banner societe 2016
Le génie génétique n'est pas de ces sujets qui laissent indifférents. Conversations de bistro, lettres de lecteurs publiées dans la presse, articles paraissant ça et là témoignent d'une forte implication affective : la peur joue ici un rôle marquant. L'idée même que l'homme puisse s'immiscer dans les gènes fait vibrer dans les profondeurs du psychisme des fibres porteuses d'une forte charge émotive, que l'on soit pour ou contre ce genre d'intervention. C'est que le fond de l'être humain est, dès la conception, le théâtre de tensions auxquelles nul ne peut échapper. On pourrait les résumer en disant qu'il s'agit du conflit entre la volonté de survivre et la volonté de vivre.
Cet été, le peuple suisse va se prononcer sur l'initiative «Pour la protection de la vie et de l'environnement contre les manipulations génétiques», lancée en 1992 par une coalition d'organisations essentiellement alémaniques. Le texte, très restrictif, interdit l'utilisation d'animaux génétiquement modifiés (y compris en laboratoire), la dissémination dans l'environnement d'organismes génétiquement modifiés et l'octroi de brevets pour des animaux ou plantes. Le débat public a commencé. Il est passionnel car il touche des secteurs aussi variés que l'économique, la science et l'éthique, tout en éveillant chez nous des réflexes de peur plus ou moins irrationnelle. «Choisir» propose ici un premier éclaircissement sur les enjeux en question.
Cinq ans après la Conférence de Rio sur l'environnement et le développement, on peut constater que les résultats ne sont pas à la hauteur de l'attente suscitée par cette manifestation. Toutefois, la déception qu'a renforcée l'échec de la session de l'Assemblée générale des Nations Unies sur l'état de la mise en oeuvre de l'Agenda 21 (Rio+5), tenue cet été à New York, devrait être quelque peu tempérée. Car depuis le Sommet de la Terre, la notion de développement durable a été largement diffusée, acceptée et partiellement appliquée dans un certain nombre de pays. Ajoutons au bilan un fait moins connu, mais tout aussi important, celui d'un changement d'attitude des entreprises en matière d'environnement et de développement durable.
Chaque minute, 29 hectares de forêts tropicales sont détruits dans le monde, soit 15 millions d'hectares par an, entraînant la disparition de multiples espèces animales et végétales. Une destruction qui a pour cause première la pauvreté - répartition injuste des terres poussant les paysans à tailler dans la forêt; utilisation du bois comme source d'énergie ; pratique de la culture sur brûlis, etc. - et l'exploitation irraisonnée des sols et sous-sols par quelques groupes économiques puissants. Cependant, depuis la Conférence de Rio, en 1992, de nombreuses personnes et organismes privés travaillent à dénoncer les méfaits de l'utilisation abusive des forêts et à obtenir une meilleure gestion de cette ressource. C'est le cas de Xavier Arbex, prêtre genevois, qui a vécu au Pérou entre 1974 et 1980 et qui y séjourne de nouveau depuis 1985.

Prévention des déchets, composition moins problématique des biens de consommation, diminution de l'emploi de toxiques dans les processus de production, travail en circuit fermé, organisation du recyclage sont les maîtres-mots du secteur des déchets dangereux. Ne serait-ce que parce que ces déchets sont hautement toxiques et que leur traitement coûte de plus en plus cher.

samedi, 06 juillet 1996 02:00

Les enjeux de climat

Face au changement du climat et aux conséquences graves qui peuvent en résulter pour l'humanité, la « Communauté oecuménique suisse de travail, Eglise et environnement » a décidé de s'engager pour que les émissions de dioxyde de carbone (C02) diminuent en Suisse. Une « pétition-climat », adressée aux instances politiques helvétiques ainsi qu'à l'ONU, a été lancée le 1er juin par les Eglises chrétiennes et des Organisations non gouvernementales. Pour les responsables de cette pétition, il est urgent d'agir aujourd'hui et il est du devoir des chrétiens d'être en première ligne quand il s'agit de respecter la création de Dieu. Le spécialiste des questions d'environnement René Longet nous rappelle ici l'enjeu du problème climatique.

Dès son apparition sur terre, l'Homme a cherché à exploiter au maximum la nature et ses ressources. C'est la hache et le recours au feu qui lui ont d'abord permis de déboiser la forêt qui couvrait pratiquement tout notre continent, cela pour y développer champs et pâturages. Mais, souvent pratiquée abusivement, la déforestation a entraîné l'érosion de régions entières, notamment autour du bassin méditerranéen. Cependant, l'Homme a aussi en même temps pris conscience de la nécessité de préserver son milieu de vie, ou du moins certains de ses éléments. C'est ainsi que chez les Grecs et surtout les Romains, la circulation de l'eau domestique a, par exemple, suscité des circuits complexes, fort intelligemment et efficacement conçus.
Page 38 sur 39