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jeudi, 30 mars 2017 11:00

Migration: pour une presse moins stigmatisante

anja klugAnja Klug. Photo R. Zbinden«Renvois Dublin», «admission provisoire»... des termes mal compris et mal utilisés parfois par la presse, qui contribue ainsi à la stigmatisation des migrants et des réfugiés. Un nouveau mémo, publié par la plateforme d'information sur l'asile Vivre ensemble, basée à Genève, propose d'aider les journalistes romands à mieux comprendre les enjeux liés à ces questions de vocabulaire. Il a été réalisé avec le soutien du bureau suisse du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dont la directrice, Anja Klug, a accordé  un entretien à choisir.
Celui-fait fait l'objet d'un article qui vient de parraître dans le dossier Exilés : fuites et migrations de notre n° 683. Nous la remercions de nous avoir aidé à bien distinguer les termes avant d’entreprendre la réalisation de ce numéro.

Ci-dessous une partie de l’article de de Raphaël Zbinden, de cath.ch

Hausse alarmante des demandes d'asile en Suisse. Tel est le genre de titre de presse réducteur et stigmatisant qui a amené l’association Vivre ensemble à rédiger son Mémo[ts] à l'intention des journalistes pour parler d'asile et de migrations. Le Mémo[ts] entend donner aux médias une information «simple, vulgarisée et synthétique», assure Sophie Malka, coordinatrice de Vivre ensemble. Il ne souhaite ni donner des leçons, ni imposer un discours unique. Il s'agit d'un «outil pour permettre aux médias de présenter une information correcte et dénuée de préjugés».
L'ouvrage présente un glossaire qui précise la signification légale, administrative ou générique de certains termes ou expressions, ainsi que les droits liés à certains statuts juridiques en Suisse. On y apprend par exemple que le terme «débouté» ne signifie pas forcément que la personne n'a pas besoin de protection internationale. Les entrées «irrégulières» sont également souvent qualifiées à tort d'entrées «illégales».
Une partie intitulée Le ou la journaliste face... est directement liée au travail de terrain. Elle souligne notamment les risques que la représentation médiatique peut faire courir aux migrants. Pour ceux qui fuient la persécution dans leur pays, leur famille restée sur place peut, par exemple, être exposée à des représailles. Le Mémo[ts] enjoint également les professionnels des médias à questionner les catégories et les communications officielles. Il conseille en outre de replacer les statistiques dans une perspective globale et à long terme.
Le livret propose finalement un certain nombre de ressources documentaires. Des listes de documents, d'organismes et de personnes compétentes en matière de migration et d'asile permettent aux journalistes de confronter leurs sources et de varier leurs interlocuteurs. (cath.ch)

Pour en savoir plus.

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