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jeudi, 22 août 2019 15:10

Stress au travail

p38Moreau© Minerva studio/Adobe StockL’enquête suisse sur la santé 2017, publiée le 20 août par l’Office fédéral de la statistique (OFS), indique que les situations de stress et les risques psychosociaux ont augmenté dans le monde professionnel. Les sondés avancent comme causes de ce mal-être, une demande élevée de la part de l’employeur, mais sans gain d’autonomie pour compenser cette augmentation de la charge de travail. Ces dernières informations pourraient bien influencer les débats fédéraux actuels sur la flexibilisation du temps de travail.

Ils concernent deux initiatives parlementaires successivement déposées en 2016 par le démocrate-chrétien Konrad Graber, puis par la conseillère fédérale Karine Keller-Sutter, alors conseillère aux États PLR. Si ces textes sont adoptés, explique l’Union syndicale suisse, le temps de travail hebdomadaire maximal des cadres grimperait à 67,5 heures. Il pourrait aussi leur être demandé d’être professionnellement accessibles sept jours sur sept. «Au lieu de reconnaître les pathologies liées au stress comme des maladies professionnelles et de diminuer les horaires hebdomadaires de travail, comme l’exigent la médecine du travail et les syndicats, les majorités des commissions de l’économie des chambres fédérales veulent plutôt empirer la situation», dénoncent les syndicats. Les maladies au travail n'impactent pas que les premiers concernés mais bien l’ensemble de la société. Le Secrétariat d’État à l’économie indique que le stress au travail occasionne chaque année quelques 11 milliards de francs de coûts (selon les données 2016).

Pour Thomas Wallimann, président de la Commission suisse Justice et Paix, ces deux initiatives parlementaires sont problématiques aussi du point de vue de l’éthique sociale. Il s'en explique dans son article Projets de révision de la loi sur le travail, publié dans notre dossier sur le travail, qui détaille et analyse ce malaise dans le monde professionnel. Aliénor de Boccard, psychologue du travail, y montre par exemple comment une numérisation mal gérée des tâches amène nombre de salariés à enchevêtrer temps de travail et temps de loisir, ce qui va à l’encontre des besoins physico-psycho-cognitifs de relâchement dans le travail (Numérisation: libération ou esclavage).

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