Cette « histoire politique du christianisme », tout en accumulant les détails véridiques, délaisse la relativité culturelle qui sied dans cette discipline, et se plait dans l’accumulation de événements scabreux qui se multiplient durant les douze premiers siècles de notre ère. L’illustration nauséabonde est à la hauteur du propos. Reste une présentation intelligente du message de Jésus, mis en contraste avec les pensées de l’époque. Seront déçus tous ceux qui ne considèrent pas le stupre des familles allemandes et italiennes qui faisaient et défaisait les papes autours de l’an mille, les croisades, l’inquisition et la réforme grégorienne comme le dernier mot de l’histoire de l’Église. Le fond du tableau reste le fameux constat établi par Alfred Loisy voici un siècle lors de la crise moderniste: «On attendait le retour du Christ, et c’est l’Église qui est venue!» Loisy rappelait néanmoins dès la phrase suivante, qu’il ne pouvait pas en être autrement; car le Christ, en se retirant, et conformément à son propre message, à tout misé sur la liberté de ses disciples.