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mercredi, 20 juin 2018 11:40

Jeanne de Lestonnac

BoisbaudryHervé de Boisbaudry
Jeanne de Lestonnac
Nièce de Montaigne, fille de Marie, sainte
Paris, Cerf 2016, 100 p.

Admirable de ténacité, d’audace, d’organisation, d’humilité et de foi, cette fondatrice de la Compagnie de Marie-Notre-Dame (en 1607) qui, s’inspirant de ce que les jésuites avaient entrepris pour les garçons, a innové en créant des écoles pour filles. «À 51 ans, consciente du rôle croissant de la femme dans la société et de la médiocrité des propositions éducatives féminines, elle s’engage avec quatre compagnes dans une nouvelle forme de vie religieuse liant action et contemplation.»

Cela se réalise à Bordeaux où elle est née. Veuve à 41 ans et mère de famille, Jeanne de Lestonnac se met au service des malheureux, tout en administrant un grand domaine. Souhaitant devenir religieuse dans l’esprit ascétique de Thérèse d’Avila, elle entre au monastère des Feuillantines, à Toulouse, avant de retourner à Bordeaux où son projet d’une école pour les filles se met en place. Le calvinisme avait alors de profondes racines dans cette ville. Le père de Jeanne était un catholique convaincu et sa mère une calviniste engagée, d’où des heurts entre la fille et la mère.

La Compagnie de Marie-Notre-Dame va rapidement connaître un essor surprenant. À la mort de Jeanne en 1640, il y aura déjà trente maisons en France. Le but initial s’élargit, l’éducation demeurant l’essentiel: «Dans les lieux où l’attention sanitaire et l’éducation à la santé sont des nécessités urgentes, les hôpitaux, les centres de santé, les écoles d’infirmières sont des plateformes mises au service du soin et de la dignité de la vie.» Aujourd’hui, la Compagnie est répartie dans 26 pays et comprend 1470 religieuses et un grand nombre de laïcs engagés dans la mission éducatrice.

Béatifiée en 1900 et proclamée sainte en 1949, Jeanne témoigne, par son parcours lumineux, de la vitalité de l’être humain guidé et soutenu par la grâce de Dieu.

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