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Le Président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, est, de facto, complice et artisan du climat d’intolérance religieuse et de la violence à l’encontre des minorités présente en Indonésie. Cette forte dénonciation a été lancée publiquement par le Père Franz Magnis-Suseno s.j., professeur de philosophie à Djakarta.

Le prêtre, qui est également un collaborateur de la revue internationale Oasis, a rédigé une lettre ouverte à l’Appeal of Conscience Foundation (ACF), prestigieux institut ayant son siège à New York, lorsqu’il a appris que la fondation en question entendait récompenser le président Yudhoyono « pour ses mérites dans le domaine de la tolérance religieuse ». « C’est une honte, écrit-il, qui discrédite une institution ayant des intentions morales ». Le Père Magnis-Suseno demande : « Ne connaissez-vous pas les difficultés croissantes des chrétiens pour obtenir les permis nécessaires à l’ouverture de lieux de prière, le nombre croissant d’églises fermées de force, l’augmentation des règlements rendant le culte plus difficile pour les minorités et donc la croissance de l’intolérance à la base ? »

Il rappelle « des attitudes honteuses et très dangereuses de la part de groupes religieux intransigeants envers ce qu’il est convenu d’appeler des groupes déviants, comme les membres d’Ahmadiyahoe ou les communautés chiites, alors que le gouvernement de Susilo Bambang Yudhoyono n’a rien fait ou dit pour les protéger. (...) Des centaines de personnes - au cours des années de la présidence de Yudhoyono - ont été chassées de leurs maisons et vivent encore misérablement dans des lieux tels que des gymnases. » Des fidèles ahmadis et chiites ont été tués « sur la seule base de motifs religieux » et le président Susilo Bambang Yudhoyono, en huit ans et demi de gouvernement, « n’a jamais parlé, pas même une fois, au peuple indonésien du respect des minorités, évitant honteusement toute responsabilité concernant la violence croissante ».

Franz Magnis-Suseno se déclare « pantois devant tant d’hypocrisie » et met en garde contre tout soutien, même indirect, fourni à ceux « qui veulent purifier l’Indonésie de tout ce qu’ils considèrent comme hérésie et paganisme ».
(fides/réd.)

Holy Motors, de Leos Carax, est diffusé sur Canal+ Cinéma, le 24 mai à 22h20 et le 25 mai à 2h05, ainsi que sur Canal+, le 28 mai à 1h35.


Les films de Leos Carax suscitent en France des réactions soit très hostiles soit hystériquement dithyrambiques. Treize ans après Pola X, son dernier long-métrage, le cinéaste français maudit des années 80 nous offre dans Holy Motors le meilleur de lui-même. « Je continue comme j’avais commencé : pour la beauté du geste », dit son alter ego dans le film (Denis Lavant, son acteur fétiche). Et c’est effectivement ce qu’il y a de plus fascinant dans ce film (et de plus rare dans le cinéma français actuel) : la beauté du geste cinématographique.

Le Saint-Siège participe pour la première fois à la Biennale de Venise, lors sa 55e édition (1er juin -24 novembre 2013), avec un premier pavillon d’art contemporain sur la Genèse. Le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture, le Prof. Antonio Paolucci, directeur des Musées du Vatican et le Prof. Paolo Baratta, président de la Biennale de Venise, ont présenté cet évènement le 14 mai dernier, au Vatican.
Le Saint-Siège tiendra ainsi son premier pavillon à Venise sur le thème « Au commencement » (In principio), qui s’inspire du livre de la Genèse, en particulier des onze premiers chapitres, dédiés « au mystère des origines de l'homme, à l'introduction du mal dans l'histoire, à l’espérance après le déluge », a expliqué le cardinal.
Trois thématiques ont été choisies : « Création, Dé-Création et Ré-Création ». Le thème de la Création se concentre sur la première partie du récit biblique, la création du monde par Dieu. Le second thème, « Dé-Création », met en relief ce qui va « contre le plan originel de Dieu », exprimé dans la Genèse à travers « des formes de destruction morale et matérielle, comme le péché originel et le premier assassinat ». Cette partie invite « à réfléchir sur l’inhumanité de l'homme ».
Mais l’exposition ne s’arrête pas là : la violence déclenche « un nouveau départ pour l'humanité », notamment à travers le concept du voyage et les thèmes de la recherche et de l'espoir, représentés par la figure de Noé, puis par Abraham.
Cette dernière partie conduit « à un homme nouveau et à une création renouvelée, où un profond changement interne donne un nouveau sens à l'existence », a souligné le cardinal.
Une quête artistique
Antonio Paolucci a présenté pour sa part les artistes « de renommée internationale » sélectionnés par le Saint-Siège pour monter l’exposition : le premier volet, le thème de la Création, a été confié au groupe milanais « Studio Azzurro », qui a imaginé une installation interactive autour de l’homme, « en position centrale ».
Ce travail, a-t-il expliqué, « déclenche un dialogue », notamment à travers « des échos et des réverbérations, entre les règnes végétal, animal, et la dimension humaine ».
Pour le deuxième volet, la « Dé-Création », le Saint-Siège a choisi les photographies en noir et blanc du Tchèque Josef Koudelka, où émergent des thèmes tels que la destruction provoquée par la guerre, la consommation matérielle… dans « un monde blessé, abandonné », en « perte de sens éthique ».
Enfin, la « Re-création », sera symbolisée par le travail de Lawrence Carroll, un artiste des Etats-Unis qui travaille avec des matériaux de récupération, grâce à « des processus de transfiguration ». Ses œuvres, a précisé Antonio Paolucci, sont symboliques par leur utilisation d'objets usagés « dans un circuit temporel, forçant la fragilité et la monumentalité à coexister ».
Pour Paolo Baratta, président de la Biennale, la décision du Saint-Siège intervient alors que l'art contemporain, qui était l’apanage d’une petite minorité, est désormais « apprécié par un public plus large, en un mot, il est devenu populaire ».
Si ce développement offre des avantages, il augmente aussi « le risque de marchandisation » des œuvres d’art en ce domaine, a-t-il mis en garde, saluant l’attention du Saint-Siège à ce sujet car « l’art contemporain a toujours devant lui comme objet d’intérêt l’homme et ses quêtes » et il recherche « la participation active de celui qui regarde ». (zenit.org/réd.)

Dans un communiqué conjoint, les Eglises chrétiennes de Suisse ont exprimé, le 2 mai passé, leur opposition au durcissement de la loi sur l’asile et ont appelé la population à rejeter les modifications urgentes de la loi sur l’asile (votation fédérale du 9 juin 2013). Le but devrait plutôt être de « garantir des procédures d’asile équitables aux êtres humains en fuite » car « l’octroi de l’asile est un acte d’humanité et de solidarité ». Les signataires du communiqué sont : la Commission « Justice et Paix » de la Conférence des évêques suisses, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, l’Eglise catholique-chrétienne de la Suisse, et la Communauté de travail des Eglises chrétiennes en Suisse.

« Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur l’asile en 1981, dix révisions ont été entreprises pour la durcir », rappelle le texte, qui fait observer que « ces durcissements n’ont rien pu changer au fait que des êtres humains doivent fuir leur pays sous la contrainte et demander l’asile en Suisse aussi ». A cause des durcissements, dénoncent les Eglises, « le destin individuel des requérants d’asile est à peine pris en compte » et « tous les requérants d’asile se retrouvent soupçonnés d’être des délinquants cherchant uniquement à exploiter notre Etat social ».
Evoquant le nouveau projet de loi, les Eglises chrétiennes s’opposent à « la suppression de la possibilité de déposer une demande d’asile dans une ambassade suisse à l’étranger » : « Les conséquences de cette suppression sont dramatiques. Femmes, enfants, personnes âgées et malades sont particulièrement touchés. Davantage de réfugiés seront poussés à recourir à des bandes de passeurs. Pour les persécutés pauvres, cette ultime possibilité de fuite est impossible. » En outre, les Eglises critiquent la réduction des délais de recours accordés aux requérants d’asile, qui passent de 30 à 10 jours.

Un acte d’humanité
Pour les Eglises chrétiennes, ces modifications sont « contraires à l’objectif clé du droit d’asile : la protection des personnes persécutées ». Elles appellent donc à « garantir des procédures d’asile équitables aux êtres humains en fuite » car « l’octroi de l’asile est un acte d’humanité et de solidarité » : là où « l’humanité elle-même est en jeu », la concurrence des convictions politiques doit cesser, estiment-elles.

Les Eglises réaffirment leur soutien aux requérants d’asile après leur arrivée en Suisse : elles offrent notamment « une aide d’accompagnement spirituel » dans les centres d’enregistrement et de procédure de la Confédération et « financent majoritairement les services de conseil juridique ». (zenit/com./réd.)

(Asie/Timor est, Agence Fides) – L’apostolat dans les prisons, surtout au profit des jeunes détenus, est l’un des ministères spécifiques de la communauté des jésuites de Dili, capitale de Timor Est. Comme cela a été indiqué à Fides, le deuxième Dimanche de chaque mois, les jésuites célèbrent l’Eucharistie dans la prison de Becora, à Dili, et nombreuses sont les activités de coopération et d’aide mises en place au profit des détenus. Le service social dans les prisons – indiquent-ils à Fides – a pris un nouvel élan et a reçu un nouvel encouragement suite au geste du Pape François qui a choisi de célébrer la Messe in Coena Domini du Jeudi Saint dans une maison de redressement, notamment parce que la population de Timor Est est formée à 75% de jeunes de moins de 30 ans, la population carcérale étant par suite elle-même très jeune.

Ainsi que le raconte le Père Noël Oliver SJ, l’un des religieux qui exerce son ministère pastoral en prison, « en milieu carcéral, nous sommes accueillis avec le sourire » et « les détenus participent activement à la Messe », animée grâce à l’aide de quatre religieuses, « en lisant les lectures et en chantant dans une chorale avec grande intensité et grand professionnalisme ».
Un autre fait important consiste dans « la file des détenus en attente pour se confesser ». Un autre jésuite, le Père Quyen, indique que les détenus sont anxieux de recevoir le Sacrement et la miséricorde de Dieu, ouvrant leur cœur à la grâce divine. « En prison règne une atmosphère de paix » poursuit le Père Oliver qui raconte un épisode : « Un détenu, qui a purgé quatre ans de sa peine de sept ans de réclusion, désire retourner dans sa famille. Le jeune, qui se déclare innocent, ne montre aucun signe de rancœur ou de haine, confiant dans l’amour de Dieu ».

Timor Est est, avec les Philippines, l’une des deux nations asiatiques à large majorité catholique. L’Eglise locale a toujours affirmé vouloir contribuer à la croissance et au développement du pays. Les jésuites travaillent à Timor Est dans le domaine de l’assistance aux réfugiés et disposent d’une Paroisse où ils exercent l’activité pastorale et sont également actifs dans le domaine de l’instruction. (PA) (Agence Fides 30/04/2013)

lundi, 29 avril 2013 12:22

Protection des travailleurs

Le 24 avril 2013, un bâtiment de huit étages s’est effondré à Savar près de Dacca, la capitale du Bangladesh. Sur les 3000 ouvriers qui y travaillaient, plus de 350 ont perdu la vie et plus de 2000 autres ont été blessés. La construction, qui abritait des ateliers de confection pour des grandes marques de prêt-à-porter occidentales (Mango, Benetton Primark, C&A, KiK et Walmart), a vu l’un de ses murs céder.

La police a ouvert une procédure pour homicides par négligence à l’encontre du propriétaire et du directeur général du principal atelier. Selon les enquêteurs, les ouvriers s’étaient inquiétés la veille de la catastrophe de la présence de fissures, mais les responsables n'avaient pas jugé utile de fermer le complexe. L’effondrement de cette fabrique vient s’ajouter aux nombreux incendies survenus au Bangladesh et démontre que la vie des ouvriers et ouvrières n’est pas assez protégée dans le pays.

Pour l'association suisse la Déclaration de Berne, tant que personne ne travaillera de manière transparente au développement de mesures contraignantes, à l’amélioration dans tout le secteur de la sécurité des bâtiments et à la protection contre le feu, en étroite collaboration avec les syndicats locaux, de telles tragédies pourront toujours se produire. Elle rappelle que la Campagne Clean Clothes (CCC), lancée avec les syndicats bangladais et internationaux, exige une mise en œuvre durable et efficace de mesures de sécurité (voir le communiqué de la DB). Le pape François lui-même a lancé un appel le 28 avril pour que la dignité et la sécurité du travailleur soient toujours garanties.

Des nouvelles de Homs, des événements de mars et du travail humanitaire de la communauté restée sur place.


Après une période calme vécue par la ville de Homs, nous avons vécu ces derniers jours un état de grande insécurité : les enlèvements des personnes dans la ville ont augmenté et les combats ont repris avec beaucoup de tensions, accompagnés d’explosions de temps à autres dans différents quartiers, créant l’anxiété chez les gens. Beaucoup de déplacés d’Alep, Idlib et Raqqa se dirigent vers Homs ces jours-ci. Plusieurs parmi eux ont tout abandonné pour fuir les combats qui ont lieu dans leurs villes, cherchant la sécurité et espérant la trouver à Homs. Plusieurs parmi eux, aussi, ont perdu des parents ou des êtres chers et ont donc fui leur ville. Cette année l’hiver a été dur et il a fait plus froid à cause de la neige qui a couvert la ville de Homs et à cause du manque de mazout et d’électricité. Mais les gens ont résisté stoïquement au froid, en attendant l’arrivée proche du printemps.

A écouter sur Entre Lacs / RCF74

Emission du jeudi 11 avril 2013 à 11h03 : rediffusion le jeudi à 18h30, le dimanche suivant à 10h00

Depuis 1973, plus de 1 600 personnes ont participé à une volée de l’AOT. Mais que cherchent ces hommes et ces femmes issues de différentes confessions chrétiennes qui suivent durant deux ans cette formation ?

Plusieurs événements essentiels comme le Concile Vatican II, l’élan de Mai 68 et le Synode 72 suscitent à Genève un climat d’ébullition intellectuelle et œcuménique. Des théologiens, des jésuites et des collaborateurs du Centre protestant d’études (CPE) vont alors alimenter l’embryon d’un débat qui donnera naissance en 1973 à l‘AOT.

40 ans plus tard, Entre lacs a voulu en savoir plus sur cette institution typiquement genevoise offrant une formation chrétienne dans une démarche résolument œcuménique. Et qui ne manque pas d’exigence puisque le parcours implique des rencontres pendant 6 trimestres. Daniel Bernard est allé interroger sur leurs motivations et leurs expériences quelques participants de la 20e volée de l’AOT, ainsi que deux enseignantes, Georgette Gribi et Claire Poncet.

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