Le pape François a institué une Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création. Elle sera célébrée chaque année le 1er septembre et aura un caractère œcuménique puisqu’elle est déjà célébrée par l’Eglise orthodoxe. Le pape répond ainsi à la suggestion du métropolite Jean de Pergame, représentant du patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée 1er.
Cette Journée mondiale annuelle « offrira à chacun des croyants et aux communautés (…) l’opportunité de renouveler leur adhésion personnelle à leur vocation de gardiens de la création », précise le pape. La date commune avec l’Eglise orthodoxe, souligne-t-il, permettra en outre de « témoigner de notre communion croissante avec nos frères orthodoxes ». Le pape souhaite que cette Journée implique aussi d’autres Eglises et Communautés ecclésiales, et qu’elle soit en accord avec les initiatives du Conseil œcuménique des Eglises organisées sur ce thème.
« Dans quelques jours, cela fera deux ans que le Père Dall’Oglio a été enlevé en Syrie. Je lance un sincère et pressant appel pour la libération de cet estimable religieux ». Le pape François a lancé cet appel solennel à l'issue de la prière de l'Angélus du dimanche 26 juillet 2015, place Saint-Pierre. « Je ne peux pas oublier non plus les évêques orthodoxes enlevés en Syrie et toutes les personnes qui, dans les zones de conflit, ont été prises en otage » a souligné le Saint-Père, qui a plaidé une nouvelle fois pour que les autorités locales et internationales s'engagent « afin que nos frères puissent retrouver rapidement la liberté ».
Un jésuite militant
Militant du dialogue islamo-chrétien, Paolo Dall'Oglio s’est rendu le 27 juillet 2013 dans la ville de Raqqa au nord-est de la Syrie. Expulsé en juin 2012 pour avoir défendu l’opposition au régime syrien de Bachar El Assad, le prêtre jésuite italien bravait l’interdiction de fouler le sol syrien où il vécut pendant plus de trente, notamment au monastère de Mar Moussa. En se rendant à Raqqa, il souhaitait instaurer un dialogue entre les différentes factions hostiles au régime de Damas, se combattant entre elles. Il voulait tenter une médiation entre les groupes les plus radicaux, et en particulier auprès des djihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant. On est sans nouvelle de lui depuis le 29 juillet 2013.
L'espoir d'une amie du père Dall'Oglio
Cette situation est des plus difficile pour ses proches, comme l’a expliqué l'historienne Marie Peltier chargée des questions interculturelles et internationales à Pax Christi France, une amie du Père Paolo. Elle est interrogée par Cécilie Corso pour Radio Vatican :
http://fr.radiovaticana.va/news/2015/07/30/lespoir_dune_amie_du_p%C3%A8re_dalloglio,_enlev%C3%A9_il_y_a_deux_ans/1162004
L’éducation et la formation sont la clé qui permet de résoudre de nombreux problèmes sociaux et économiques auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Elles posent également les fondements d’une cohabitation harmonieuse entre les personnes de différentes cultures et religions. L’éducation et la formation sont donc au cœur de notre mission, à savoir « être des hommes pour les autres ».
Grâce aux nombreux dons en provenance de Suisse, notre organisation caritative ‹ Jésuites international › soutient de nombreux projets d’écoles et de formation dans les régions pauvres ou en crise d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud. Nous voulons que les hommes – indépendamment de leur couleur de peau, de leurs revenus, de leur confession ou de leur sexe – aient accès à une formation et à un métier et puissent s’épanouir sur le plan personnel. Nous soutenons de manière ciblée des projets à effets durables, les programmes de promotion de la femme étant l’un des points forts de notre travail.
Qui apprend et se perfectionne peut prendre sa propre vie en main et a la chance de pouvoir s’engager dans la société. Généralement, l’apprentissage et la formation constituent également un bon rempart contre les idéologies haineuses et la violence.
D’Afghanistan en Afrique centrale, les offres de formation sont garantes de stabilité et de structures transparentes. Des jésuites du Sud-Soudan ont rapporté que des réfugiés de guerre passés par les bancs de nos écoles ont refusé par la suite de repartir au combat. La formation ouvre de nouvelles perspectives pour l’avenir. C’est ce pour quoi nous nous engageons, grâce à votre soutien et avec l’aide de nos partenaires de projets dans le monde entier.
Père Toni Kurmann sj
Procure des missions
En cette Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, l’ACAT-Suisse (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), TRIAL (Track Impunity Always) et Humanrights.ch ont remis une pétition munie de 7000 signatures au Conseil fédéral, lui demandant d’intégrer le crime de torture au Code pénal. A ce jour, l’application des dispositions de la Convention internationale contre la torture reste en effet inachevée.
La Suisse est partie depuis 1987 à la Convention des Nations unies contre la torture (CAT), qui définit la torture et prévoit une base légale pour la prévention, la poursuite en justice et la sanction des actes de torture. Elle est également partie à la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) depuis 1973, qui incrimine elle aussi la torture. Or à ce jour, la législation pénale suisse ne contient pas d’incrimination globale de la torture. Le Code pénal suisse incrimine les actes de torture qualifiés de crimes contre l’humanité ou d’infractions graves aux Conventions de Genève, mais ne les réprime pas s’ils sont commis dans d’autres contextes. S’il est vrai que le Code pénal prévoit des dispositions juridiques relatives aux infractions contre la vie et l’intégrité corporelle, aux crimes et délits contre la liberté ou aux infractions contre l’intégrité sexuelle, ces normes ne couvrent pas tous les aspects de la notion de torture. De plus, les sanctions prévues pour ce genre d’infractions ne sont pas à la hauteur de la gravité du crime de torture et risquent de ne pas avoir d’effet dissuasif. En bref, l'introduction du crime de torture permettrait à la Suisse de poursuivre les actes de torture qui ne tombent actuellement sous le coup d'aucune disposition pénale suisse, et ce quels que soit le lieu où ils ont été commis, ainsi que la nationalité de leurs auteurs et de leurs victimes.
En avril dernier, la Cour européenne des droits de l’homme (CrEDH) a condamné l’Italie pour avoir violé l’article 3 de la CEDH relatif à l’interdiction de la torture. Le plaignant, Arnaldo Cestaro, a été la cible de violences policières aggravées alors qu’il manifestait lors du sommet du G8 à Gênes en juillet 2001. Selon la CEDH, les graves violations qu’il a subies équivalaient à de la torture. Or ces attaques sont restées impunies. La législation pénale italienne ne prévoyant ni définition ni sanction pour de tels actes. Le 7 avril 2015, la Cour a rendu un arrêt décisif, condamnant l’Italie pour avoir violé l’article 3 de la CEDH, non seulement à cause des mauvais traitements subis par Arnaldo Cestaro, mais aussi pour sa législation pénale inadéquate en matière de sanction de la torture.
La présentation à la presse le 23 juin de l’Instrumentum laboris, le document de travail de la prochaine assemblée des évêques sur la famille, montre que la question de l’accès à la communion des divorcés remariés continue de faire débat dans l'Eglise catholique romaine. Mgr Bruno Forte, secrétaire spécial du synode sur la famille, a rappelé que ce sera au final au pape François de trancher.
Ce document de travail évoque avec prudence la nécessité d’une meilleure intégration des personnes divorcées au sein de la vie ecclésiale, en mettant fin à certaines « exclusions » dans le cadre des activités pastorales. La possibilité d’un « parcours pénitentiel » y est évoquée, mais le consensus semble plutôt se faire dans le cadre de situations de continence, et en vue d’une « communion spirituelle ». Certains, précise pourtant le document, suggèrent de laisser les prêtres évaluer eux-mêmes le parcours des divorcés remariés en vue de leur accès aux sacrements. Faut-il voir dans ces propositions l’orientation générale que souhaite donner le Secrétariat général du synode pour l’assemblée ordinaire des évêques en octobre ? Le cardinal Peter Erdö, archevêque de Budapest et rapporteur général du synode, a tenu à préciser : « Il s’agit des synthèses des propositions de l’Instrumentum laboris, pas de notre position idéologique. » Des propositions issues, en effet, des quelque 99 réponses et 359 observations envoyées par les conférences épiscopales du monde entier, des paroisses, associations familiales, organisations civiles, fidèles individuels, etc.
Pas de non préalable
Prudent, le cardinal Erdö a ainsi estimé que ce synode, comme tous les autres, posait la question de l’essence même du christianisme : « Sommes-nous une religion naturelle que nous devons refléter de manière philosophique sur les expériences humaines ? Sommes-nous les disciples de Jésus-Christ, qui est une personne historique concrète avec des enseignements concrets ? » Reconnaissant que cet enseignement a toujours été très exigeant, voire même scandaleux déjà à l’époque du Christ, le cardinal Erdö a pourtant insisté sur la fidélité à la tradition de l’Eglise.
Pour l’heure, la question de l’accès à la communion des personnes divorcées remariées n’est donc pas tranchée. « Il n’y a pas de ‘non’ préalable, a tempéré Mgr Bruno Forte, il y a une discussion en cours, qui ensuite évidemment sera mise entre les mains du pape. » « Le vrai défi n’est pas de dire ‘oui à la communion, non à la communion’, a ajouté le prélat italien, mais bien ‘comment aider les personnes à se sentir intégrées dans la vie ecclésiale’. » Pour le secrétaire spécial du synode, la précédente assemblée synodale a montré, en outre, l’importance du discernement vis-à-vis des situations des personnes. Ces avis nuancés au sein du secrétariat général du synode donnent un avant-goût du débat lors de l’assemblée d’octobre prochain. (apic)
La revue choisir publiera sur son site demain, jeudi 18 juin, à 12h, le texte de l’encyclique du pape François sur l’écologie humaine, respectant ainsi l’embargo décrété par le Vatican.
Cet embargo sur l’encyclique du pape a été violé par vaticaniste Sandro Magister, de l’hebdomadaire L’Espresso, qui l’a mise en ligne sur son blog. Le porte-parole du Vatican, le Père Federico Lombardi, lui a retiré son accréditation. Ce n’est pas encore le texte final, et l’embargo reste en vigueur. Par respect à notre éthique professionnelle, nous attendrons donc jeudi 18 juin, midi, pour mettre en ligne l’encyclique de François Laudato Sì (« Loué sois-tu », titre tiré du Cantique des créatures de saint François d’Assise). Vous pourrez la lire en italien, en anglais, en espagnol ou en allemand. Vous y trouverez aussi une mise en perspective historique du texte.
Comme l’explique la revue jésuite de Rome Civiltà cattolica, dans un numéro à venir consacré à l’encyclique, l’écologie « n’est pas seulement une question d’économie, mais aussi d’éthique et d’anthropologie ». Et le but du pape n’est pas « uniquement de faire des spéculations, mais d’inviter les hommes de bonne volonté à considérer leur responsabilité pour les générations futures ».
Un grand groupe d’imams liés à Al Azhar- le plus grand centre théologique de l’islam sunnite- et de prêtres coptes visitent ensemble depuis le 22 avril les écoles de la province égyptienne de Minya, en Egypte, pour rencontrer les étudiants et promouvoir, à travers des conférences et des débats, une culture de la rencontre et de la paix, la valorisant comme base pour une cohabitation pacifique sociale et religieuse. L’initiative, soutenue par le Grand Imam d’al Azhar Ahmad al-Tayyeb et par le patriarche copte orthodoxe Tawadros II, vise à renforcer le tissu de la solidarité nationale et à promouvoir la tolérance réciproque fondée sur le partage de valeurs communes, à partir de la compassion et de la solidarité envers leurs concitoyens en difficulté.
« Les rencontres dans les écoles- déclare Anba Botros Fahim Awad Hanna, archevêque copte catholique de Minya - se déroulent sous l’égide de « Maison de la famille égyptienne », un organisme de connexion interreligieux créé il y a des années par le grand Imam d’Al Azhar et par le patriarche copte orthodoxe et revivifié ces derniers temps comme instrument pour prévenir et mitiger les contradictions sectaires, dans un moment où l’explosion du sectarisme fondamentaliste semblait mettre à risque l’unité nationale même. Les imams et les prêtres sont une quarantaine et ils œuvrent tous dans notre religion. Une initiative analogue s’est déroulée il y a quelques semaines dans certaines écoles du Caire ». Le programme vise à impliquer graduellement les écoles dans d’autres zones du pays affligées par des conflits sectaires comme la province de Minya. (Radio Vatican)
En cette journée mondiale de l’hygiène des mains, déclarée telle par l’OMS le 5 mai 2009 pour la première fois, pourquoi ne pas rappeler que c’est à un médecin genevois, Didiet Pittet, que l’on doit la fameuse solution hydro-alcoolique utilisée dans de nombreux hopitaux aujourd’hui, pour la plus grande sécurité des patients. Le livre de Thierry Crouzet, Le geste qui sauve (Lausanne, L’Age d’homme 2014, 168 p.) relate l’histoire captivante de cette découverte d’un geste qui sauve des millions de vie : l’utilisation par le personnel soignant d’un produit ordinaire et efficace, une solution hydro-alcoolique. Une démarche qui entraîne une diminution considérable des infections transmises dans les hôpitaux, chiffres à l’appui.
Car « une hygiène des mains appropriée est l’une des méthodes les plus simples et efficaces pour réduire les les infections associées aux soins (IAS), écrit l’OMS sur son site. Cependant les personnels de santé dans le monde l’oublient en moyenne dans 60% des situations où elle est requise, au contact des patients. »
Le jésuite Maurice Joyeux, fondateur du JRS (Jesuit Refugiees Service) en Grèce, a lancé une pétition à signer appelant les « citoyens européens » à agir pour « empêcher cette tragédie de se poursuivre ». « Il faut que cesse l’hécatombe ! », s’exclame le jésuite français, qui rappelle qu’en 2014, 3419 migrants ont perdu la vie en mer et que les premiers mois de 2015 font déjà état d’un bilan tragique de 1600 morts en mer.
« La priorité doit être le sauvetage des vies : ce qui doit se traduire par une mission de recherche et de sauvetage à grande échelle, et par le fait d'arrêter les personnes qui forcent les migrants à s'embarquer sur des rafiots pourris. En même temps, il faut prendre des mesures sures et légales afin qu'ils puissent bénéficier de la protection internationale en Europe. (…) Les 28 membres de l'UE doivent travailler ensemble pour sauver des vies et protéger la vie et la dignité humaines. L'Europe doit prouver qu'au-delà des mots, elle peut aussi activement défendre les droits humains. »
La pétition est soutenue par le JRS Europe, le Secours catholique et la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS, regroupant 870 associations de solidarité), ainsi que de tous les réseaux affiliés à la Compagnie de Jésus.
« La responsabilité de l’accueil ne doit pas reposer sur les seuls pays où débarquent les migrants : Italie, Malte, Grèce », déclare les pétitionnaires. L’Europe doit « se concerter, d’une part avec les pays de départ et ceux du Sud de la Méditerranée, d’autre part avec les dirigeants des Etats membres de l’Union, pour mettre en œuvre rapidement une politique d’asile cohérente, coordonnée, respectant les droits de l’homme ». « C’est un devoir urgent pour l’Europe d’intervenir en amont avec ses voisins pour arrêter le trafic, contrôler les pays de départ et assurer une politique d’asile responsable », poursuit la pétition qui en appelle à Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, Donald Tusk, président du Conseil européen, Fédérica Mogherini, représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Dimitris Avramopoulos, commissaire en charge de la politique migratoire, et aux chefs d’État et de gouvernement des 28 États membres de l’Union européenne.
« L'heure est au courage politique. Nous demandons instamment aux leaders européens d'oublier leurs différents, de ne pas entrer dans le jeu qui consiste à se blâmer mutuellement, et de travailler ensemble de manière constructive pour trouver des solutions à cette crise », a déclaré Jean-Marie Carrière, directeur du Service jésuite des réfugiés (JRS) Europe.
Alors que le nombre de morts en Méditerranée atteint des records, la première priorité de l'Europe doit être de mettre en œuvre une opération de recherche et de sauvetage à grande échelle. Le sauvetage des vies humaines doit surpasser toute autre considération. L'Europe doit suivre l'exemple de l'Italie. L'heure est au dépassement.
Le JRS demande à la rencontre extraordinaire du Conseil de l'Europe qui se tient aujourd’hui, jeudi 23 avril, de répondre à cette tragédie au moyen d'un plan concret d'action donnant priorité à la dignité humaine et à la justice. Il demande d’augmenter, de manière substantielle, l'utilisation de la réinstallation pour les réfugiés incapables de trouver protection dans la région ; de favoriser la réunification des familles pour les réfugiés se trouvant déjà dans l'Union européenne ; de suspendre temporairement la politique des visas ou au moins d'introduire la notion de visa pour raison humanitaire.
Mgr Silvano Maria Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies à Genève, a pris la parole jeudi 16 avril 2015 lors de la réunion d'experts sur les système létaux d'armes autonomes pour demander « l'interdiction des systèmes qui possèdent une capacité létale et qui échappent à un contrôle humain efficace », pouvant inclure « la possibilité de la perte de leur contrôle effectif par la personne humaine ». La « substitution de la prise de décision humaine » par « des machines sophistiquées et autonomes » peut rendre les êtres humains « esclaves de leurs propres inventions », a-t-il déclaré, appelant à être attentif à « la fascination » et au « sentiment de puissance » engendrés par ces robots. « Leur utilisation peut être guidée implicitement par un désir de toute-puissance, plutôt que par le désir de créer des moyens proportionnés pour une juste défense ».