Un éleveur qui trait sa vache sur fond de montagne, un nettoyeur qui arpente des rues visiblement déjà propres dans sa machine à poutzer, un assembleur de couteaux suisses dans la célèbre usine Wenger que les touristes visitent toujours au même titre que la Maison Cailler à Broc… Ces images de Suisses et Suissesses proposées dans ce portfolio sont autant de clichés faisant écho à notre pays propre en ordre. Mais bien loin de se moquer de ses congénères, le photographe livre, dans ce bel ouvrage intitulé Homo Helveticus, son sixième et dernier livre en date, un portrait de la Suisse insolite et bienveillant.
Didier Ruef parcourt depuis 30 ans la planète, ce qui ne l’empêche pas de garder un objectif rivé sur Mère Helvétie et d’en appréhender les moindres recoins. Fasciné par ce petit pays, le sien, dentelé, insolite et méconnu, il a consacré ses moments de liberté à la découverte de son idiosyncrasie, la «Suissitude» en quelque sorte, dans une quête introspective. Il a photographié avec humour et amour l’homme dans sa diversité culturelle, économique et sociale, en mettant en avant des thèmes tels que les symboles et les stéréotypes nationaux, l’armée et la passion des armes, les villes et les campagnes.
Homo Helveticus regroupe un choix de 168 images de la Suisse et de ses habitants, des années 1987 à 2017. Des photographies en noir et blanc qui permettent de mieux comprendre le travail du photographe qui, comme celui de tous les Helvètes, a drastiquement changé au fil des décennies. Didier Ruef offre ici une interprétation personnelle de ce petit pays alpin qui lui a permis d’être aujourd’hui l’homme et le photographe qu’il est.