Les intentions du pape François avant de venir au Canada étaient limpides: effectuer un pèlerinage pénitentiel et non un voyage apostolique ou une visite à une Église en particulier, et donc demander pardon aux peuples autochtones pour les abus dont ils ont été victimes pendant près de deux siècles dans les pensionnats catholiques.
Pour le Père jésuite Gilles Mongeau, dont la communauté est impliquée depuis de nombreuses années dans ces questions ⌈lire Canada, premiers pas d'une réconciliation⌉, c’est au niveau local que le travail doit s'effectuer à présent. Il s’agit d’un «travail d’écoute et d’accueil», «de se laisser toucher par la réalité des survivants mais aussi de leurs descendants, de leur famille, de leurs petits-enfants qui eux aussi souffrent des conséquences de ces pensionnats». «Il faut poser des gestes naturels de personne à personne», «il faut une conversion profonde au niveau des communautés locales, mais il faut aussi accueillir la spiritualité et les traditions spirituelles autochtones», détaille-t-il. Par exemple, l’utilisation de la sauge sauvage dans le rite de purification est «un geste que l’on peut accueillir dans l’acte pénitentiel». Pour cela il faut surmonter «l’aveuglement de la communauté», reconnait-il. La base de la vraie réconciliation se jouera donc au sein même des catholiques canadiens.
Un entretien réalisé par Xavier Sartre à entendre sur le site de Vatican News.