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mardi, 01 septembre 2020 09:48

Recensions n° 697

© Illustration, Nicolas FossatiChaque trimestre, la revue choisir présente une sélection de recensions d'ouvrages.

Piketty, Capital et idéologieThomas Piketty
Capital et idéologie
Paris, Seuil 2019, 1232 p.

L’objet de cet ouvrage est «l’histoire et le devenir des régimes inégalitaires». Objet plus large que celui du précédent ouvrage de l’auteur (Le capital au XXIe siècle), publié en 2013. Dans une perspective historique rapprochant quelque quatre-vingt pays éloignés dans le temps, et d’un point de vue spécifique à travers les discours et les institutions, Thomas Piketty analyse les raisons non-économiques de l’écart des revenus et des patrimoines.

L’analyse repose sur une double notion: celle de propriété et celle de frontière qui se conjuguent dans le pouvoir. Cette idéologie -qui d’ailleurs n’est pas spécialement capitaliste- se cache derrière le mérite, le statut héréditaire ou la qualité entrepreneuriale. On pourrait ajouter qu’elle sert également d’autojustification aux malchanceux affrontés à l’échec (qu’il s’agisse d’un concours administratif, d’une compétition sportive ou de la concurrence sur le marché, toutes les institutions marchent «à l’exclusion»).

Cette histoire n’ignore pas les succès (jugés insuffisants) de la social-démocratie ni les acquis du capitalisme; elle rend compte des dérives de la gauche intellectuelle (qualifiée de gauche brahmane), de l’enfermement nationaliste des pays libérés du colonisateur, et des inégalités extrêmes engendrées par les régimes communistes.

Pour sortir du piège, l’auteur propose un «socialisme participatif» orienté vers la «propriété sociale»: par la solidarité internationale sur la base d’un social-fédéralisme à l’échelle mondiale, par l’impôt fortement progressif tant sur le revenu que sur la propriété, par l’éducation, enfin par la transparence patrimoniale sur fond de distribution égalitaire de la propriété.

Qui refuserait un tel programme, aux relents toutefois quelque peu technocratique, et qui risque fort de se heurter à la dialectique entre les contraintes techniques, les impératifs sociopolitiques et les motivations individuelles? Car le fédéralisme -la Suisse en fait quotidiennement l’expérience- ne tombe pas du ciel. Capital et idéologie ne peut cependant que réjouir ceux qui, en quête de justice économique, restent sensibles -comme le rappelle la Doctrine sociale de l’Eglise- à la destination universelle des biens.
Étienne Perrot sj

 

Viveiros de Castro, L'inconstance de l'âme sauvageEduardo Viveiros de Castro
L’inconstance de l’âme sauvage
Genève, Labor et Fides 2020, 184 p.

L’auteur, anthropologue, professeur à l’Université fédérale de Rio de Janeiro, nous offre avec ce livre une ouverture formidable. Au XVIe siècle, le Nouveau-Monde est découvert et deux ontologies entrent en collision: les chrétiens avec les jésuites et les sociétés indigènes du Brésil avec les Tupinambas. Découverte de nouvelles perspectives d’être (indigènes) qui contredisent l’anthropologie occidentale pour les uns, et des Blancs pour les autres.

Les Tupinambas se livraient à une guerre de vengeance permanente et au cannibalisme, mangeant leurs ennemis, comme le décrivit en 1578 déjà le voyageur français Jean de Léry à son retour du Brésil. C’est dans cet appétit insatiable pour la vengeance que résidait leur honneur. Ainsi tant qu’un garçon n’avait pas tué un captif, il n’était pas autorisé à se marier et à avoir des enfants.

On comprend pourquoi les missionnaires chrétiens eurent de grands problèmes pour se faire entendre… Si «ces sauvages acceptent de se convertir, ils veulent demeurer cannibales». Ainsi les convertis retombaient régulièrement dans leurs anciennes pratiques et coutumes (vendetta, sorcellerie, polygynie), d’où l’idée d’inconstance qui figure dans le titre de l’ouvrage.

L’auteur fait allusion à de très nombreux textes écrits par des jésuites ou des historiens qui exposent de quoi étaient habités ces indigènes. Parler de mort était odieux pour eux, parce qu’en en parlant, on la provoquait. «Le baptême aussi était considéré comme gâtant la chair des captifs, la rendant ainsi mortifère pour qui l’ingérait.» Par contre, offrir sœurs ou filles aux Blancs était un honneur (bénéfices économiques).

Les jésuites du Brésil, découragés, songèrent à se transplanter au Paraguay dont ils entendaient dire des merveilles. Le cannibalisme toutefois finira par disparaître. Les jésuites y ont beaucoup travaillé et une certaine pression militaire aussi. Pourtant, un petit peuple tupi de l’Amazonie orientale pense aujourd’hui encore que les divinités célestes sont cannibales.
Marie-Luce Dayer

 

Alexandre Schmemann, Les fondements de la culture russeAlexandre Schmemann
Les fondements de la culture russe
traduit du russe par Michel Soliogoub
Genève, Syrtes 2019, 227 p.

L’auteur, prêtre orthodoxe russe, voit deux étoiles pour guider la chrétienté de son pays. La première serait la vénération des saints russes qui a donné lieu à un véritable trésor iconographique. La deuxième serait la littérature russe, en particulier celle du XIXe siècle qui était considérée par le grand poète français Paul Valéry comme «la huitième merveille du monde».

L’ouvrage regroupe l’ensemble des émissions données par Alexandre Schmemann sur Radio Liberté en direction de la Russie, au début des années 70. En trente-deux chapitres qui correspondent à autant d’émissions, l’auteur passe en revue la culture russe des origines à nos jours. Le maître demeure Pouchkine, son fondateur incontesté. «En lui, dira Gogol, sont contenues toute la richesse, la puissance, la souplesse de notre langue.»

Si la culture russe à un avenir, si elle retrouve son intégrité perdue à la suite d’un marxisme répressif, c’est grâce à l’inspiration religieuse de sa littérature orientée peu ou prou vers le pôle mystérieux et lumineux de l’existence que l’homme a toujours appelé Dieu.

Plusieurs écrivains ont redonné ses lettres de noblesse aux thèmes religieux propres à la culture russe, particulièrement Dostoïevski qui se sentait appelé à «brûler de son verbe le cœur des hommes» pour les entraîner à l’orée des mystères divins, et Tolstoï, qui donne des descriptions empreintes d’un certain moralisme de la réalité de la vie. Citons encore Pasternak, qui a écrit «le Christ a été tout pour moi», et Soljenitsyne qui, dans le Pavillon des cancéreux, recommande de «préserver en soi l’image de l’éternité immaculée que chacun a reçue en partage».

Dans une analyse historique passionnante, le Père Alexandre nous entraîne à comprendre la position étrange et tragique de la culture dans la société russe après Pierre le Grand. Il dresse le bilan de cette culture dont il a pressenti le réveil qui aura lieu au début des années 80.
Monique Desthieux

 

Yves Simoens, Donner corps à la parole Yves Simoens
Donner corps à la Parole
Parcours johanniques et bibliques
Paris, CLD éditions 2019, 256 p.

L’ouvrage rassemble huit textes publiés dans la Nouvelle revue théologique et pour finir une conférence, L’Eucharistie nuptiale. Arrêtons-nous à ce texte et à son étude de l’évangile de Jean. Celui-ci n’a pas de récit du repas de la Cène, que nous trouvons dans les synoptiques et qui donne la base de notre liturgie eucharistique. Comment comprendre cette différence? Jean anticipe l’eucharistie au chapitre 6, avec notamment la multiplication des pains. La coloration nuptiale est soulignée au chapitre 13 avec le lavement des pieds, le don de la bouchée à Judas, la glorification du Fils de l’homme et aussi le don du commandement nouveau.

La composition des textes permet de comprendre deux éléments constitutifs de l’eucharistie comme réponse de Jésus à la trahison de Judas et au reniement de Pierre. Jésus répond par le comble de l’amour: l’ignominie de la croix. Selon le quatrième évangile, ce que signifie l’eucharistie pour Jésus survient lors de l’épisode des pains de sa deuxième Pâque, et non à la dernière Cène. Non donc au terme de la mission du Fils, mais en son centre, comme pour en irradier ce qui précède et ce qui suit.

Jésus répond à sa condamnation à mort (en actes ou en sous-entendus) en se donnant lui-même comme nourriture spirituelle. L’eucharistie selon Jean est incompréhensible en dehors de la résurrection du Fils et du croyant. Dans la tradition rituelle des synoptiques, Jésus part des espèces pour les transformer en son corps et en son sang. Chez Jean, il part de sa chair pour dire qu’elle est vraie nourriture, et de son sang, vraie boisson.

Le schéma synoptique et paulinien place l’eucharistie entre l’annonce de la trahison de Judas et celle du reniement de Pierre. En Jn 13, Jésus lui substitue le don de la bouchée de Jésus à Judas, la glorification du Fils de l’homme au moment de la sortie de Judas de nuit, le don du commandement nouveau de s’aimer les uns les autres et de l’amour de Jésus pour les siens. Ce passage de l’Évangile introduit au discours qui suit (Jn 4-16) et culmine en Jn 17: Jésus entre glorifié dans sa Passion. Impossible de comprendre l’eucharistie ou la Passion-mort-résurrection de Jésus sans être pris par Jésus dans sa prière au Père, pour tous. Ainsi le lavement des pieds prend la place de l’institution de l’eucharistie chez Jean.

Pourquoi ce titre Donner corps à la Parole? Car le corps de la Parole incarnée, c’est l’Église. Il ne peut y avoir de Parole que d’un corps: celui du Christ ressuscité et le nôtre, promis dès maintenant à la vie éternelle. L’histoire de Jésus crée celle des croyants. Croire constitue la condition du lien social. L’auteur en donne ici une magnifique démonstration.
Jean-Daniel Farine

 

Alain Tornay, Marie BalmaryAlain Tornay
Marie Balmary. Main basse sur la Bible
Paris, L’Homme Nouveau 2019, 272 p.

La psychanalyste Marie Balmary jouit d’un grand crédit dans certains milieux chrétiens. Ne lui a-t-on pas confié la conférence finale tenant lieu de point de vue spirituel sur le christianisme lors du colloque 2000 ans après quoi? organisé à la Sorbonne? Marie Balmary a impressionné par l’apparent sérieux de l’interprétation qu’elle a faite, principalement de la Genèse ainsi que d’une partie des évangiles, par sa prétention à la scientificité, par sa méticulosité dans certaines analyses, comme les supposées carences psychologiques d’Abraham ou de Job, ou la jalousie de Caïn.

Ce style séduisant méritait un examen attentif qui mette en évidence certains travers, des libertés prises avec les traductions, et surtout la projection systématique de thèses a priori, d’origine plus ou moins lacaniennes, censées sous-tendre le texte biblique. Ces procédés induisent des effets problématiques, spécialement lorsqu’ils s’exercent sur le Nouveau Testament et sur la personne du Christ, qui n’autorise pas une marge d’interprétation aussi large que pour certains personnages de la Genèse.

L’agnosticisme de la psychanalyste ne saurait justifier n’importe quelle manipulation du texte ou n’importe quelle critique de l’exégèse pratiquée par l’Église à travers les siècles. L’auteur souligne l’arbitraire de bien des thèses soutenues par Balmary. Et son travail n’est pas moins instructif lorsque, après une présentation du courant rationaliste moderne et de sa déconstruction de l’Écriture, il met en évidence l’impensé philosophique qui structure en profondeur la démarche de Balmary.

Et si la psychologie des profondeurs était commandée, encore plus profondément, par une structure de pensée philosophique qui seule rend compte des prises de position relativistes sur la liberté, sur le bien moral, sur la nature humaine, présentées comme allant de soi ?
Enrique Bermejo

 

Claude Luezior, GolgothaClaude Luezior
Golgotha
Paris, Librairie-Galerie Racine 2020, 94 p.

Ce poème à la vie, qui intègre la mort, a été écrit à l’âge de 17 ans et publié 50 ans plus tard… sans une retouche! Le jeune Claude Luezior avait déjà l’intuition de ce chemin de chacun, depuis la crucifixion jusqu’à la résurrection. Nos blessures prennent racine dans les ténèbres au bas de la Croix et nous devons tous assumer le goût amer «d’une éponge imbibée de vinaigre». Dans notre «faim /D’éternité », nous atteindrons le troisième jour «où s’embrase l’attente». Jour de résurrection, d’enfantement renouvelé. Un chant éclate, creuse le sens, élève les «mains des siècles à venir».

Auteur prolifique, médecin, écrivain, Claude Luezior a publié romans, nouvelles, poèmes, livres d’art… Ici, le dépouillement des phrases, leur densité, leur intensité nous font vibrer dans le silence. On est dans un réel où une «flaque de lumière» surgit au visage de la femme. On s’arrête à chaque page pour lire entre les blancs, en résonnance avec le texte et les dessins minimalistes, effectués au crayon d’une main errant sur la page.

Ce n’est pas étonnant qu’Albert Longchamp (alors qu’il était encore provincial des jésuites de Suisse et rédacteur en chef de choisir) ait préfacé ce livre (édité des années plus tard): «On peut risquer sa vie pour une lueur d’espérance. Et rien de ce qui sera donné là, ne sera perdu.»
Marie-Thérèse Bouchardy

 

Lytta Basset, Faire face à la perversionLytta Basset
Faire face à la perversion
Des ressources spirituelles inattendues
Paris, Albin Michel 2019, 416 p.

L’Espace-Payot réservé à l’accueil de Lytta Basset, venue présenter son dernier livre à Genève le 29 février 2020 dans le cadre du cycle Un auteur, un livre, était trop restreint. Faut-il encore la présenter ? Écrivaine, conférencière et théologienne protestante, ses livres ont atteint de nombreuses personnes tant sa puissance de recherche, d’observation, de travail et d’écriture est remarquable. Ses investigations dans la nature humaine et dans la Bible, son accompagnement thérapeutique et son expérience sont une richesse de vie et de réflexion.

La perversion? Le phénomène est vieux comme le monde, mais nous en sommes devenus plus conscients. La table des matières nous renseigne sur son large champ: hypocrisie, complot, manipulation, harcèlement, mensonge, confusion, inversion des culpabilités, accusation de folie, humiliation, emprise… «Aucune activité humaine n’est à l’abri de la perversion de la parole - ni le vaste champ de spiritualité ni celui des psy.»

Si la psychologie apporte des outils de défense, la spiritualité peut aider à en sortir. Et c’est là l’apport de Lytta Basset qui, après avoir relu les évangiles dans la perspective de cette problématique, montre comment Jésus, continuellement agressé, a des paroles et des attitudes propres à déjouer les pièges et la violence de ceux qui le rejetaient. Elle examine les mécanismes de ces attitudes perverses et comment il y a répondu.

La ligne de force et la leçon de l’Évangile -«l’extrême lucidité sur autrui ne va pas sans l’extrême lucidité sur soi-même»- ouvre une perspective spirituelle aux «victimes» pour qu’elles sortent de leurs difficiles situations. Dans la Bible, d’autres textes peuvent éclairer le sujet: les Psaumes (p. ex. le Ps 64) disent «l’authenticité bouleversante qui met à jour ses situations de perversité». On découvre ailleurs (Abel et Caïn, p. ex.) «d’innombrables recommandations de prudence, de vigilance, de lucidité face à la perversion» et des appels à nous en «différencier, à la nommer, à parler vrai». Il s’agit de rentrer en soi-même, de prendre le temps de la réflexion et du discernement, de nous enraciner dans l’Être («Je Suis», dit Jésus), de se relier à son Origine et de découvrir son Égo divin «qui tient son existence d’un Autre que lui».

Il y a quatre interlocuteurs dans ce livre: l’auteure qui a vécu dans sa chair des destructions perverses; l’auteure-thérapeute qui accompagne des patients; Jésus tout au long de sa vie; et le lecteur qui trouve des outils pour relire sa vie à la lumière de ces investigations, dans une plus grande lucidité.
Marie-Thérèse Bouchardy

 

Alexis Jenni, J'aurai pu devenir millionaireAlexis Jenni
J’aurais pu devenir millionnaire
J’ai choisi d’être vagabond
Paris, Paulsen 2020, 220 p.

Dans les vagabondages de l’été, j’ai découvert ce livre qui invite le lecteur à sortir de ses stabilités. «Écrire est une machine à comprendre», a dit son auteur dans une interview à choisir [n° 681, 2016, p. 19]. Ce dernier livre d’Alexis Jenni, écrivain français né en 1963 et lauréat du Prix Goncourt 2011, est une biographie de John Muir (1838-1914). «C’est l’homme le plus libre que j’ai jamais rencontré», disait de lui Théodore Roosevelt.

De son Écosse natale, où il est élevé à la dure par un père presbytérien de stricte observance, John Muir gagne à onze ans les États-Unis, avec sa famille en exode, et quitte l’école pour défricher un bout de terre dans le Wisconsin. «Dans cette ferme installée au bord du monde policé, il connut une enfance rude et sauvage, pas toujours facile, mais à laquelle il est reconnaissant de lui avoir appris l’essentiel, l’essentiel au sens propre: l’essence, la vie, l’amour de toutes les créatures.» Il travaille dur avec ses frères et sœurs, sous «la volonté inflexible de leur père, avec une ténacité exceptionnelle».

Vers 15 ans, il vole chaque jour quelques instants pour la lecture et se met à inventer différentes machines. Habile, inventif, mais timide et casanier, il quitte sa famille, s’inscrit à l’université, puis devient botaniste. «Animé par l’envie de pénétrer toujours plus loin dans la beauté divine, infinie, vivante, il quitte l’Université du Wisconsin pour l’université de la Nature Sauvage.» J’aurais pu devenir millionnaire, j’ai choisi d’être vagabond: voilà son programme de vie et il s’y tiendra durant les cinquante années à venir. «Je me suis mis en route, libre et joyeux, le 1er septembre 1867. Mon projet était d’aller simplement droit devant moi, approximativement au sud, par le chemin le plus sauvage.»

Il dessine et consigne tout sur des carnets qui ne le quitteront jamais et dont les contenus seront retranscrits et publiés après sa mort. «C’était vif, drôle et poétique, c’était le voyage d’un baladin qui va sur les routes et cueille le bonheur du jour, les paysages, les anecdotes et qui les restitue au plus simple, au plus vivant […] Tout résonne en lui et nous touche par sa grande sensibilité, sa liberté intérieure.» Son âme est «cristalline, affûtée, en éveil permanent». Alexis Jenni le compare à Basho, le moine errant et poète de l’ancien Japon.

Floride, Cuba, Caraïbes, Panama, Californie, Alaska puis un tour du monde. Il trouve l’extase sur les hauteurs de la Sierra de Californie, au-dessus de la vallée de Yosemite. Il lit tout ce que la science du moment produit, commence à écrire des articles scientifiques et des livres et entretient des relations épistolaires abondantes.

John Muir se révolte devant la nature maltraitée, les forêts détruites et mène un combat «écologique», car la destruction de la Nature annonce la destruction de l’Homme. Il initie ainsi le projet du Parc national de Yosemite et fonde en 1892 le Sierra Club, la plus ancienne association de protection de la nature du monde qui vise à protéger la Sierra Nevada.

L’auteur de cette biographie laisse parler son cœur et témoigne avec amitié et empathie de son émerveillement pour cet homme disparu depuis un siècle, «personnage fantastique et barbu, un vagabond magnifique, libre et plein d’humour (…) Muir est l’ancêtre de toutes les explorations, de toutes les joies du premier pas dans la Nature, quelle que soit l’ampleur de ces pas.» Dommage que son nom ne soit pas mentionné sur la page de couverture du livre…
Marie-Thérèse Bouchardy

 

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