Le XXe siècle nous aura tout fait voir, le renouvellement des sujets, des techniques et des matériaux les plus improbables. Tout devient objet artistique, la sociologie, la publicité, les idées avec l’art conceptuel, jusqu’au kitsch du plus mauvais goût qui atteint des sommets avec la supposée Merda d’artista (1961) de Piero Manzoni, vendue au poids selon le cours de l’or! Aujourd’hui, comme par une sorte de trop plein, on ose la dématérialisation des œuvres.
Geneviève Nevejan, Paris, journaliste et historienne d’art
Aujourd’hui plus que jamais, Georgia O’Keeffe (1887-1986) colle à notre époque qui veut célébrer les femmes artistes et la nature. La Fondation Beyeler l’illustre par une grande rétrospective de cette figure marquante de l’art moderne américain du siècle dernier, mettant en lumière sa façon particulière d’observer son environnement et de traduire sa vision de la réalité, au-delà peut-être de la féminité. À voir jusqu'au 22 mai 2022 à Bâle.
Âgée de 55 ans, Nicole Eisenman, plasticienne américaine née en France, fait l’objet d’une véritable rétrospective, volontiers dérangeante par les questions sociales qu’elle soulève avec une infatigable détermination. C’est aussi dans une confrontation assumée voire revendiquée avec les grandes figures de l’histoire de l’art que le Musée des Beaux-Arts d'Argovie -Aargaeur Kunsthaus- choisit de replacer une artiste résolument inclassable. Têtes, baisers, batailles - Nicole Eisenman et les Modernes est à découvrir du 29 janvier au 24 avril 2022.
Le sujet s’inscrit dans une tendance de fond, confirmée par la prolifération de manifestations dédiées aux «artistes femmes». Gagnée par cette véritable génération spontanée, la Fondation Beyeler de Bâle scrute, ainsi que l’annonce le titre de l’exposition Close-up (gros-plan), huit peintres et une photographe dont il s’agit de cerner le «regard spécifique sur le monde».
À voir jusqu’au 2 janvier 2022.
On la connaît sans la connaître, en la réduisant souvent à sa contribution au mouvement surréaliste auquel elle a apporté d’imaginatives métaphores visuelles. Le Kunstmuseum de Berne dépasse les clichés, restitue son identité singulière et donne à l'œuvre de Meret Oppenheim (1913-1985) toute son ampleur. Meret Oppenheim: My exhibition est à découvrir du 22 octobre au 13 février 2022 à Berne. Elle prendra ensuite place au Museum of Modern Art de New York et à la Menil Collection de Houston.