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mardi, 08 juin 2021 10:34

À moi la gloire

HadjdajdFabrice Hadjadj
À moi la gloire
Paris, Salvator 2019, 160 p.

À moi la gloire, titre provocateur! Encore faut-il savoir à qui faut-il rendre gloire: à Dieu? à nous-mêmes? Quand nous rendons gloire à Dieu, ce n’est pas pour lui faire un ajout à sa propre gloire; la gloire de Dieu est déjà là, bien réelle. Jésus nous a lui-même avertis: «Je ne tire pas ma gloire des hommes» (Jn 5,41).

Certes, les Psaumes nous incitent à rendre gloire au Seigneur, à reconnaître qu’il est digne de notre louange, mais cette demande est là pour nous situer comme créatures devant notre Dieu, si parfait, si aimable. Devons-nous nous souhaiter d’«être glorifiés» ou rester parfaitement humbles?

Saint François de Sales conseillait de «conserver sa bonne renommée en pratiquant l’humilité». Il faut comprendre ce qu’est la véritable humilité. Ce n’est pas celle qui conduit à trop baisser les yeux et à craindre la vantardise. Notre être est social et le paraître aux yeux des autres ne peut être négligé. Si je veux être un témoin fiable, il faut que mon humilité soit attirante, voire même rayonnante: «Que votre lumière brille devant les hommes», recommande le Christ (Mt 5,16). Ce qui faisait dire à Dom Jean-Baptiste Porion, chartreux de la Valsainte: «La plus grande humilité, c’est d’accepter de devenir Dieu.» Saint Irénée ne disait-il pas déjà que: «Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu»!

L’auteur recommande d’accepter d’être assez humble pour désirer être vraiment glorieux, selon le vœu de l’Éternel à notre égard. Humble, parce que je reçois toujours d’un Autre ma propre gloire, et généreux parce que ma propre gloire réclame que d’autres soient glorieux.

Le Christ nous a incités à «porter du fruit»; ainsi nous serons glorifiés en exerçant notre liberté de construire un monde meilleur et en déployant une fécondité propre avec les dons que nous avons reçus pour accomplir la mission que Dieu nous a confiée.

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