dimanche, 26 novembre 2017 00:02

La folie helvétique (inédit)

Le camerounais Max Lobe vit en Suisse depuis plus de 10 ans. Après des études de communication, puis de sciences politiques, il se lance dans l’écriture. Il a reçu plusieurs prix pour ses récits inspirés de faits réels. On se souvient de 39 rue de Berne (2013) et de La trinité bantoue (2014). Son dernier roman Confidences est à découvrir dans la rubrique livres.

dimanche, 26 novembre 2017 08:55

Ce faux qui fait si vrai

Le musée dans le parc de Naruto © Musée d’art OtsukaL’art subtil qui consiste à copier, usurper, plagier et contrefaire a été montré du doigt de tout temps. Les Romains, déjà, chassaient les faussaires. Un musée japonais, lui, a décidé il y a 20 ans de transformer son espace en plus grand simulacre du monde. Ses 30 000 m2 n’abritent que des copies. Sans pour autant faire prendre des vessies pour des lanternes aux visiteurs.

dimanche, 26 novembre 2017 00:33

Chœurs ou duels

«D’une seule voix» © Aloest DistributionLa musique est présente au cinéma dès ses débuts. Au plan formel, les deux arts ont en commun de travailler sur le temps, le rythme. Quant aux sujets, la musique tient évidemment une place centrale dans les films musicaux, les biographies de musiciens, mais aussi dans certaines fictions et documentaires où elle est considérée comme un facteur d’intégration sociale et de rencontre entre les cultures. Est-ce une idée reçue?

Chroniqueur cinéma pour choisir depuis 2012, Patrick Bittar est aussi directeur de l’Association suisse des amis de Sœur Emmanuelle (ASASE).

dimanche, 26 novembre 2017 00:19

Le reggae et le rap

Peinture murale de Bob Marley, à Felipe Carrillo Puerto (Mexique) © Adam Jones/ wikimediaChaque courant musical encourage des réseaux d’attitudes, des codes vestimentaires ou capillaires, une philosophie, voire même des considérations politiques spécifiques. Mais que se passe-t-il quand ces langages sont adoptés par un public plus large? Les communautés ainsi créées peuvent-elles subsister ? Difficilement. Démonstration avec le reggae et le rap.

Amélie Dalmazzo est l’auteur d’une thèse intitulée Charismes. Identités. Fanatismes (2009). Elle est aussi chanteuse compositrice et se produit sous le nom de Lili OZ. Elle va sortir très prochainement son premier album RêvolutionÀ découvrir.

dimanche, 26 novembre 2017 00:40

Les lacs du Connemara et autres hymnes

Un lac du Connemara © Artemis/PixabayÀ douze ans, mon frère rentre à la maison avec un 45 tours de Michel Sardou: Les lacs du Connemara. Bof. Il installe le disque sur la platine et là, il se passe quelque chose en moi. Le bruit du vent, la cornemuse, le ton grave de Sardou, les violons tragiques, les chœurs me transportent. Puis tout s’arrête et lentement la cornemuse monte et envahit l’espace. La grosse caisse donne envie de marcher au pas. C’est un hymne!

Eugène Meiltz, de son nom de baptême, est un écrivain vaudois, parolier et animateur d’ateliers d’écriture.

mercredi, 13 décembre 2017 21:25

Des émois contagieux

Comment comprendre les émois ressentis à l’écoute de la musique? Pourquoi nous touche-t-elle autant? La philosophie s’est de toujours intéressée à la puissance émotionnelle de la musique, en particulier au phénomène de la contagion affective. Elle poursuit aujourd’hui cette exploration de la question.

Federico Lauria est chercheur à l’Université de Genève et de New York. Il travaille, dans une perspective interdisciplinaire, sur divers projets liés aux sciences affectives, tels que la musique, la duperie de soi, la curiosité et la mort. Il vient de co-publier The Nature of Desire (New York, Oxford University Press 2017, 360 p.).

Célébration à Taizé © Sabine LeuteneggerLa prière est au cœur de la vie de la communauté de Taizé et c’est avant tout une prière chantée. Trois fois par jour, les frères se réunissent à l’église pour prier avec tous ceux qui se trouvent à Taizé, qu’ils soient participants aux rencontres, hôtes de passage ou habitants des villages voisins. Comment la communauté en est-elle arrivée à accorder une telle valeur à la musique et au chant en particulier?

Frère Jean-Marie est chargé à Taizé de la liturgie, des chants de la communauté et de leur renouvellement. Pour découvrir ces chants et les apprendre .

«La Sainte Face» (Achéiropoiète), tempera sur bois, dernier quart du XIVe siècle, Yaroslav © Galerie nationale Tretiakov, Moscou«Dignité immense de la grandeur divine, indignité des moyens de représentation»: par ce dualisme fondamental, l’historien contemporain Alain Besançon exprime le problème crucial de la figuration du sacré, soit représenter l’irreprésentable. Pour autant, le christianisme, à la différence du judaïsme et de l’Islam, se donnera la liberté, certes «conditionnée», d’incarner son dieu et ses croyances, cela pendant plus de deux millénaires.

Geneviève Nevejan enseigne à l’École du Louvre.

dimanche, 26 novembre 2017 21:03

Du sacré au séculier

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Triumph of St Ignatius of Loyola © Wikimedia Commons, Marie-Lan NguyenL’anecdote raconte que Zeuxis (peintre grec né en 464 av. J.-C.) avait peint des raisins sur lesquels s’étaient jetés des oiseaux, trompés par l’exécution parfaite. Un récit parmi d’autres qui indique que la peinture a longtemps cherché à représenter son modèle le plus fidèlement possible. L’art consistait à magnifier la beauté et la grandeur de son sujet, comme le démontre l’époustouflante fresque en trompe-l’œil qui orne le plafond de la nef de l’Église Saint-Ignace de Loyola à Rome (p. 37). Elle fut réalisée en 1685 par le peintre jésuite Andrea Pozzo, qui mit ainsi en pratique ses théories sur la perspective. Elle représente saint Ignace accueilli par le Christ et la Vierge Marie.

Asháninka, municipalité de Marechal Taumaturgo, État de l’Acre, 11 avril 2004 © Agência BrasilRencontrer Jeremy Narby, c’est interroger nos concepts occidentaux relatifs aux mondes du visible et de l’invisible. Cet anthropologue canadien a longuement vécu parmi les peuples indigènes d’Amazonie. Leurs échanges l’ont conduit à revoir l’idée du vivant et à étudier l’Intelligence dans la nature.[1]

Jeremy Narby a écrit plusieurs livres traitant des systèmes de connaissance indigènes et de leur acquisition, dont Le Serpent cosmique. L’ADN et les origines du savoir (1995). Depuis 1989, il est mandaté par l’ONG suisse Nouvelle Planète pour défendre les peuples indigènes amazoniens.