Depuis sa sortie sur Netflix fin mars dernier, le succès de la minisérie allemande Unorthodox ne se dément pas. Saluée par la critique et figurant dans la rubrique des émissions les plus plébiscitées de la plateforme, l’histoire raconte l’émancipation d’une jeune juive étasunienne hors de sa communauté ultra-orthodoxe. Malgré une interprétation des protagonistes principaux plus que brillante, la série souffre d’un manque de réalisme dommageable, entre personnages taillés à «l’emporte-pièce» et binarité de l’histoire.
Ils occupent la Une des médias et font émerger des milliers de posts ou de tweets de protestation sur les réseaux. Les scandales, infiniment divers, fournissent l’occasion de prendre position et de participer à la vie politique. De là à se réjouir qu’ils éclatent, il n’y a qu’un pas. Mais si les scandales mettent au défi notre raison, il est parfois tentant de les réduire au sentiment qu’ils produisent, l’indignation. Jérôme Lèbre prend cet affect très au sérieux, il l’analyse jusque dans la provocation, artistique notamment.
Jérôme Lèbre, Scandales et démocratie
Paris, Desclée de Brouwer 2019, 212 p.
Le pasteur Charles-André Geiser a parcouru la vallée de Tavannes durant près d’une année à la rencontre de «témoins». Cent chrétiens évangéliques du Jura bernois partagent dans ce livre leur parcours de foi. Des récits touchants, parfois bouleversants, qui rapportent comment le Christ a frappé à la porte de «gens de chez nous».
Charles-André Geiser
100 témoins
Oladios, Le Fuet 2019
Nicolas Bouzou, Julia de Funès
La comédie (in)humaine
Pourquoi les entreprises font fuir les meilleurs
Paris, Éd. de l’Observatoire 2018, 176 p.
«On travaille rarement pour réaliser un projet collectif, souvent pour gagner sa vie, souvent sans savoir trop pourquoi. C’est devenu une obligation sociale», constatent Nicolas Bouzou et Julia de Funès dans leur dernier ouvrage commun, La comédie (in)humaine.
Larbins, rafistoleurs ou encore cocheurs de cases sont autant de termes fleuris pour définir les «jobs à la con» qui se sont multiplié de manière exponentielle ces dernières années. Cette typologie peut prêter à sourire, mais loin de se réjouir d'être payés à ne rien faire, ces employés ont en commun de considérer que leur travail n’a aucun sens.
David Graeber
Elise Roy (Traducteur)
Bullshit jobs
Paris, Les Liens qui libèrent 2018, 416 p.