Au mois de septembre dernier, le Comité central du Conseil oecuménique des Eglises (COE) a été amené à adopter des réformes importantes en faveur des orthodoxes. Il a notamment décidé d'abandonner la procédure de prise de décision majoritaire au profit d'une méthode plus conciliaire : la recherche du consensus. Il a également convenu de renoncer aux cultes oecuméniques, qui seront remplacés par des prières communes confessionnelles ou interconfessionnelles. Ces modifications ont été demandées par la Commission spéciale sur la participation des orthodoxes au COE. Leur adoption va bouleverser le mode de fonctionnement du COE et pose plusieurs questions quant à l'avenir du mouvement oecuménique.
Je confesse être un peu trop jeune pour avoir de Vatican II des souvenirs personnels. Pour l'historien que je suis, le concile des années 1962-1965 est donc avant tout un événement qui relève de l'histoire. Un événement capital, même si l'on ne se risquera peutêtre pas, comme l'a fait le général de Gaulle, à le baptiser «plus grand événement du XXe siècle». Il serait simpliste d'imaginer pour autant une cassure brutale entre un avant et un après. Le concile s'est voulu réformateur et s'est donc (tout comme les «réformateurs » du XVIe siècle) inscrit dans une tradition. Que l'on sache, il n'a jamais prétendu vouloir tout reconstruire à partir de zéro. Mais si le concile de Vatican II a ses limites et s'il laisse - parfois à dessein - ouvertes un certain nombre de questions, ce serait faire preuve de mauvaise foi que de ne pas saluer, d'abord, ses notables avancées. Quel changement de décor, pour le catholicisme romain, que ces années 1962-1965 !
Suivant les Evangiles, Jésus de Nazareth est mort sur la croix, à Jérusalem, à l'occasion d'une Pâque juive. Or la célébration et la signification de cette fête connaissaient une certaine diversification au sein du judaïsme de l'époque. Cette variété s'est retrouvée dans les premiers temps du christianisme. Il n'en demeure pas moins que «la Pâque était pour ainsi dire tout». Cette fête pratiquement unique commémorait «l'histoire entière du salut, de la création à la parousie», et elle était «le lieu où s'élaboraient certaines composantes essentielles de la vie de la Communauté» : liturgie, exégèse typologique, catéchèse, théologie.
En sollicitant l'engagement total des croyants, le christianisme transcende les lois. Il ne repose pas sur des codes moraux, mais sur une attitude humaine et sociale prenant exemple sur le Christ. Un écrit ancien, rédigé entre la fin du II e et le début du IIIe siècle et adressé «A Diognète», rappelle le caractère universel du christianisme, et donc la responsabilité particulière qui incombe aux chrétiens, quelques soient les époques et les lieux, pour l'établissement de la justice. Une autre forme de mondialisation.
Le «Message des Eglises sur l'avenir social et économique de la Suisse», est le fruit d'une consultation oecuménique. Remis officiellement aux autorités fédérales et aux partenaires sociaux le 1er septembre, il est l'aboutissement d'une démarche peu banale qui reflète une conception de l'Eglise dans la ligne de Vatican II.
Après de longues et difficiles tractations, le pèlerinage du pape Jean Paul II à Athènes s'est réalisé. Dans le cadre de son périple sur les traces de l'apôtre Paul, le pape s'est rendu à l'Aréopage, où l'apôtre des nations avait prêché aux Athéniens. Une visite qui a relevé de l'exploit au vu des relations tendues entre l'Eglise grecque orthodoxe et l'Eglise romaine. Aujourd'hui, grâce à la demande de pardon du pape, on peut dire qu'un dégel s'est amorcé.
Choisir a déjà présenté l'ouvrage remarquable d'Alexandre Men sur la vie et l'enseignement de Jésus (n° 482, février 2000, p.14). On sera peut-être curieux de mieux connaître la personnalité exceptionnelle de ce prêtre orthodoxe, figure de proue de l'intelligentsia moscovite, sauvagement assassiné en 1990. Un de ses amis, Simon Markish, philologue classique et spécialiste de la littérature juive d'expression russe, qui a enseigné au Département de langue et littérature russes de l'Université de Genève, a bien voulu évoquer ses souvenirs pour nos lecteurs.