Jean Civelli
Dieu n’aime pas les sacrifices
Le cléricalisme et le sacré
Paris, Parole et Silence 2021, 200 p.
Voici un livre qui rendra les meilleurs services à ceux et celles qui se forment en vue d’exercer un ministère dans l’Église. Très pédagogique, bien structuré, fruit d’une lecture assidue du Nouveau Testament et de ses meilleurs interprètes, théologiquement à jour, il offre une bonne synthèse des questions que pose la place du sacerdoce ordonné dans le paysage ecclésial. Même si le concile Vatican II l’a resitué théologiquement, la relation entre le sacerdoce ordonné et les fidèles n’a jamais été bien résolue dans la pratique.
Il est beaucoup question du nom dans ce numéro. Le sujet ne mérite-t-il pas un début de réflexion au moment où les notions de paternité et de filiation sont modifiées et la personne détachée de son identité individuelle? Le nom tire de l’anonymat la personne qui le porte, pour la faire exister ou mourir au regard des autres et lui assigner une place dans la société et dans l’histoire. Privé de nom, un être n’existe plus, il devient invisible.
Ulysse le rusé avait bien compris que, pour échapper au cyclope, il lui fallait disparaître en se débarrassant de son nom (G. Morin). Les diaboliques organisateurs des camps d’extermination avaient retenu la leçon. En dépouillant leurs victimes de leur nom pour les réduire à des matricules, ils les assassinaient avant même de les enfermer dans les chambres à gaz.
Paul Valadier
Ce qui nous fait tenir en temps d’incertitude
L’espérance vive
Paris, Mame 2021, 140 p.
Si, selon Kant, l’espérance est la clé de voûte qui soutient la condition humaine, ce petit traité philosophico-théologique arrive à point nommé au moment où une génération, fatiguée par une pandémie qui lui vole sa belle assurance de maîtriser le monde, commence à douter d’elle-même.
Le vernissage de Le choix - Recueil de nouvelles de jeunes talents a enfin eu lieu mercredi 15 septembre, au Café Slatkine! Cette rencontre privilégiée entre les jeunes auteur.e.s de l’ouvrage, les membres du jury, les éditeurs et bien sûr tous nos invités était attendue depuis longtemps. Repoussé du fait du coronavirus, le rendez-vous n’en a été que plus beau. Lauréate du concours pour sa nouvelle Lignine, Fanny Desarzens, s’est vu remettre à cette occasion un prix généreusement offert par la Fondation Jan Michalski.
Martin Roch
Le Moyen Âge avant l’aube
Témoins et acteurs d’un monde en mutation
Bruyères-le-Châtel, Nouvelle Cité 2018, 320 p.
L’auteur, professeur d’Histoire médiévale à l’Université de Genève, scrute une période qui a la réputation d’être particulièrement sombre, celle qui s’étend entre l’Antiquité et le Moyen Âge central, entre le Ve et le Xe siècle. Tout commence par le déclin d’une civilisation et la disparition de l’État romain, qui laisse la place aux royaumes barbares qui, non dépourvus d’une certaine rigueur et loin d’entraîner la destruction de l’Occident, ont donné naissance à de nouvelles entités politiques et sociales.