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mercredi, 09 septembre 2015 11:16

Peindre la réalité de la migration

peinture« J’ai peint ceci après avoir eu des nouvelles de mes amis qui ont réussi à arriver en Europe. Ceux-ci sont des réfugiés qui sont d’abord arrivés en Libye et risquent tout pour aller en Italie par la mer Méditerranée. Ils ont finalement réussi à monter sur un bateau, mais maintenant il n’y a personne pour les sauver... Les trafiquants sont restés sur la côte, il les ont envoyés en mer sans capitaine. La personne qui commande le bateau est réfugiée elle-même et ne sait pas comment commander un bateau. Il ne leur est pas garanti qu’ils survivront. Les trafiquants ramassent l’argent et ne se soucient pas de leur arrivée saine et sauve. »
(Michael Araya, 24 ans)

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« Ce garçon érythréen pleure sa compagne, qui est morte tandis qu’elle essayait d’arriver à la sécurité. Il est à ses funérailles et pense à l’avenir qu’il projetait avec elle. »
(Aman Suba, 17 ans)

Plus de 130 000 réfugiés érythréens ont traversé la frontière avec l’Ethiopie, ils fuient les violations de droits humains. Les jeunes érythréens fuient la conscription militaire infinie ainsi qu’un gouvernement oppressif. Ceux qui traversent la frontière risquent leur vie car la stricte politique érythréenne du« tirer pour tuer » n’épargne personne. La plupart d’entre eux fuient seuls, sans parents ni tuteur, avant d’atteindre l’âge de la conscription : 80 % des réfugiés de la région du Debub ont ainsi moins de 24 ans. Les jeunes du camp pour réfugiés Mai Aini, où travaille le Service jésuite des réfugiés, ont accès à l’éducation. Mais beaucoup se sentent encore piégés. Quitter le camp pour faire des études ou travailler est une possibilité peu probable, et les réinstallations sont rares.
Profitant de l’énergie et des rêves de ces jeunes gens, des trafiquants réussissent à en convaincre quelques-uns d’entreprendre le dur voyage vers l’Europe pour recommencer leur vie. Le long de la route, beaucoup sont torturés, et les trafiquants extorquent de fortes sommes d’argent de leurs familles à l’étranger ou en Erythrée.
Environ 32 000 Erythréens ont atteint les côtes de l’Italie en 2014. Ils constituent la plus grande communauté africaine qui a entrepris le dangereux voyage méditerranéen. Un nombre inconnu a péri dans le désert ou en mer.
Dans le camp pour réfugiés de Mai Aini, le JRS propose des cours d’expression artistique. Les jeunes participants peuvent ainsi exprimer leurs rêves, leurs craintes et leurs souvenirs.
Ces peintures sont exposées à l’occasion d’événements dans le camp, et utilisées pour renforcer la prise de conscience des dangers de la migration secondaire.

Service jésuite des réfugiés/réd.

Vous pouvez découvrir plus d’œuvres de ces réfugiés érythréens sur le site du JRS Dispatches

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