Dans la tradition chrétienne, le carême est l’occasion de faire le point sur nos responsabilités envers le monde. L’écologie intégrale évoquée par le pape François tombe à pic ! Dans l’esprit de Laudato Si’, l’écologie englobe non seulement tous les êtres humains, mais également leur milieu de vie naturel et social. Dans ce numéro, Michel Maxime Egger en rappelle le sens : c’est le bien commun.[1] Comme la paix, la sécurité ou l’hygiène publique, l’écologie intégrale ne peut se penser ni se vivre si chacun croit pouvoir se décharger, qui sur un service administratif, qui sur une instance internationale, qui sur les adhérents pugnaces de quelques ONG spécialisées dans le développement, l’écologie ou les migrants.
Le 21 janvier 2016, à l’occasion d’une séance du Forum économique mondial consacrée à la manière dont les choix en matière de nourriture peuvent favoriser des changements positifs, le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE), a présenté aux responsables financiers et politiques réunis à Davos «Dix commandements» relatifs à la nourriture. «Si nous considérons la nourriture dans l’optique de la justice, chaque assiette de nourriture nous rappelle certains défis et chances. Il importe que nous ayons conscience des efforts, des investissements et de la vie des créatures et plantes sacrifiées pour que nous ayons de quoi manger», a-t-il expliqué à la suite de cette rencontre.
Voici les Dix commandements du pasteur Tveit relatifs à la nourriture:
Quelques jours avant la clôture de l’année de la Vie Consacrée souhaitée par le pape François, le Père Bruno Fuglistaller sj était ce lundi l’invité de Cyril Lepeigneux sur la chaîne KTO dans Un cœur qui écoute pour témoigner de sa vocation qui a pris racine dans la Compagnie de Jésus en 1990.
« Lorsqu'il était enfant Bruno Fuglistaller se rêvait "moine-cosmonaute" ! Très tôt en effet, il comprend qu'il est appelé à la vie consacrée mais cherche par quel moyen pendant plusieurs années : des Chartreux au séminaire, il peine à trouver sa place... C'est au cours d'une retraite chez les Jésuites qu'il a le déclic : accompagner des personnes pour les aider dans leur discernement, voilà ce qu'il désire accomplir ! Ces accompagnements spirituels et la disponibilité qui leur incombe sont ce qui donne tout son sens à son engagement. Et d'après lui, on trouve une cohérence de cette disponibilité uniquement si on est centré sur la personne du Christ. »
Jésuite de la Communauté de Genève, le Père Fuglistaller sj est membre du conseil de rédaction de choisir et à signer de nombreux articles pour elle.
La prise de conscience autour du gaspillage alimentaire progresse, à la fois au sein de la population que dans le commerce de détail. C’est le constat réjouissant de l’association « Table Suisse ». L’an dernier, celle-ci a distribué en Suisse 4320 tonnes de nourriture excédentaire, d’une qualité irréprochable et d’une valeur de 28,2 millions de francs, à 484 institutions sociales. Les produits ont été collectés auprès de 590 donateurs. Ces chiffres font plaisir, même s’ils restent dérisoires par rapport aux 280 kg de déchets alimentaires produits chaque année en moyenne par un Européen.
Dans un message à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le pape François avait dénoncé fin 2013 la « culture du rejet » et affirmé qu’il suffirait d’éliminer (ces pertes et gâchis) pour réduire de manière drastique le nombre de personnes affamées ». En ce sens, oui, nos poubelles recèlent des trésors ! « Et si nous apprenions à considérer de nouveau notre nourriture comme quelque chose d’existentiel et, pourquoi pas, de sacré », demandait en mars dernier Inga Laas, une « glaneuse », dans choisir.
A lire aussi le document de la Confédération Gaspillagealimentaire-Etatactueldesconnaissances-1.pdf
Les commissions Justice et Paix et Migratio s'opposent à l'Initiative de mise en œuvre. Elles ont rédigé une déclaration sur mandat de la Conférence des évêques suisses. En voici le texte.
Plus de 120 organisations onusiennes et organisations humanitaires, dont le Service jésuite des réfugiés (JRS), lancent un appel à toutes les parties, pas seulement aux gouvernements, pour demander ensemble la fin de la crise en Syrie et des souffrances de millions de civils. Cet appel inclut une série de mesures pratiques, urgentes et indispensables afin d’améliorer, en Syrie, l’accès des organisations humanitaires et l’assistance à la population en détresse.
On peut signer l'appel proposé par l'UNICEF en passant par ici
Dans la perspective de la visite dimanche 17 janvier 2016 du pape François à la synagogue de Rome, le cardinal suisse Kurt Koch s’est exprimé dans L’Osservatore romano. Selon le président de la Commission pour les relations avec le judaïsme, ce rendez-vous symbolique illustre qu’il est absolument impossible d’être chrétien et antisémite en même temps. Le cardinal estime que le message que le pape entend délivrer est d’autant plus important que l’on assiste à une résurgence de l’antisémitisme en Europe.
Concernant les relations entre l’Eglise catholique et les juifs, le cardinal Koch a mentionné le récent document de la commission publié à l’occasion du 50e anniversaire de la Déclaration conciliaire Nostra Aetate. (lire à ce propos l’article de Christian Rütishauser sj, Nostra aetate. Plaidoyer pour l'interreligiosité, paru dans choisir n° 670, octobre 2015). Il a révélé que le monde juif avait «bien accueilli le texte». Suite à cela, le Saint-Siège avait reçu «des invitations à un dialogue renouvelé».
Pour rappel, le cardinal Kurt Koch est aussi président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, et évêque émérite de Bâle. Il a enseigné la théologie dogmatique et les sciences liturgiques à la Faculté de théologie de l'Université de Lucerne et la théologie oecuménique à l'Institut catéchétique. Consacré évêque de Bâle en 1996 , il a été vice-président de la Conférence des évêques suisses de 1998 à 2006, puis président de 2007 à 2009. Il est devenu cardinal le 20 novembre 2010.
(Radio Vatican / rédaction)
La Conférence épiscopale des Etats-Unis a demandé à l’administration américaine de suspendre les coups de filet et l’expulsion des familles originaires d’Amérique centrale en situation irrégulière. Selon des informations parvenues à l’agence Fides, dans une lettre au Secrétaire à la Sécurité nationale, Jeh Johnson, la Commission pour les migrations de la Conférence épiscopale et le Catholic Legal Immigration Network (CLINIC) ont exprimé leur « forte préoccupation » suite à la détention et à l’expulsion imminente de 121 ressortissants centraméricains, en majorité des mères avec leurs enfants.
Ces actions entreprises par les autorités de l’immigration des Etats-Unis au cours de ces dernières semaines « ont généré de la peur parmi les immigrés et causé au sein de leurs communautés une baisse de confiance dans les forces de l’ordre » peut-on lire dans la lettre.
Le président Obama avait pourtant déclaré en novembre 2014 que son administration allait continuer à expulser les criminels et les membres des bandes, mais pas les familles, ni les enfants ou les mères de famille « qui travaillent durement pour élever leurs enfants ». Un groupe de 146 représentants démocrates a par ailleurs demandé à l’administration Obama de suspendre l’expulsion des centraméricains fuyant des conflits et de les considérer comme des réfugiés. (fides)
Se "protéger" de l'autre c'est aussi s'enfermer soi-même.... Un quart de siècle après la chute du mur de Berlin, le monde globalisé n'a jamais été autant cloisonné. Le point avec cette vidéographie exclusive réalisée par la rédaction de GEO à partir de la rubrique de datajournalisme du magazine "Le Monde en cartes". Ce mois-ci : Frontières, toujours plus de murs.
Parmi les rares bonnes nouvelles de 2015, l’accord sur le climat, signé le 12 décembre à Paris, fait incontestablement du bien. L’état d’esprit qui a régné lors des négociations aussi. De l’avis des différents observateurs, la majorité des 195 pays participants étaient animés d’une réelle volonté d’engagement contre le réchauffement climatique et ont sincèrement cherché un compromis ambitieux. C’est là un exploit en soi. Mais peut-on parler pour autant de révolution politique, dans le sens d’une nouvelle manière d’appliquer l’art de gouverner ? Oui et non.
Quelque 29 ONG disent « Oui à la démocratie – Non à l’initiative de mise en œuvre »
L’initiative de l’UDC dite “de mise en œuvre” Pour le renvoi effectif des étrangers criminels se pose « en entreprise de démolition contre la Suisse, contre les valeurs de notre démocratie, contre les piliers de l’Etat de droit ». Ce réquisitoire est publié le 22 décembre 2015 par 29 organisations non gouvernementales qui affirment que l’UDC, avec cette initiative, vise en particulier la Convention européenne des droits de l’homme.
Plusieurs ONG chrétiennes, dont le Service jésuite des réfugiés de Suisse (JRS Suisse), font partie des opposants à cette initiative populaire pilotée par les “durs” de l’Union démocratique du centre (UDC).
Au Cambodge en 1993, Sok Eng - une enseignants cambodgienne âgée de 62 ans - a commencé à travailler pour le Service jésuite des réfugiés (JRS) dans différents projets de développement, de santé et d’éducation. «Aujourd’hui encore, je m’engage aux côtés des jésuites du Cambodge pour que mon pays se remette de son passé et que la jeune génération bénécie d’une bonne formation.»
Nombre des collaborateurs de l’époque - qui ont travaillé pour le JRS dans les camps de Thaïlande et sont retournés avec eux au Cambodge - s’y trouvent aujourd’hui encore. Kike Figaredo, venu d’Espagne comme jeune jésuite, est responsable depuis l’an 2000 du diocèse de Battambang en tant que préfet apostolique. Soeur Denise Coghlan, une religieuse australienne, dirige quant à elle le JRS au Cambodge et a mis sur pied à Siem Reap un centre spirituel axé sur la réconciliation, la paix et la rencontre des religions. Jub Phokthavi, bénévole thaïlandais dans les camps, fut en 2009 le premier à être ordonné jésuite au Cambodge et y travaille aujourd’hui comme curé. Après différentes étapes en Afghanistan, au Sri Lanka et au Timor Oriental, Noël Oliver, un Frère jésuite indien, est quant à lui retourné au Cambodge. Tous les quatre comptent parmi les pionniers des projets mis en place par les jésuites au Cambodge.
Lire le supplément ci-dessous :
Les temps sont durs pour la presse catholique européenne! C'est au tour de l'agence MISNA (Missionary International service news agency), basée à Rome, d'annoncer sa fermeture au 31 décembre prochain. Fondée il y a 18 ans, l'agence publie des nouvelles en italien, anglais, français et espagnol, sur les pays du Sud, en particulier d'Afrique et d'Amérique latine.
La rédaction a appris avec stupeur, le 18 décembre, la décision des quatre congrégations missionnaires propriétaires de fermer l'agence à la fin de l'année. Les missionnaires de la Consolata, les Comboniens, les Missions étrangères de Milan (PIME) et les Xavériens avaient lancé cet organe de presse en 1997 avec le désir de "donner une voix aux sans-voix" dans le Sud du monde. MISNA visait à être une source alternative aux grands fournisseurs d'informations.
Dans un message diffusé sur le site de MISNA, la rédaction ainsi que les collaborateurs et les traducteurs, s'étonnent d'une "erreur si grave, commise en un moment particulièrement délicat pour l'information du et avec le Sud du monde." Ils appellent la société à "prendre ses responsabilités à l'égard d'une agence de presse qui s'occupe depuis 18 ans les "périphéries" du monde si chères au pape François. Les journalistes déplorent l'absence de propositions concrètes de l'éditeur et son refus de prendre en considération les différentes options susceptibles d'aider à surmonter la crise de l'entreprise. Pour la rédaction, ce manque de volonté reflète "une crise plus vaste, et encore plus grave, relevant de l'ordre des idéaux et des motivations".
La rédaction dénonce l'évaluation erronée d'un marché en rapide évolution, la lenteur d'intervention sur les secteurs budgétaires et l'absence du dialogue maintes fois sollicité par les journalistes. A cette absence discutable de prévoyance s'est ajoutée une crise qui frappe tout particulièrement le monde de l'édition catholique, en rayant de la carte de petites réalités "non alignées" - revues, quotidiens, radios - engagées dans l'information du monde en donnant la parole à des personnes et à des contextes relégués en marge de l'actualité des grands médias. Les journalistes appellent l'entreprise à entreprendre toutes les initiatives utiles pour sauver "la voix des derniers", qui risque d'être réduite au silence. (cath.ch-apic)