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mercredi, 27 avril 2022 15:02

Création, re-création

Il est une foi 2022Convoquer les grands cinéastes qui ont posé leur caméra au centre des choses pour capter la beauté du monde est réjouissant, tant la nature a séduit et inspiré de nombreux metteurs en scène. Mais jamais l’équi­libre de notre environnement n’a paru si fragilisé! Du 4 au 8 mai 2022, la 7e édition des Rendez-vous cinéma de l’ECR - Il est une foi traitera à la fois de la nature et de l’homme augmenté, de la transition écologique et de l’intelligence artificielle,[1] en jonglant autour du thème Création, re-création. Dix films sur la nature et treize sur le transhumanisme seront projetés.

L’homme, de son côté, poursuit ses rêves de toute-­puissance. Place à l’homme aug­menté, à l’homme «parfait»! À grand renfort de sciences et de technologies, la perspective de la vie éternelle s’est transformée en fantasme de la mort vaincue. Les Rendez-vous cinéma de l’ECR 2022 réfléchissent aux ponts qui unissent, autant qu’ils séparent, ces deux sujets.

Création d’un être vivant à partir de cadavre (Frankenstein ou le Prométhée moderne – Mary Shelley 1818), homme machine hyper-productif (Métropolis – Fritz Lang 1926), manipulations génétiques (Le Meilleur des mondes – Aldous Huxley 1932), le transhumanisme trouve sa source au XIXe siècle déjà. Le mot, de fait, apparaît bien plus tôt encore, chez Dante, au XIVe siècle, mais dans un sens religieux . Trasumanar, l’homme sort de sa condition pour aller à la rencontre de Dieu. Mais demain, la limite entre le visible et l’invisible sera-t-elle de plus en plus infime, avec l’homme-démiurge qui se verrait bien prendre la place du Créateur?

La nature dépouillée?

Au gré du développement des colonies et des découvertes de nouveaux horizons, la nature «scientifique» est devenue au XIXe siècle notre nouvel Eldorado: naissance de la bio­logie et de la paléontologie, de la chimie organique et de la géologie, de la bactériologie et… de l’écologie. L’Éden que nous pensions créer se révèle fragile. L’épée de Damoclès des crises climatiques rappelle que la nature et l’homme partagent une histoire et un destin communs, et que l’oublier sera forcément fatal à l’humanité.

Geoffroy de Clavière, délégué général de l'Église catholique romaine de Genève (ECR)


Soirée-débat: De l'homme-animal à l'homme-machine
parrainée par choisir

L’Ile du Docteur Moreau, d’Erle Kenton (1932), jeudi 5 mai, à 17h30, aux Cinémas du Grütli, Genève.
La projection du film sera suivie d'une discussion entre le public et Marc Attalah, directeur de la Maison d'Ailleurs d'Yverdon-les-Bains
modération: Lucienne Bittar

[1] Voir notre dossier «Contrôler l’IA, une utopie?», in choisir n° 695, avril-juin 2020. À commander à (n.d.l.r.).

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Dernier de Geoffroy de Clavière, ECR