De 1959 à 1963, choisir, alors jeune revue jésuite de Suisse romande, outre ses thèmes éthiques, œcuméniques, culturels, s’ouvrait à la question de la femme dans la société. Défi lancé, avec une rubrique La Femme à la page inaugurée dès le premier numéro par Marthe Macaux. Sous l’adresse «Mes amies», celle-ci invitait les femmes à dialoguer dans ces pages. Souhaitant créer un «carrefour où nous pourrions mettre en commun nos pensées, nos problèmes et, pourquoi pas, nos revendications»,[1] la chroniqueuse y va prudemment. Nous sommes en 1959, et si l’après-guerre reconnaît la force de travail et d’initiative des femmes, vu leur engagement pour suppléer aux hommes envoyés au front ou aux frontières, le mouvement d’émancipation des femmes porté par quelques pionnières historiques ne s’est pas encore étendu à la société entière.
Sabine Kradolfer et Marta Roca i Escoda
Femmes et politique en Suisse
Luttes passées, défis actuels, 1971-2021
Neuchâtel, Alphil 2021, 208 p.
Commandité par la Conférence romande des Bureaux de l’égalité et rédigé par un collectif de neuf universitaires, spécialistes en «études genre», cet ouvrage -publié à l’occasion des 50 ans du droit de vote et d’éligibilité des femmes en Suisse- retrace les avancées féministes depuis l’après-guerre.
Avec quarante-trois auteurs d’art brut, pour des centaines de dessins, peintures, sculptures, collages où règnent divinités, saints et mystères divers, l’exposition Croyances frappe les esprits. Dans le petit château de Beaulieu, où la Collection de l’Art Brut a été installée en 1976 suite à la donation du peintre et collectionneur Jean Dubuffet (1901-1985), l’atmosphère évoque les tréfonds mais aussi le merveilleux.
5e Biennale de l’Art brut, Croyances,
à la Collection de l’Art Brut, Lausanne, jusqu’au 1er mai 2022.
Conférences, films, visites et publications:
www.artbrut.ch
Dans son écrin lumineux surplombant le lac, à côté de la maison familiale de Ramuz, le musée d’art de Pully présente une remarquable collection privée. Au temps de Bonnard et Mucha (sous-titre de l’exposition), on cherchait autant la révolution des formes que le décloisonnement de l’art, notamment par l’affiche dans la rue.
Gilles Fumey
Douceurs et amertumes du chocolat de Suisse et d’ailleurs
Lausanne, D’en bas 2020, 144 p.
Passionnant petit livre de ce professeur de géographie culturelle et chercheur au CNRS (France), dans lequel l’aventure du chocolat ne saurait faire l’économie de l’histoire des techniques et des mentalités.