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jeudi, 04 janvier 2018 11:47

Une incroyable vie d’instit

StHilaireLivreFlorence Saint Hilaire
Mon incroyable vie d’instit
Paris, Balland 2017, 176 p.

Une jeune fille, née dans un milieu bourgeois fait des études de chimie et devient responsable d’achats dans l’univers de la beauté, un travail qu’elle aime beaucoup. Elle se marie. Son mari fait une carrière militaire et elle va le suivre de déplacements en déplacements, en France et en départements d’outre-mer.
Mère de trois enfants, avec lesquels elle se trouve très souvent seule car son mari est muté parfois pour de longs mois, dans des pays en guerre, elle devient institutrice, d’abord de classes enfantines, puis suivant des circonstances imprévues, elle va s’occuper de classes d’enfants-adolescents perturbés par des violences dans l’enfance ou par des abandons.

Elle qui n’avait jamais été confrontée humainement parlant à de telles situations, va s’y investir, découvrir la vraie vie. Devenir professeur des écoles spécialisées, vous apprend la patience et ce que le facteur temps signifie... on sème des graines et la floraison n’arrive que des semaines voire des mois ou des années plus tard. Reprenant une phrase de Mauriac, elle réalise que le maître d’école est bel et bien «celui qui instruit et établit l’humanité dans l’homme».

La mort de son père bien-aimé (elle avait perdu sa mère à l’adolescence) sera pour elle une grande épreuve. Mais «la petite fille espérance» la tient par la main et sa foi retrouvée grâce à Thérèse d’Avila, l’aide aussi.

Là, elle relate des souvenirs de sa vie d’instit: des enfants perturbés, abusés ou d’autres gravement malades appelés à mourir; d’autres qui écrivent des poèmes ou éprouvent de la joie à chanter; d’autres encore qui se doivent d’assister à des cours d’arabe quotidiennement de 17h à 19h, des cours qui à forte dose finissent par plomber les apprentissages fondamentaux du lire/écrire de ceux trop facilement «endoctrinables». Parfois, certaines filles sont absentes des mois entiers, envoyées dans leurs pays d’origine. Certaines reviennent et, à 16 ans, font le choix de la nationalité française. Lors d’un voyage sur l’île où elle avait vécu de nombreuses années en arrière, l'institutrice retrouve d’anciennes élèves, et c’est pour elle de très beaux moments. Son incroyable vie d’instit, elle l’aime vraiment.

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