Dans la troisième station, après nous avoir rappelé que nous avons tous connu diverses « premières » chutes, Timothy Radcliffe propose à chacun de se regarder dans un miroir : « Nous ne sommes ni les parents parfaits, ni les époux admirables, ni les prêtres pieux, sans tache, que nous avions peut-être imaginés ! Mais Dieu nous sourit tels que nous sommes. »
Dans la cinquième station, Jésus a besoin d’aide. La culture occidentale a promu l’idéal d’un être autosuffisant. Or, en Jésus, nous voyons un Dieu qui a besoin de nous.
Sixième station : si Jésus tombe pour la seconde fois, alors que Simon de Cyrène l’aide, c’est qu’il est vidé de toutes ses forces. Comment regardons-nous les personnes physiquement faibles dans cette société qui adule les forts ? Il y a ceux, au bas du tableau, qui deviennent invisibles aux autres ... humiliés. Par sa troisième chute, Jésus se rapproche d’eux. Mgr Oscar Roméro avait adopté une maxime d’Irénée de Lyon : Gloria Dei vivens pauper (La gloire de Dieu, c’est que le pauvre vive).
Dixième station : Jésus, dépouillé de tout, est nu sur la croix. Ses vêtements même deviennent un butin. Il est devenu monnayable, comme le sont aujourd’hui tous ceux qui sont achetés et vendus, Quant à sa mort sur la croix, les évangélistes ne la décrivent pas de la même manière... Aucun ne parvient à capter entièrement le mystère (trahison, abandon, solitude, dénuement). En Jésus, Dieu prend en charge ce que l’on nomme parfois l’« absence de Dieu ».
Après la mise au tombeau, tout a l’air fini, mais nous sommes à l’orée d’un commencement. La touche créatrice de Dieu ne peut être défaite par un arrêt de mort, nous dit l’auteur, qui cite un poète, Georges Lackay Brown : « Demain le Fils de l’homme marchera dans un jardin, à travers une avalanche de fleurs de pommiers. » La grâce de Dieu apporte le printemps pour chacun d’entre nous.