Dans la théologie chrétienne, l’étude de la doctrine de l’Eglise s’appelle "l’ecclésiologie". Une série de documents de "Foi et constitution" se sont penchés sur des aspects spécifiques de l’ecclésiologie et du dialogue œcuménique, au travers des publications suivantes: "Baptême, Eucharistie, Ministère" ; "La nature et le but de l’Eglise" ; "La nature et la mission de l’Eglise et L’Eglise - vers une vision commune". La Commission continue de recevoir des réponses aux questions posées par ce dernier document et celles-ci seront analysées à la lumière des difficultés et des accords qui ont découlé des publications précédentes. Le dialogue entre des Eglises extrêmement diverses va lui aussi continuer à se poursuivre. Ainsi la Commission désire, par exemple, faciliter la préparation annuelle de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Elle travaille en outre avec le Réseau œcuménique de défense des personnes handicapées et le Réseau œcuménique de solidarité avec les populations autochtones.
Principaux axes
Présidée par la théologienne britannique Susan Durber, pasteure de l’Eglise réformée unie du Royaume-Uni, la Commission de "Foi et constitution" vient de définir ses principaux axes d’étude œcuménique et d’activités communes pour la période allant de 2015 à la prochaine Assemblée du COE, en 2020. Les membres de la Commission ont choisi de concentrer leurs travaux futurs sur, notamment, l’étude des fondements théologiques du "Pèlerinage de justice et de paix", qui constitue le cadre du programme du COE, et sur la poursuite du dialogue et du travail visant à que les Eglises trouvent un terrain d’entente sur la doctrine chrétienne.
La Commission a par ailleurs décidé de coordonner des colloques et des séminaires sur l’engagement des Eglises dans les processus de "discernement moral", qui définissent les politiques orientant des décisions sur des thèmes comme les changements climatiques, l’esclavage, l’apartheid, la sexualité humaine et les questions relatives à la vie et la mort. Des colloques seront organisés pour examiner comment chaque Eglise arrête ses décisions morales, en passant en revue les cas historiques de changements de positions sur de telles questions.
Qu'est-ce que FOI et Constitution ?
Le mouvement de "Foi et constitution" des Eglises chrétiennes s’est construit dans les premières années du XXe siècle et a pris une envergure mondiale lors de sa première conférence internationale, à Lausanne, en 1927. A cette occasion, les délégués de plusieurs Eglises chrétiennes avaient proclamé que "Dieu veut l’unité", précisant: "quelles que soient les raisons alléguées pour justifier les débuts de notre désunion, nous déplorons sa persistance".
Le Conseil œcuménique des Eglises (COE) a vu le jour au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, en grande partie à la suite de la fusion entre le mouvement de "Foi et constitution", tourné vers la théologie, et le mouvement du "Christianisme pratique", qui s’intéressait essentiellement aux moyens pratiques par lesquels les Eglises pouvaient, ensemble, agir pour la justice sociale et se dresser contre l’injustice.
Constitué à l’origine d’Eglises orthodoxes, anglicanes et protestantes, le mouvement de "Foi et constitution" a continué ses travaux sous la forme d’une commission du COE et elle comprend aujourd’hui des Eglises ne faisant pas officiellement partie des membres de l’organisation. L’Eglise catholique romaine en est devenue une participante de plein droit après le Concile Vatican II, dans les années 1960. Les Assemblées de Dieu sont également membres de la Commission.
(apic/coe/réd.)