«Le marketing n’est pas une arme diabolique du capitalisme. De nos jours, c’est un outil indispensable pour se rapprocher des fidèles», lit-on en exergue de ce curriculum. Il constitue, nous dit un autre professeur, Luís Henrique Marques, une réaction catholique à la concurrence des Eglises évangéliques pentecôtistes qui lui «siphonnent» ses membres depuis quelques décennies. Lié à la rénovation charismatique, il vise à offrir aux fidèles un « produit » qui réponde à leurs besoins spirituels, psychiques et émotionnels. Quel produit ? Le salut éternel, réponse de Dieu à la grande anxiété de l’être humain face à la vie après la mort, répond M. Kader Filho.
Problème : L’Église catholique semble peu douée pour le marketing. Le clergé parle une langue que personne ne comprend. Aujourd’hui, Jésus (auquel M. Kader Filho décerne le titre de plus grand spécialiste en marketing de l’Histoire) dirait que «le règne de Dieu, c’est comme gagner au loto». D’où un besoin de formation des clercs et des laïcs, dispensée notamment au cours des rencontres annuelles de l’IBMC, auxquelles «peuvent et doivent participer les paroisses, diocèses, congrégations, etc. qui cherchent à augmenter l’efficacité de leurs activités ou veulent lever des fonds avec professionnalisme...»
L’Église catholique a des atouts. Elle possède, toujours selon des propos de M. Kader Filho cités sur Internet, «le meilleur logo, la Croix, la meilleure enseigne, les clochers, et un produit vendeur, le salut». Là, je n’ai pu réprimer un haut-le-cœur. M’est venu à l’esprit l’épisode de l’Évangile où Jésus chasse les marchands du Temple (Jn 2,13-16). Et je me suis demandé, certes peu charitablement, s’il n’y a pas des coups de fouet qui se perdent...
Michel Bavarel
Meyrin