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mardi, 30 août 2016 17:14

Alexis Neviaski

NeviaskiAlexis Neviaski, Le Père Jacques - Carme, éducateur, résistant,
Paris, Tallandier 2015, 408 p.

Personnage lumineux au don de soi total lors des pires épreuves, le Père Jacques, héros du film de Louis Malle Au revoir les enfants, nous surprend par sa capacité d'agir sur tous les fronts. L'essentiel demeure son amitié profonde avec Jésus qui façonnera sa manière d'être au quotidien.

L'Évangile, vécu à travers les moindres gestes humains, éclaire sa personnalité. «Le Père Jacques a passé sa vie en faisant le bien, avec une volonté de fer, avec un cœur sensible, fût-ce au prix de sa vie...» dira le Provincial lors de la sépulture.

Un parcours impressionnant: né en 1900 à Barentin en Normandie; 1920, deux ans de service militaire; 1925, il est ordonné prêtre; 1931, il entre au noviciat des Carmes déchaux à Lille; 1934, il est directeur-fondateur du Petit Collège d'Avon avec 80 élèves, près de Paris; 1942, il se fait résistant; 1943, il héberge trois enfants juifs [sur dénonciation ce sera le premier motif de son inculpation]; 14 janvier 1944, il est arrêté par la Gestapo; avril, Mauthausen et Gusen; 5 mai 1945, libération du camp; 10 mai, il tombe très malade, il est transféré à l'hôpital de Linz; 2 juin, il décède; 26 juin, il est inhumé à Avon.

Les témoignages élogieux abondent. Il a marqué enfants, adultes, prisonniers, malades... de son empathie et de sa générosité. Son sens de l'innovation, son savoir-faire et son intelligence en font un meneur. Sa confiance en Dieu et sa fidélité à Jésus inspirent toutes ses activités. Du reste, son procès en béatification est en cours. L'auteur mentionne quantité de détails; on suit parfois le Père Jacques jour après jour; on fait route comme avec un ami. Agréablement écrit, ce récit évoque une grandeur d'âme exemplaire.

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