La foi peut exercer une influence positive sur le développement. On le constate au Pérou où, aujourd'hui, les évangéliques jouent un rôle sociopolitique parfois plus important que les catholiques. En privilégiant une vision globale qui unit le service, l'enseignement et l'évangélisation, ils semblent avoir un langage plus adapté au monde postmoderne.

Dès 1974, la Compagnie de Jésus affirmait que l'engagement pour la justice faisait partie intégrante de sa mission. Depuis lors de nombreux jésuites (plus d'une quarantaine) ont payé de leur vie leur fidélité à cette vocation. Luis Espinal est l'un d'eux. On connaît ses prières de feu, «Oraciones a quemaropa» (Prières à brûle-pourpoint). Il n'a jamais eu peur d'appeler les choses par leur nom et de faire éclater au grand jour les conflits latents. Pour lui, il s'agissait surtout de dénoncer les mécanismes de dépendance et d'oppression, d'aider les défavorisés à développer leur savoir-faire et leur conscientisation, et de prendre leur parti lorsqu'ils revendiquaient leurs droits lésés.

Le dialogue entre science et foi se fait difficile lorsque l'on lit littéralement la Bible. La condamnation de Galilée en est un exemple type. Elle nous projette au coeur du récit de la bataille de Gabaon par Josué, et de son interprétation.