Le nombre de migrants qui campent aux abords de la gare de Côme ne cesse de croître. Qquelque 500 personnes, en majorité des Africains et principalement des familles et des mineurs non accompagnés, sont secourues par des bénévoles et des paroissiens de la ville du nord de l’Italie. Ils attendent de pouvoir passer de l’Italie en Suisse, afin de rejoindre des proches accueillis dans les pays du nord de l’Europe. Nombre d’entre eux ont été refoulés de Suisse, faute de visa ou parce qu’ils n’ont pas voulu déposer une demande d’asile.
Les bénévoles sont dépassés. Une distribution de nourriture a été organisée et des dizaines de lits mis à disposition des réfugiés par des volontaires et les paroisses de Côme. Depuis le 8 août 2016, un poste de santé a également été installé. Médecins, infirmières et pharmaciens sont mobilisés jusqu’à 23 heures afin de traiter toutes les situations sanitaires. Les autorités locales sont en recherche de solutions d’hébergement durable, selon le quotidien catholique italien L’Avvenire. En effet, les services sociaux estiment nécessaire d’intervenir en raison du nombre de migrants, qui ne peuvent être pris en charge par les seuls bénévoles. Le parti de la Lega Nord a manifesté son opposition au bivouac sauvage de Côme, appelant au respect de la légalité. “Nous ne pouvons accueillir que ceux qui fuient la guerre, a indiqué l’avocat Nicola Molteni, député du mouvement d’extrême-droite italien. Pour les autres, expulsions et rapatriements!” (cath.ch-apic/bl/be)
Lors des Jeux olympiques de Rio 2016, une équipe représentera pour la toute première fois les femmes, les hommes, les filles et les garçons déplacés de chez eux par une crise. Le Conseil œcuménique des Églises (COE) encourage toutes les personnes et toutes les Églises à acclamer la très symbolique équipe olympique des réfugiés, un groupe de dix athlètes de haut niveau originaires du monde entier. Cette équipe enverra un message d’espoir à tous les réfugiés du monde et attirera l’attention de la planète sur l’ampleur de la crise des réfugiés.
Trois ensembles chrétiens figurent parmi les nouveaux sites inscrits en 2016 au patrimoine mondial de l'UNESCO: la cité antique de Philippes en Grèce, où l'apôtre Paul fonda une des premières communautés chrétiennes, les églises arméniennes du plateau d'Ani, aujourd'hui en Turquie, et les cimetières médiévaux en ex-Yougoslavie.
Le dernier mensuel de la revue culturelle choisir, avec son dossier sur le jardin, où la vie se déploie, puis s’endort, avant de repartir de plus belle, est une belle allégorie du tournant qui est le nôtre! Depuis 1959, année de sa création par les jésuites de Suisse romande, la revue choisir a été éditée 680 fois. Autant de belles récoltes ! Elle se prépare à une petite pause, le temps d’un été, pour mieux redémarrer dès l’automne, à un autre rythme et sous d’autres formes. Choisir, en effet, devient un trimestriel.
Chères lectrices, chers lecteurs,
Voilà l’été, et avec la saison des voyages, nous nous transformons en étrangers au-delà de nos frontières et faisons de nouvelles expériences. La vraie tolérance implique le respect de la spécificité de l’autre. Et seule la compréhension mutuelle permet d’agir ensemble, pour atteindre des objectifs communs. Ces valeurs sont également les éléments clés de la Mission. En définissant celle-ci comme une «théorie et pratique de la rencontre ecclésiale avec l’autre» (Christine Lienemann-Perrin), on lui confère une importance capitale. En effet, interprétée ainsi, la Mission incarne, dans notre monde globalisé, des valeurs résolument contemporaines. Mais ce n’est pas qu’en vacances que nous rencontrons des étrangers, nous le faisons également ici, quotidiennement. Le défi consiste à bâtir ensemble un monde qui ait du sens pour tous.
Sur le plan théorique, nous avons nos valeurs chrétiennes. Dans la pratique, nous devons faire appel aux expériences faites avec les étrangers. Que ce soit en tant que spectateur d’une performance du «jésuite dansant», le Père Saju, dans une église baroque suisse, ou en accomplissant son service civil en Indonésie : l’expérience faite avec l’autre change notre propre vision du monde. Après leur retour de l’étranger, on observe ainsi chez ceux qui ont accompli leur service civil, ou chez les volontaires, la volonté de s’engager ici, au sein de la société et de l’Eglise. Nous-mêmes faisons de précieuses expériences via le dialogue avec nos partenaires de projets. Elles sont utiles à la poursuite de notre collaboration et nous aident à offrir aux populations locales un meilleur avenir. Nous sommes intimement convaincus que l’éducation permet non seulement aux individus de s’épanouir, mais les prépare également à prendre des responsabilités dans leur entourage privé ainsi que dans la société. Nous vous remercions pour le soutien que vous apportez à de nombreux projets qui, bien que paraissant souvent insignifiants, n’en demeurent pas moins très efficaces.
Père Toni Kurmann sj
Procure des missions
Lire le supplément ci-dessous :
Thinking Faith, la revue en ligne des jésuites anglais, propose une lecture du Brexit à la lumière de la spiritualité ignacienne. «Il ne fait aucun doute que le résultat est un choc», écrit Frances Murphy, rédactrice en chef. Dans son article – Brexit : where to from here? - elle suggère aux Britanniques qui ont décidé de quitter l'Union européenne, de suivre une route «pavée de générosité» qui mène au bien commun. «Le défi à long terme pour les décideurs du Royaume-Uni et de l'UE doit être guidé par le principe de solidarité, qui vise à façonner une société qui ne se préoccupe pas seulement de son intérêt propre mais du bien-être de tous celles et ceux qui vivent à l'intérieur et à l'extérieur de leurs frontières.»
A lire en anglais sur le site de Thinking Faith. www.thinkingfaith.org/articles/brexit-where-here
«La plupart des économistes prédisent un manque à gagner, voire un ralentissement de la croissance britannique dans le cas où le Brexit serait mis en œuvre», commentait le jour du vote l’économiste jésuite Etienne Perrot dans nos colonnes. En cas de sortie de l’UE, poursuivait-il, « la Grande-Bretagne ne pourrait plus servir de tête de pont aux entreprises multinationales dans leur stratégie de pénétration des marchés européens, les accords de libre-échange seraient moins favorables, la place financière de Londres serait affectée. » Un article à relire ici.
En tant que vieux prêtre à la retraite, il m’arrive d’être invité à des célébrations du premier pardon. Elles me laissent de plus en plus perplexe. Comment ces enfants sont-ils préparés ? Essaye-t-on de leur donner un tant soit peu le « sens du péché » ? Cette année, par exemple, je me suis trouvé devant un panneau où les enfants avaient inscrit des exemples de péchés. Le premier mot était taper. Je ne me souvins pas des autres, mais il devait y avoir désobéir, dire des vilains mots, etc. Est-ce que ce sont vraiment des péchés ? Un péché, c’est une rupture avec Dieu. Or pas une seule fois il n’a été question de leur relation avec Dieu. « Est-ce que tu aimes le Seigneur ? Est-ce que de temps en temps tu lui parles ? Quand et comment fais-tu ta prière ? » Ce genre de questions figure parmi les abonnés absents ! Pourtant elles sont essentielles. Il s’agit bien d’un Sacrement que ces enfants sont censés célébrer.
Ils se présentent chez le prêtre avec un petit papier sur lequel ils ont écrit deux ou trois mots. Ce bout de papier leur enlève toute spontanéité. Au lieu de se raconter, de raconter leur histoire avec des détails, nous parler de ce qu’ils vivent ! Alors il faut leur poser des questions, essayer d’entamer un dialogue, ce qui prend un peu de temps. Or nous avons la consigne de faire court, parce que nous ne sommes que deux ou trois prêtres pour une quarantaine de gamins.
Les cinéphiles helvétiques amateurs de péplums ne verront pas la dernière production hollywoodienne consacrée à la résurrection du Christ, a annoncé le 6 juin RTSreligion. Le potentiel commercial est jugé insuffisant.
En France pourtant, le film a passé la rampe. Risen (en français : La résurrection du Christ), de Kevin Reynolds, est un de ces films dits faith-based, produits chaque année aux Etats-Unis par Affirm Films, une société créée par Sony en 2008 pour cibler les chrétiens. «Pour un croyant, qui peut avoir tendance à considérer la Révélation comme allant de soi, la vision proposée par Risen est revivifiante ; pour les incrédules, elle est recevable ... même en France, où il a fallu quand même que Sony insiste auprès de sa filiale pour que le film soit distribué en salles», explique dans la revue choisir de juin le chroniqueur cinéma Patrick Bittar. Certes, «ce n’est pas un grand film. Certaines scènes sont balourdes ... mais d’autres très émouvantes. Et le point de vue est pertinent : celui d’un païen ignorant tout du message biblique.» «La lecture des Evangiles m’a souvent donné envie d’en adapter tel ou tel passage au cinéma, déclare encore le critique. A défaut d’avoir abouti, l’exercice m’a toujours paru bénéfique : se plonger dans une “scène” en révèle certains aspects qui échappent à une lecture moins “incarnée”. Ainsi, les tentatives de réalisateurs qui s’inspirent avec respect des Evangiles sont toujours intéressantes. De nos jours, elles sont rares : The Passion of the Christ de Mel Gibson date déjà d’il y a 12 ans.»
Retrouvez ici les chroniques cinéma de "choisir"
Eté de 1816, sur les bords du Léman, une jeune anglaise d’à peine 19 ans, Mary Shelley, fait naître sous sa plume la plus immonde des créatures. Pour célébrer les 200 ans de la naissance du docteur Frankenstein et de sa chose, la Fondation Martin Bodmer et la Fondation Brocher accueillent jusqu'au 16 octobre un événement majeur fait de conférences, de débats et d’expositions. «1816-2016 Frankenstein aujourd’hui» ouvre un dialogue entre science et littérature.
Dans ce cadre, vendredi 10 juin se tiendra à 20h à la Fondation Brocher, à Hermance (GE), le vernissage de l’exposition d’art contemporain «L’homme réinventé par la Science : vision d’artistes» à laquelle participe le photographe Genevois Christian Girard. Ce dernier y présente en grand format la photographie qui a fait la couverture de la revue culturelle choisir du mois de mars, numéro que le média jésuite a consacré au post-humanisme avec, notamment, un article de Michel Porret, professeur d’histoire moderne à l’Université de Genève, sur «Victor Frankenstein, démiurge des Lumières».
Et en juin, dans la dite revue, l’écrivain Eugène consacre sa chronique à Mary Shelley.
Le Conseil supérieur des imams de Côte- d'Ivoire (COSIM) mène depuis fin avril un programme national de formation des imams et prédicateurs musulmans du pays contre le discours extrémiste religieux. Selon les médias ivoiriens, plusieurs sessions de formation de religieux musulmans sont organisées depuis le 29 avril à travers le pays. A ce jour, plus de 600 d’entre eux ont participé aux formations, qui se déroulent autour du thème: "Contribution des imams à l'édification des valeurs spirituelles et morales dans la société".
Ce programme est une réponse à l'attaque revendiquée par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui a fait près de 20 morts à Grand-Bassam, à l’est du pays, le 13 mars dernier. Le coup d’envoi du programme a été donné à Dimbokro, (centre), par une session de quatre jours. Elle a permis de renforcer les capacités en prêche de 141 religieux musulmans. Après cette étape, San-Pedro (sud-ouest), Bouaflé (centre-ouest) et Duékoué (sud-ouest) ont pris le relais.
Arona Konaté, directeur de l'Institut en charge de la formation des imams et des prédicateurs en Côte-d'Ivoire, à l’Institut international de l'imamat en Afrique, cité par le quotidien ivoirien, Fraternité Matin du 25 mai sur son site : www.fratmat.info, a estimé que "face aux défis de l'internet et la cybercriminalité, l'omniprésence de la télévision, des smartphones et la recrudescence du terrorisme qui constituent de nos jours des réalités quotidiennes du citoyen, il était important de former les imams et prédicateurs musulmans".
Pour le préfet de région, et du département de San Pedro, Ousmane Coulibaly, "chacun de nous doit pouvoir s'investir, parce qu'il s'agit de nos enfants. Et si nous ne sommes pas instruits, alors, nous courrons tous à notre perte".
Ibrahima Cissé, correspondant d'Apic en Afrique
Les Eglises chrétiennes d’Egypte pourront-elles construire leurs lieux de culte plus facilement qu’auparavant ? C’est ce que laisse penser le projet de loi présenté le 16 mai 2016 par le gouvernement égyptien au Parlement, qui doit encore en débattre. Selon l’agence Fides, le texte gouvernemental comprend treize articles intégrant une définition du mot « église » et la description des mécanismes au travers desquels résoudre d’éventuels problèmes avec les autorités administratives locales. Les évêques se verraient ainsi reconnaitre le droit de saisir le Conseil d’Etat en cas de retard déterminés par des prétextes dans le cadre des procédures relatives à la construction de nouvelles églises.
Cette nouvelle législation, si elle est adoptée, remplacera celle datant de l’Empire ottoman qui réglemente encore la construction d’édifices religieux en Egypte. Il est pour l’instant impossible de construire des églises ou d’autres lieux de culte chrétiens, à proximité des écoles, des canaux, des édifices gouvernementaux, des voies ferrées et des zones résidentielles. De plus, le président égyptien doit encore directement donner son autorisation.
Cette perspective d’ouverture tombe à un moment indédit dans l’histoire des relations interreligieuses entre catholiques et musulmans. En effet, pour la première fois, un pape rencontrera un grand imam de l’Université d’Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite. Une audience entre François et Ahmed Al-Tayyeb devrait avoir lieu au Vatican le 23 mai prochain. Pour en savoir plus sur cette rencontre
(Radio Vatican/fides/réd.)
Eglise suspendue du Caire, quartier copte
Pour la première fois, un pape rencontrera un grand imam de l’Université d’Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite. Une audience entre François et Ahmed Al-Tayyeb devrait avoir lieu au Vatican le 23 mai prochain. La venue du grand imam de la plus ancienne université islamique est un événement : l’aboutissement de plusieurs mois de rapprochement entre la prestigieuse institution du Caire et le Saint-Siège.