Partant de la chanson de Roland, de Marie de France et de Villon, passant par Rousseau, Hugo, Lamartine, Ramuz, Sartre, Bernanos, Apollinaire et ... Georges Brassens, pour n’en citer que quelques-uns, il nous entraîne dans des découvertes enthousiasmantes.
Je relèverai Agrippa d’Aubigné et sa tendresse pour les pauvres. Ramuz, montagnard tranquille que le roman Adam et Eve (1932) fit sortir de la pauvreté. Flaubert lu par Sartre ... surprenant ! Apollinaire, que sa mère n’habillait que de bleu et de blanc et qui la nuit, avec son camarade, quittait le dortoir pour aller prier dans la chapelle. Francis Jammes, qui pour comprendre son destin de poète se comparait à un animal domestique (un vieux cheval cassé ou une chienne à qui le maître prend les petits pour les jeter à l’eau). Enfin Brassens, que j’ai tant aimé et aime toujours, qui mettra en musique un poème de Jam-mes, chantera La mauvaise réputation, La ballade des cimetières, Le testament, la Chanson de l’Auvergnat et tant d’autres. Brassens cite Jésus (nom araméen), mais quand celui-ci est appelé Christ, nous dit-il, il devient un autre personnage ... celui des tableaux officiels dans les églises.
Je pourrais encore citer Joan Bodon qui écrit en langue d’oc, ou Renan ou Vigny, mais je vous laisse le soin de les découvrir avec le même bonheur qui fut le mien.
Étudier la Bible chez les écrivains est malaisé, confie l’auteur, car elle-même n’est pas simple. Mais il relève un trait essentiel : communautés religieuses et auteurs partagent le même destin et le même langage. Les symboles appartiennent à toute la vie sociale.