Le Séminaire des barbelés, un film de Philippe Fusellier.
Une coproduction Plan Large Production et France 3 Centre-Val de Loire - 52'
Diffusion inédite lundi 9 janvier sur France 3 Centre-Val de Loire, Paris Ile-de-France, après le Grand soir 3, à 00:05.
Disponible ensuite en replay sur France 3
En 1945, au moment où les alliés commencent à prendre la mesure des crimes commis par le national socialisme allemand et où la haine du «Bosch» est encore brûlante, l’Église catholique réfléchit à la manière d’assurer le renouveau du catholicisme en Allemagne. Un million de prisonniers de guerre de l’Axe sont répartis à cette époque sur le sol français. Ils constituent, certes, une force de travail utile à la reconstruction de la France... mais aussi une partie du peuple allemand qui peut être rééduqué à la paix avant d’être renvoyé chez lui.
Parmi les soldats allemands prisonniers se trouvent des jeunes de 18-19 ans qui voulaient devenir prêtres mais qui ont été envoyés au front par le Troisième Reich. Mgr Roncalli, nonce apostolique de France et futur pape Jean XXIII, soutient l’idée de création d’un séminaire pour ces prisonniers un peu particulier. Le droit de reprendre leurs études de théologie durant leur captivité leur est conféré. C’est ainsi que 949 séminaristes allemands seront regroupés jusqu’en juin 1947 dans un camp de prisonniers à Chartres et bénéficieront de ce régime de faveur (pas toujours bien perçu par les autres prisonniers, ni par les habitants du coin).
Franz Stock
L’abbé allemand Franz Stock, ancien aumônier des prisons de Paris durant l’Occupation, lui-même devenu prisonnier de guerre en 1945, est nommé supérieur de ce séminaire particulier. Il y créera avec les prisonniers une chapelle, sur le mur de laquelle il peindra la figure de l'apôtre de l'Allemagne.
Contact est pris aussi avec les autorités et diocèses allemands pour que la formation des séminaristes prisonniers soit reconnue par leur pays. Des enseignants allemands se portent volontaires pour leur assurer des cours de qualité et viennent vivre avec eux dans le camp. C’est ainsi que plus de 300 prêtres allemands seront formés dans le Séminaire des barbelés de Chartres et que certains d’entre eux devinrent ensuite des professeurs de théologie.
Bande-annonce Le Séminaire des barbelés, film de Philippe Fusellier diffusé sur France 3 le 9 janvier 2016.
L’appel d’António Guterres
Cette belle histoire d’après-guerre montre une voie, empruntée depuis toujours par de nombreux hommes et femmes bâtisseur(euse)s de paix. Dans notre rubrique libres propos, qui laisse la parole à nos lecteurs, Alain Simonin, président de Compostelle-Cordoue nous en relate une autre, qui concerne cette fois la recherche d’apaisement entre la Palestine et Israël.
Tous ces acteurs de la société civile, des Églises ou des États qui œuvrent pour la paix montrent que l’appel lancé à New York par António Guterres, nouveau Secrétaire général de l'ONU, le 1 janvier 2017, n’est pas une simple utopie, mais peut générer un véritable engagement: «...je vous demande à tous de vous joindre à moi pour faire une nouvelle résolution pour cette nouvelle année. Décidons de mettre la paix en premier. Nous devons faire de 2017 une année où nous tous -citoyens, gouvernements, dirigeants– nous efforcerons de surmonter nos divergences. Cela part, pour y parvenir, de la solidarité et de la compassion dans nos vies quotidiennes, au dialogue et au respect des clivages politiques, des cessez-le-feu sur les champs de bataille, des compromis aux tables de négociation. La paix doit être notre objectif et notre guide. Tout ce que nous nous efforçons d'être en tant que famille humaine -la dignité et l'espoir, les progrès et la prospérité- dépend de la paix. Mais la paix dépend de nous.»