Jérôme Meizoz
Absolument modernes!
Genève, Zoé 2019, 160 p.
Entre rires et larmes, Jérôme Meizoz évoque son passé en jetant un regard sceptique sur les Trente Glorieuses. Treize chroniques pour épingler les attentes optimistes de la croissance illimitée, de la technique toute-puissante et du marché promu au rang d’une divinité.
Derrière l’acteur, l’homme. Celui que l’on devinait caché sous les nombreux rôles qui nous ont enchanté lève un peu le voile. L’ancien directeur du Théâtre des Amis à Carouge se livre avec pudeur. Évoquant un été passé en compagnie de son grand-père, en Catalogne, Raoul Pastor laisse entendre quelque chose de lui-même.
Raoul Pastor
Un été avec Geronimo
Genève, Slatkine 2019, 136 p.
«Très populaire dans tout le nord de l’Europe, peu connu dans le monde francophone, Pierre Canisius est une des figures les plus impressionnantes des débuts de la Compagnie de Jésus. Sans appartenir à la génération des fondateurs, il est le type même du jésuite ordinaire.» C’est ce que relève Pierre Emonet sj, directeur de notre revue, dans l’ouverture de son récent ouvrage consacré à Pierre Canisius - L’infatigable réformateur de l’Église d’Allemagne (1521-1597) qui vient de paraître aux éditions Lessius.
Le bonheur ne s’achète pas. Le savetier de la fable en a fait l’amère expérience. Dégrisé, il a rendu au financier son argent et ses soucis. Le bonhomme La Fontaine ne nous a rien appris, mais on ignore peut-être que le bonheur s’enseigne à l’université. En Amérique évidemment! Dans la très prestigieuse Université de Yale, depuis janvier 2018, vous pouvez apprendre comment vivre heureux. Le succès du cours est à la mesure des espoirs éveillés. Le nombre croissant des inscriptions n’a pas son égal dans toute l’histoire de l’Université, vieille pourtant de 300 ans. Au programme, l’inévitable panoplie des recettes psychosomatiques, pour aboutir, finalement, au critère décisif d’une vie heureuse: le lien social ou l’ouverture au prochain.
En 2017, 750 personnes ont été condamnées en Suisse pour délit de solidarité et les poursuites pénales se multiplient contre les personnes qui viennent en aide à ceux et celles qui sont dans la détresse. Les requérants d’asile qui ont reçu une décision négative ou une non-entrée en matière et qui doivent quitter le territoire national ont bien droit à une aide d’urgence jusqu’à leur départ… à condition d’en payer le prix fort en renonçant à l’accès à la formation, à l’intégration, au marché du travail, en un mot à une vie digne. Résultat de la négociation: repoussés dans les marges, nombre de requérants entrent en clandestinité, et les personnes qui leur offrent une aide désintéressée sont condamnées.