avons pu contribuer à l’information et à la réflexion de nos lecteurs, les orienter, pour le meilleur, dans leurs choix de vie», conclut-elle. (cath.ch/com/rz)