Les attentats injustifiables contre le personnel de l'hebdomadaire Charlie Hebdo ont provoqué un mouvement planétaire de protestation, bien orchestré par les politiques. Parmi tous les slogans, le plus répandu fut, sans aucun doute, « Je suis Charlie ». Ce slogan a résonné jusque dans le temple de Carouge, ce dimanche 11 janvier, où le pasteur le placardait sur sa toge noire, avant d'expliquer le sens de cette solidarité : ni au nom de l'unité (trop sensible à la récupération politique), ni au nom de la citoyenneté (trop sujette au refus des étrangers), mais au nom de l'humanité bafouée dans son existence-même, et dont la dignité est inséparable de la liberté d'expression.
Yves Ledure
Sécularisation et spiritualité. Approche anthropologique du christianisme
Bruxelles, Lessius 2014, 171 p.
Chantal Reynier
Pierre-Joseph de Clorivière 1735-1820. Un mystique jésuite contre vents et marées
Namur, Lessius 2014, 440 p.
L'inauguration du Centre Suisse Islam et Société (CIS), à l'Université de Fribourg, crée un débat publique autour de la question de l'intégration des musulmans en Suisse et des moyens à mettre en œuvre dans cette optique.
Le CIS a officiellement débuté son travail le 1er janvier 2015 sous la direction de Hansjörg Schmid, éthicien social, et de son assistante, Esma Isis-Arnautovic, spécialiste suisse de l'Islam. Le Centre développera trois domaines de travail : la recherche, l'enseignement et la formation continue. La recherche s'intéressera prioritairement à l'analyse interreligieuse de questions d'éthique sociale. Au niveau de l'enseignement, un programme doctoral « Etudes islamo-théologiques » dans le contexte suisse est en préparation. Enfin, dans le domaine de la formation continue, un bilan et une évaluation des besoins seront menés, au niveau suisse, avec le soutien du Secrétariat d'Etat aux migrations.
De nombreux laïcs issus du monde islamique ont signé dans la presse une déclaration appelant à la réforme religieuse de l'islam, mais aussi à une réforme politique au sein des pays musulmans. La rédaction d'Arte a rencontré deux des premiers signataires, l'islamologue franco-algérien Ghaleb Bencheickh et l'historienne franco-tunisienne Sophie Bessis.
A voir le reportage d'Arte du 28 janvier.
Lire aussi la Lettre ouverte au monde musulman d'Abdennour Bidar, philosophe spécialiste des évolutions contemporaines de l'islam et des théories de la sécularisation et post-sécularisation.
Une fatwa a été lancée contre Mustafa Memeti, imam de la mosquée à la Maison des Religions à Berne. L'information a été révélée par la Berner Zeitung et a été reprise le 23 janvier 2015 par le quotidien gratuit en allemand 20 Minuten.
Des imams conservateurs ont décrété que la prière musulmane se déroulant à la Maison des religions était non valide, a indiqué Mustafa Memeti à la Berner Zeitung. Cet imam a reçu par ailleurs des lettres de menaces, dans lesquelles il est traité de traître, de marionnette ou encore de complice en vue de l'assimilation. L'an dernier, les anciens locaux de son association musulmane avaient été vandalisés.
Le délégué à l'intégration du Canton de Berne, Manuel Haas, condamne clairement ces décrets issus de milieux conservateurs. "Il est inacceptable que les valeurs et l'ordre juridique de la Suisse ne soient pas respectés", a-t-il déclaré dans 20 Minuten.
Originaire de Serbie, Mustafa Memeti préside l'Association islamique albanaise. Il a été désigné en 2014 « Suisse de l'année » par la rédaction du SonntagsZeitung pour « son courage et son engagement dans le débat le plus explosif de notre temps ». Pour lutter contre le radicalisme, l'imam de la Maison des Religions préconise en effet une collaboration étroite entre les mosquées et les autorités suisses, y compris le Service de renseignement. Il appelle à la transparence des sermons des mosquées, soulignant que nombre de ses confrères se forgent une double image : l'une « modérée » pour l'extérieur, l'autres plus extrémiste. Il rappelle encore que la foi est avant tout affaire personnelle, et non politique. Il s'insurge donc contre toute ingérence étrangère en Suisse et appelle à une réinterprétion contextuelle des textes de Mahomet.
Pour la journaliste Mireille Vallette (in le journal en ligne lesobservateurs.ch, 31 décembre 2014) « ce qu'illustre cet homme exceptionnel, c'est donc en miroir le caractère extraordinairement conservateur de l'ensemble des imams et porte-paroles de Suisse et le verrouillage de toute exégèse. C'est l'impossibilité pour ceux qui les suivent de s'adapter vraiment, pleinement à notre société et à ses valeurs civilisées et humanistes. »
La Maison des Religions a ouvert ses portes en décembre 2014. Elle accueille dans ses locaux huit communautés religieuses, qui s'organisent de façon indépendante et participent à la promotion du dialogue interreligieux. (apic/réd.)
Jusqu'aux temps modernes, la montagne a terrifié les hommes comme le désert et la mer, car ils ne pouvaient ni la cultiver ni la domestiquer. Elle était libre. Elle échappait à la mainmise de l'homme. Aussi était-elle tenue pour sacrée. Dieu l'avait créée pour imprimer dans le cœur de sa créature un reflet de sa divine majesté. S'y aventurer, l'escalader était une profanation. Moïse seul était monté au sommet du mont Sinaï pour s'entretenir avec Dieu et recevoir de sa main ses commandements. Jésus choisit lui aussi une montagne pour y prêcher son fameux sermon, et le Golgotha est une colline.
« Et si c'est cela qui t'intéresse, va au Nord et fais de l'alpinisme : c'est plus sain ! » C'est ainsi que s'exprimait le pape François dans son homélie du 5 mai dernier, pour dénoncer la présence d'arrivistes au sein de l'Eglise. La montagne se réduit-elle à un simple tremplin ascensionnel ?
Une dizaine d'expéditions dans le Groenland ont été organisées pour des jeunes par le Collège de l'Abbaye de St-Maurice. Des aventures qui se préparent sur plusieurs années, et durant laquelle les participants apprennent à se dépasser.